Metro-2

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C'est dimanche. Dimanche le jour de repos. Ou de déprime. D'un peu de tout ce qu'on veut. Au fond, personne n'a vraiment le moral le dimanche. Surtout le dimanche soir. Comme Elle. Comme Lui. Comme Eux.
Il est assis dans un carré de siège, ses vieilles baskets appuyées contre le siège d'en face. Elle est assise à ses côtés, le regard dans le vide, son parka vert sur les épaules. Le son monotone du métro. Un grincement sans relâche. Le métro ne contient que ces jeunes gens, leur canettes de bière à la main. Elles sont quasiment vides, elle boit sa dernière gorgée sans grande conviction. Le liquide se déversent lentement dans sa gorge avant d'atterrir dans son estomac gonfler par tout ces litres d'alcool. Perdue au bord du flot de ses pensées. Ils sont pâles. Des personnes sobres rigoleraient de cette situation, un couple qui n'en est pas vraiment un, complètement paumé et empestant l'alcool. "On va où?" a-t-il demandé d'une voix rauque. "Là où le métro nous mène" a-t-elle répondu. Et après avoir demander où menait le métro, elle a répondu qu'il allait sûrement vers l'infini et au-delà. Ils ne savent pas quelle heure il est. Il est peut-être 22h33. Comme 2h47. Comme 5h08. Dans tout les cas, la semaine va reprendre. La routine continuer. Encore et encore. Les entraînant dans son cercle vicieux. Et il faudra aller travailler. Quelle idée d'aller se défoncer un dimanche soir? Ça leur avait pris, comme ça, sur un coup de tête alors qu'ils avaient passé une journée particulièrement déprimante, chacun à leur manière. Il n'y a point de folie sans un grain de génie. Ou l'inverse. Peut importe. Ça n'a pas d'importance. A ce moment-là, plus rien n'a d'importance.

Métro, Boulot, DodoWhere stories live. Discover now