Simplement nous

Chapitre 1

« Il est difficile de poursuivre une personne qui en poursuit une autre.» 

Je vérifie mes scènes d'aujourd'hui sur l'emploi du temps et vois qu'elles se passent  essentiellement au Jam&Roller. Je m'installe sur le canapé de la salle de repos et sors mon script, place une mèche de les cheveux derrière mon oreille et commence à réviser mes dialogues, pour être sûre de ne rien oublier. Nina est un personnage très précis et je voudrais commettre aucune erreur. Et puis, si j'en fais, je devrais rester jusqu'à tard le soir et je ne voudrais pas être en retard sur mon planning.

— Salut Caro, toujours en train de réviser ? me demande Michael.

— Il le faut bien non ? Et puis, sur beaucoup de scènes, Nina parle énormément avec des pourcentages et tout le tralala alors...

— Ah mais oui, on a une scène ensemble ! mec oupe t-il. Heureusement que Nina et Simón ne sont pas meilleurs amis, sinon j'aurais eu mal à la tête ! plaisante il.

Après avoir bien rigolé ensemble, il part dans l'appartement de la Roller Band pour y  tourner ses scènes.

Michael est un très bon ami, je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Il est l'un des premiers acteurs à qui j'ai parlé et avec qui je me suis entendu directement. Pour moi c'était très difficile de m'intégrer parce j'ai beaucoup peiné à avoir le rôle de Nina, et je pensais que les autres avaient eu moins de mal à décrocher le rôle mais en fait non, Michael était aussi dans ce cas là. Et les autres aussi, se sont donnés beaucoup de mal pour être la personne pouvant jouer leur personnage. 

L'heure arrive pour moi aussi d'aller enregistrer mes scènes au Jam&Roller. Dans le couloir du studio, je croise Karol et Lionel en train de discuter. Je les salut vite fait et me précipite de rejoindre le côté bar.

Karol et Lionel sont très sympa, mais seulement quand ils ne sont pas ensemble. Karol est froide et semble vouloir créer un "harem" de garçons autour d'elle. En tout cas, avec nous les filles du cast elle est très professionnelle – ce n'est pas un défaut, c'est même une belle qualité mais elle ne semble pas vouloir créer un lien d'amitié avec nous –  et ne s'amuse que très rarement avec nous. Elle n'est souriante qu'en présence des garçons. Mais bon, il est agréable de travailler elle. Pour les sorties, elle n'est pas une personne indispensable. Elle est même à exclure. Mais de toute façon, elle n'accepte jamais de sortir avec nous. Un problème réglé.

Lionel est très – trop – sociable alors il s'entend bien avec tout le monde et ignore les défauts de son interlocuteur. Tant qu'ils arrivent à rire ensemble, c'est bon.

— Ah salut Carolina ! m'interpelle une voix derrière moi. Tu vas bien ?

Mon coeur fait un bond. Cette voix, je la reconnaîtrai entre mille. Elle est spéciale, elle a un timbre original, ce qui fait, qu'après l'avoir entendu, on se rappellera toute notre vie.

Je tourne la tête vers la droite et le vois se mettre à ma hauteur.

— Agustín ! Je vais bien et toi ?

— Je pète la forme ! se réjouit-il.

Il passe son bras sur mes épaules et je m'efforce de ne pas me sentir gênée. Il est très tactile et comme je suis une bonne amie, il se laisse aller. Allez, stupide coeur, arrête de tambouriner comme ça !