Chapitre Vingt

Depuis le début
                                    

Ne pouvant plus me retenir, je courus à l'extérieur me cacher derrière un arbre pour vomir mes tripes. Comment de telles horreurs pouvaient-elles être réelles ?!

Je mis du temps à récupérer mon souffle et sentis la présence de Milan dans mon dos. Prise de vertige, je fermai les yeux un instant.

- Je ne veux pas y retourner, lui annonçai-je, la voix tremblante.
- Ne t'inquiètes pas, ce n'était pas au programme.

Sa voix était désormais douce et rassurante, ce qui m'apaisa presque instantanément, malgré les images figées dans mon esprit.

- J'aurais voulu te préserver de tout ça, mais je ne pouvais plus. Il fallait que tu saches pourquoi j'ai agi comme ça tout à l'heure. J'ai cru qu'ils allaient t'emmener pour te faire une de ces horreurs que tu as pu voir ! Aliyah, les chasseurs et scientifiques sont dangereux. Ce sont des monstres sans cœur qui n'hésitent pas à kidnapper des créatures surnaturelles pour leur faire tout ce qu'ils veulent. Ils pensent avoir tous les droits sur nous !

Je n'arrivais pas à croire que des êtres humains puissent être capables de tels actes.

- Mais pourquoi ne pas en parler plus haut ? Le gouvernement...
- Le gouvernement est corrompu, me coupa-t-il avec une agressivité qui ne m'était pas destinée. On a déjà tout essayé. Ces photos ont été volées dans des archives secrètes par des membres de la meute qui ont pu y accéder. Nous ne devrions même pas être au courant. Les chasseurs torturent gratuitement, tuent pour le plaisir, violent, s'amusent avec des cadavres encore chauds...
- Mais il y a des lois !
- Les lois ne les intéressent que quand elles vont dans leur sens. Ils agissent comme bon leur semble et ce depuis toujours.

Rien que d'imaginer Elliott faire ce genre de choses à de pauvres enfants ou même torturer des innocents me redonna la nausée.

- C'est pourquoi tu ne peux plus faire partie de leur vie, reprit-il.
- Tu parles d'Elliott ?
- Oui, entre autres.
- Il ne me ferait pas de mal.
- Même s'il connaissait ta vraie nature ?
- Il m'en voudrait certainement mais ne me ferait jamais souffrir !

Milan secoua la tête et tenta de cacher son énervement. Il ne supportait pas que je prenne la défense de mon mari. Malheureusement, plus le temps passait, moins j'étais convaincue par ce que je disais. Surtout après ce qui s'était passé au centre commercial. Heureusement qu'il ne savait pas que les hommes qui m'avaient agressée étaient enfaite des envoyés d'Elliott.

- Je me suis renseigné sur lui. Beaucoup de rumeurs courent à son sujet. Il est loin d'être l'homme aimant que tu crois.

J'écarquillai les yeux face à cette situation absurde. Alors maintenant, Milan faisait des recherches sur Elliott ? Quelle était la prochaine étape ?

- Ne m'en veux pas, Luna. Je ne supporterai pas l'idée que qui que ce soit te fasse du mal. Et crois-moi, lui t'en fera s'il te met la main dessus.
- Tu as peur qu'il me fasse mal ? Mon propre mari ? m'offusquai-je.
- Arrête de l'appeler ainsi, m'ordonna-t-il.
- C'est ce qu'il est !
- Le divorce sera accordé à l'instant où ta vraie identité ce saura.
- Milan, je t'assure qu'Elliott...
- Je ne veux plus parler de lui. S'il t'approche, je lui arrache la tête. Est-ce que c'est clair ?

Le voir aussi froid et autoritaire me perturbait toujours autant. Il se permettait de m'interdire des choses et de me donner des ordres. Je n'étais pas à lui.

L'emprise de l'AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant