Quiproquo

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Megane, hébétée et confuse, resta sur place un long moment avant d'aller dans la grande salle, pour tenter de parler à Drago. Cependant, elle le trouva enlacé à Pansy Parkinson qui lui susurrait des mots d'amour. Elle sentit les larmes menacer de couler et courut à toute vitesse dans la salle sur demande. Ses yeux la brûlaient. Elle avait la sensation qu'elle allait s'effondrer, tant son cœur lui faisait mal. Sa respiration semblait se bloquer dans sa gorge serrée, et sa poitrine était martelée d'un millier de coups de couteau. Elle pleura tout son soûl des heures durant et décida de rentrer dans son dortoir aux alentours de 22 heures. Dans la salle commune, elle tomba sur un couple s'embrassant langoureusement. Drago et Pansy. Ses jambes flageolèrent à nouveau et elle se précipita dans sa chambre, où elle trouva les jumelles Carrow en plein fou-rire. Voyant les yeux rouges de leur amie, elles s'arrêtèrent et lui dirent de s'allonger, comprenant qu'elle ne voulait pas en parler. Les deux sœurs s'assirent au bord du lit de Megane et lui donnèrent de l'eau. Hestia commença à doucement lui caresser les cheveux, tandis que Flora se mit à lui chanter une berceuse. Elle s'endormit rapidement sous le regard bienveillant des ses camarades de chambre. 

Le lendemain matin, l'adolescente se réveilla et, après une longue douche glacée, se rendit en cours, sautant par la même occasion le petit déjeuner. Super, elle commençait par Histoire de la Magie. Habituellement, elle se mettait avec Ginny, mais voulant éviter les questions et les regards, elle s'assit seule, au fond de la classe. Au départ, la rousse se vexa, mais lorsqu'elle vit les jumelles Carrow lui souhaiter un bon courage te lui presser les mains, elle fit le lien. Drago et Pansy s'étaient embrassés. Drago et Pansy. Et non Drago et Megane. La dernière des Weasley comprenait. Elle avait vu Harry regarder Cho Chang comme si elle était le Messie en personne. Elle ressentait sa douleur. Sauf que là, c'était pire. Un jour, ils étaient ensemble, et le lendemain, il embrassait une autre fille. Elle décida de s'éclipser du cours mortellement soporifique et, sachant que son frère et Harry avaient une heure de libre, elle alla les voir. 

-Ginny ! Tu devrais être en classe, s'indigna Ron. 

-Tais-toi. C'est beaucoup plus important. Harry, je dois te parler. 

-Je peux tout entendre, affirma le roux. 

-Je ne veux pas que tu entendes. 

Sentant que la situation allait vite dégénérer, le brun s'éloigna en compagnie de Ginny. 

-Je t'écoute. 

-C'est à propos de ta sœur. Et de Malfoy. 

-Je sais ! Je suis bien heureux qu'elle l'ait quitté ! Tu l'as vu avec Parkinson, en plus ? C'est vraiment dégoûtant. 

-Elle ne l'a pas quitté. 

-Quoi ?! 

-Je crois que c'est lui qui l'a fait. 

-Tu as des preuves ? 

-Ce matin, elle n'est pas venue manger, et, quand elle est arrivée en classe, elle s'est mise seule, au fond. Les Carrow lui ont souhaité bonne chance, ou quelque chose comme ça. Quand elle a relevé les yeux, j'ai vu qu'ils étaient rouges. Comme si elle avait pleuré. 

-Je vais tuer ce petit merdeux. 

-Pour l'instant, occupe-toi de ta sœur. 

-Comment. 

-On a Binns, en ce moment. Attends devant la classe et parle-lui. 

-Merci, Ginny. 

-C'est normal, c'est mon amie. 

La jeune fille retourna en cours et trouva Megane en plein dessin. Il représentait deux bouches s'embrassant dont les langues s'entrelaçaient. Lorsque la cloche sonna, elle fut la première dehors, et fut happée par la main de son frère. Elle prit un air dur et le regarda. 

-Je dois te parler, annonça-t-il. 

-Je n'ai pas le temps, lâcha-t-elle froidement. 

-C'est important. 

-Ça m'est totalement égal. 

Choqué par le comportement de sa cadette, il ne réagit pas lorsqu'elle partit en le bousculant. Ils se rendirent, chacun de son côté, en classe.
La brune avait Métamorphose.  Elle se prit à détester cette matière, pour la simple raison qu'elle lui faisait penser à Drago et à ses "cours particuliers" avec celui-ci. Le professeur McGonagall remarqua que son élève avait quelque chose de changé, et lui demanda de rester à la fin de l'heure.

-Vous vouliez me voir, énonça-t-elle d'un ton las.

-Oui, en effet. Je vais appeler Severus.

-Pourquoi ?

-Parce qu'étant votre parrain, il doit être mis au courant lorsque quelque chose ne va pas.

-Mais tout va très bien, pourtant, mentit-elle.

-Bien sûr. Et moi, je suis la fille de Merlin, dit-elle en envoyant son patronus chercher le Maître des potions qui arriva une quinzaine de secondes plus tard.

-Minerva, Megane, bonjour.

-Bonjour, Severus, répondirent-elle en chœur.

-C'est au sujet de ta filleule, ajouta sa collègue.

-Que se passe-t-il ?

-Rien, déclara l'adolescente.

-Enfin, s'indigna-t-il. Si le professeur McGonagall m'a convoqué, c'est qu'il y a un problème !

-Tout à fait, Severus. Je trouve que Mlle Black Potter est, hum, comment dire ? Je trouve qu'elle n'est pas comme d'habitude. Son regard semble triste, perdue. Et puis, elle a été très froide avec Mr Potter.

-C'est à cause de lui, n'est-ce pas ?

-Oui, avoua-t-elle à voix basse.

-Bien. Allons dans mon bureau. Minerva, merci pour votre intervention. À bientôt.

-Oui, à bientôt.

Rogue emmena sa filleule dans son bureau et la questionna :

-Que s'est-il passé ?

-Je ne sais pas. J'étais partie voir mon frère et quand je suis rentrée, il m'a quittée. Je l'ai vu embrasser Parkinson. Je ne comprends pas...

-Il y a donc eu un quiproquo. Tu veux que j'aille lui parler ?

-Non, merci. Je... je vais le faire moi-même. Je pense que c'est une meilleure idée.

-Je comprends. Au fait, Megane, s'écria-t-il alors qu'elle s'apprêtait à sortir de la pièce.

-Oui ?

-On est le 20 Octobre, donc fais attention.

-À quoi ?

-Au bal d'Halloween ! Il te faudra un cavalier.

-Euh... Merci. À bientôt, Severus.

La jeune fille partit et croisa son frère. Bredouille, elle alla excuser, lui expliquant qu'elle était de mauvaise humeur. Il ne la crut pas un instant, mais fit comme si. Ensemble, ils se rendirent dans la Grande salle. Elle chercha Drago des yeux, et, lorsqu'elle le trouva, le prit par le bras et le tira dans un couloir.

-Qu'est-ce que tu veux, Black Potter ?

-J'étais allée voir mon frère. Je te le jure, Drago. Tu es le seul que j'aime, et je ne supporte pas de te voir avec une autre. Ça me rend folle. J'ai l'impression que mon cœur va exploser à chaque fois que tu es proche d'une fille ! Je n'ai jamais été amoureuse, alors les grandes déclarations, je connais pas. Mais là, j'ai envie de te dire que je t'aime. Que je ferais tout pour toi. Parce que je suis tombée amoureuse de toi. Et de toi seul ! Tu es celui qui me donne des papillons dans le ventre. Celui qui me donne des frissons au moindre toucher. Drago, bon sang. Je t'aime ! Ta voix grave, ton corps d'athlète, tes cheveux en bataille ! J'aime tout chez toi. Alors si tu ne veux pas me pardonner de ne pas t'avoir donné la raison de mon absence, maintenant, tu sais que je t'aime, finit-elle avant de se retourner pour partir.

Le deuxième enfantWhere stories live. Discover now