3 ● La soirée

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Allongée dans mon canapé, je regarde le plafond de mon appartement, me demandant l'heure à laquelle les étudiants sortent manger. Le soir, j'ai toujours aimé manger tôt, tout comme me coucher tôt. Et lorsque je pense aux étudiants, l'odeur de la nuit me revient en tête. Tabernacle, il fait nuit à 22h, ici. Métamorphosée en pot de fleur depuis 7 heures ce matin, je décide de me lever du canapé. D'ici 12 minutes, 19 heures sonnera. 19 heures, c'est l'heure à laquelle mes amies et moi nous retrouvions d'habitude. Puisque je ne sais pas à quelle heure nous avons rendez vous avec Tom et qu'il ne m'a pas transmis son numéro, je me donne pour objectif d'être en bas des marches à 19h30. Semi-vivante, j'essaye de retirer mes jambes de ma couverture. Mais je constate que c'est une action horriblement horrible. Je continue mon parcours du combattant et dépose un à un mes pieds chauds sur le sol gelé.

- Fley, fais quelque chose, bon sang de bon soir ! je hurle en riant.

Il sursaute, sautant sur ses pattes comme une sauterelle. D'abord apeuré, il se met à me lécher les mains. Alors rassuré, il se met à me manger les doigts. J'évite tant bien que mal son attaque, et vais me poser sur le canapé pour enfiler mes chaussettes sourire. Très important lorsque nous avons un rendez vous. Très. Une fois mes orteils réchauffés, je cours dans la cuisine d'où j'attrape deux dragibus.

- Pousse toi Fley ! dis je en sautant.

Puis j'arrête de sauter. Je regarde mon chien qui ne comprend pas la situation. Je pose les yeux sur le canapé vide.

- C'est pas vrai... Il est passé où ?

Je regarde autour de moi. Rien

- Je l'avais il y a à peine 5 minutes...

Je regarde mon chien qui commence à remuer la queue. Je dévie mon regard de suite. Je ne sais jamais ce qu'il s'imagine quand il fait ça. Je glisse sous le canapé, je soulève les coussins, je retourne la maison... Puis je le trouve, là derrière le canapé, mon téléphone inanimé.

- Fley !

Tandis que j'attrape mes clés, le harnais et la laisse, Mammouth me rejoint sans broncher. Je claque la porte derrière moi et bazarde mes affaires dans mon sac en toile. Arrivée en bas, sans faire trop attention, j'ouvre la porte. Evidemment, quand je relève la tête de mon smartphone, le sprint commence.

- Fley !

Le harnais dans une main, mon sac dans l'autre, j'essaye de faire des signes à mes voisins. Caroline vient gentiment m'aider. Sacrebleu ! Elle capture en à peine 2 secondes le fauve lâché dans la nature. Caroline immobilise Fley, ce qui me permet de la remercier tout en mettant la laisse à mon chien .

- Je vais finir par faire une attaque vous savez, j'avoue à ma voisine en grimaçant. Ca m'apprendra à regarder l'heure sur mon téléphone !

- Il faut avoir des yeux partout avec ces spécimens, confirme t-elle le sourire aux lèvres, à peine essoufflée.

Je lui fais un dernier signe de main et retourne au bas de mon immeuble. Si je dois rester quelque part, c'est bien ici, je pense. Perdue dans mes pensées, Tom est obligé de me toucher l'épaule pour que je remarque sa présence. C'est alors que je lui donne un coup de poing au visage, sans pouvoir me contrôler. Le voyant apporter ses mains à sa joue, j'apporte les miennes à ma bouche. Je ramasse précipitamment ses lunettes de soleil tombées au sol. J'hésite là encore à rester au sol pour compter les cailloux, mais cette fois ci je préfère vite cacher les lunettes rayées de mon voisin dans mon sac. Il aura surement oublié leur existence d'ici quelques jours, j'espère.

- Ohlalalala... je bafouille complétement paniquée. Pardon, pardon... Pardon...

En attrapant son poignet, j'éloigne sa main de son visage pour analyser les dégâts causés.

Tom Holland - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant