Chapitre 9 : Questions existentielles n°2 (partie : 0)

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Tu vas peut-être trouver cela ridicule mais j'ai posé tellement de questions à des pères autres que le mien à la recherche d'exemples auxquels m'identifier car l'image de l'amour, selon mon père, n'était pas la même que la mienne malgré ma compréhension de son cadre de référence. Reproduire son absence, je m'y refuse. Durant des années, je l'ai craint à cause de son tempérament violent et je ne souhaite pas que tu vives cela et puis en y regardant de près, je suis un peu trop sensible pour être craint. Comme beaucoup l'ont pensé, je serais à l'heure venue, un bon père : un papa gâteau. Le tout réside dans la question : comment le devenir ?

Entre l'idée que les autres ont de moi et ce que je pensais de moi-même, je n'étais pas sûr à ce moment-là d'être à la hauteur. Après tout, il y avait eu tellement de signes que j'avais fait taire. Ils étaient pourtant révélateurs de mon futur rôle. Je suis un tonton aguerri pour tes cousins et cousines et un parrain attentionné. J'ai aussi bossé avec des enfants que j'ai eues sous ma responsabilité, des enfants que j'écoutais quand tout allait bien et aussi quand ça n'allait pas. Je suppose, que je pensais ne pas être prêt, car c'est différent de vivre un rôle à quelques reprises et un rôle à vie. Pourtant, j'arrivais à un âge où beaucoup d'amis ou connaissances avaient déjà un ou deux enfants. Moi, j'étais mentalement un ado prêt à parcourir le monde à chanter pour des millions de personnes mais je n'étais pas prêt à jouer mon plus beau rôle.

C'est en t'écrivant tout cela que je me rends compte que j'ai franchi d'énormes barrières. Je me sens comme soulagé de te dire par quoi je suis passé, toi qui grandis près de moi. J'avais si peur d'être père que ta mère et moi (qui ne nous disputions jamais, du moins depuis que nous sommes ensemble, chose qui, je l'espère, ne changera pas quand tu seras là), et bien nous nous fâchions à chaque fois que nous abordions le sujet de notre future parentalité. Je n'étais tellement pas prêt que j'avais un tas d'excuses liées à mon travail, aux finances ou bien que je n'étais pas « au top ». Cette dernière excuse est magnifique car au fond qui sait ce que c'est d'être au top. Je ne le savais pas, à ce moment-là, pourtant le temps lui ne m'attendait pas. J'avais pourtant peur que ta maman me laisse malgré tout l'amour qu'elle a pour moi car je sais que devenir mère c'était, tout comme moi, son rêve. Je ne me suis senti prêt que quelques semaines avant ton annonce.

Quelques temps auparavant, je me souviens avoir posé des centaines de questions à des amis/pères qui me disaient pleins de choses qui étaient censées me rassurer. Au final, j'aurais pu lire les meilleurs livres, avoir les meilleurs profs, même une boule de cristal, il me fallait prendre du temps pour casser certaines barrières.

Au milieu de tout cela, me diras-tu : comment puis-je être heureux à l'idée d'être enfin père, alors que je viens de te peindre cette réalité si dure. Pour cela il m'a fallu faire la paix avec moi et surtout avec mon passé. Il avait beau être ce qu'il était et j'avais beau être qui je suis, je ne pouvais plus être l'otage d'erreurs et de peurs qui au fond ne m'appartenaient pas. Il était enfin temps que je sois fidèle à mes valeurs de famille et fidèle à ma vision du monde. Alors j'ai travaillé sur moi par le biais de livres, pris un programme de coaching pour en finir avec toutes mes incertitudes. J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai révélé des secrets de famille qui m'avaient tant emprisonné et je me sens enfin « libre ». Je n'insinue pas que je serais totalement serein et que je n'aurais plus peur pendant la grossesse de ta maman, je dis seulement que je m'appliquerais le plus souvent possible à me poser des questions essentielles sur toi, moi et notre futur. C'est comme si ces décisions de dire au revoir au passé en creusant dans ma pyramide t'avaient poussée à arriver. J'ai l'impression que sans tout cela, je n'aurais pas eu la chance que tu nous choisisses car oui j'aime à le dire, un enfant choisi ses parents.

Par ces quelques mots, entendez que plus vite vous accepterez votre passé et plus vite l'avenir vous tendra les bras. La vie nous donne des choix, tôt au tard, il faut savoir les prendre. A travers les prochaines pages, vous verrez qu'avant même que votre enfant arrive, il vous faudra prendre des décisions et éviter de les faire par dépit. N'oubliez pas que vous êtes le maitre ou la maitresse de votre destinée et ne laissez personne prendre les clefs de votre liberté et de votre vie de parent. Loin de moi l'idée d'être le père prêt à tout résoudre en toute circonstance, il a fallu que je me rapproche des maux de mon enfance que j'avais su mettre en silence, pour me confronter à certaines émotions et me réconcilier avec ma propre enfance. A la lumière de ces quelques mots, je prends conscience que je ne pourrai vivre les prochains bouleversements si je n'avais pris autant de recul. La nature offre ces mois de grossesses pour permettre, à chacun de grandir intérieurement, chose paradoxale car je croyais que seul le bébé grandissait durant une grossesse...

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