Chapitre 11

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Je sens qu'on me secoue légèrement, donc, j'ouvre difficilement mes yeux, avant de les frotter. Je vois Lyn et son bloc-notes avec une phrase déjà écrite, il a écrit qu'on va bientôt rentrer et que je dois me lever. Cette petite sieste réparatrice m'a fait beaucoup de bien, je suis même en forme. Je me redresse avant qu'il ne m'aide à me lever et je m'étire les bras, ça fait du bien. Je vois la tête rouge me regarder et sourire de toute ses dents, on peut le donner au bon dieu sans confession avec une bouille pareil. Je vois qu'il se lève aussi et la file d'attente commence à bouger, je suis la tomate qui accélère le pas. Je que ça se bouscule un peu, des gens qui veulent doubler pour passer, vraiment ridicule je trouve. Voyant que mon regard s'est porté sur les doubleurs, mister panda me dit de ne pas faire attention à ce détail, pour lui ce n'est rien. Sans prévenir il me tient la main, la sienne est chaude, réchauffe la mienne qui est totalement froide. Je me sens rougir d'un coup, mais j'essaie de paraître le plus neutre possible, en vain. Il m'explique sur papier qu'on ne doit pas se perdre, c'est rassurant, je risque de paniquer si je me perds. On avance de plus en plus vers l'entrée, les pas sont plus calmes, moins agités que tout à l'heure. Nous voilà arrivé devant le personnel de sécurité, ils fouillent les sacs, nous tâtent le corps avant de nous laisser passer. Puis on reprend la file d'attente vers l'entrée, Lyn prépare les billets d'entrées et m'en donne un. Arrivés, on montre le ticket qu'ils valident et nous laisse passer, nous voilà dans un hall d'accueil, plus loin je vois une salle plutôt grande en longueur. En fait ce n'est pas si grand comparé à ce que je me suis attendu. Je demande à mon petit guide de l'exposition s'il n'y a que ça, il a une mine amusée sur le coup, puis il me dit que ce que je vois en longueur n'est qu'une infime partie de l'endroit. Je commence à le suivre et entre dans la salle, pardon, ce n'est même plus une salle, c'est carrément une sorte de hangar géant, mes yeux manquent de tomber à la vue de la superficie. Mon dieu, on en a pour un mois pour tout voir, j'exagère un peu, mais en une journée, je ne pense pas qu'on puisse tout voir. Je me sens tiré en avant, Lyn me dirige vers les vestiaires d'après ce que je vois, je le suis sans me poser de questions, puis une chose me reviens en tête, son pyjama. Je dois mettre son pyjama de licorne, ma tête a totalement oublié, je risque de me taper la honte générale, c'est sûr. Il sort deux ensembles, un qu'il enfile très vite et me tend le second, je ne sens vraiment pas du tout partant pour faire ça, un sentiment de malaise me traverse l'esprit. Le souci, c'est que lui m'a regardé, je dois être sacrément expressif pour qu'il le devine.

- Louan, fait moi confiance, personne ne se moquera de toi, t'ai-je déjà menti ? M'écrit-il alors que mon cerveau percute seulement la fin de sa phrase.

- Non, même pas à ce que je sache, je lui réponds, un peu déstabilisé.

- Donc continue de me faire confiance, d'accord ? Ecrit-il à nouveau tout en me faisant un sourire des plus rassurant.

Je commence à rougir de plus en plus, je ne peux pas résister à ce sourire sincère, je balais tous mes doutes que je coins dans un placard profond de ma tête et enfile son costume. C'est vraiment confortable en fait, j'ai quand même gardé mes vêtements à l'intérieur, je vois Lyn qui semble être en pleine admiration en me regardant, ça fait bizarre de le voir comme ça. Il me dit que ça me va bien, il met la capuche de licorne correctement, c'est vraiment farfelu comme concept. On sort tous les deux, il accroche une pancarte à son cou qui est marqué "Free hugs", si ne je suis pas mauvais en anglais, ça veut dire câlins gratuits. Attends, attends, attends, il va vraiment faire des câlins à de parfaits inconnus ?! J'espère qu'il ne va pas m'embarquer dedans, je ne suis pas une personne tactile, dès qu'on me touche, c'est limite si je fuis à une centaine de kilomètre. Je reviens à moi, la tomate me fait signe qu'on y va, pressant le pas, je regarde autour de moi, je constate avec surprise que les gens ne semble pas se tourner vers nous, c'est dingue. Je le suis tout en lui demandant si je dois participer aux Free Hugs, mais je regrette aussitôt ma question car il me dit qu'il n'y a pas pensé, mais vu que je viens de lui donner l'idée, il veut m'initier maintenant, je dois vraiment apprendre à me taire définitivement. Il me prend la main et entame une démarche toute joyeuse tout en sautillant, je reconnais bien son côté tout content. A côté j'accélère mon pas, mais ça se voit que je ne suis pas à l'aise, mais je ne ressens pas le sentiment d'avoir la honte, c'est une bonne chose, bien que ça me surprenne. Je vois quand même des regards vers nous, mais je ne vois pas de moqueries, c'est étrange, seulement, autre chose vient perturber ma vision, ce sont les habits des gens. Tantôt il y en a qui sont habillés simple comme moi au quotidien, d'autres qui portent des costumes impressionnants, il y'en a de toutes sorte, j'avoue que c'est joli, ça m'inspire également... l'envie de dessiner me prends sur le coup, Lyn s'arrête et voit que je regarde partout autour de moi, tel un enfant qui découvre le monde pour la première fois. En temps normal, je fais souvent une crise de panique quand il y a trop de monde, là, même s'il y a du peuple, je ne ressens pas le fait d'être confiné, c'est incroyable.

Le rêveur (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant