Un Simple Jeu

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« Haha, fais la belle. Accroupis-toi, salope. Hahaha. Un jouet. Tu n’es plus qu’un foutu jouet ! »

Les fils de nylon transperçaient Diane de toutes parts. Chacun de ses mouvements était souffrance. Peu lui comptait, Diane n’était plus de ce monde. Pas vraiment dans l’autre d’ailleurs. Ni vraiment morte, ni tout à fait vivante, a mi-chemin sur la route de l’éternité. Les larmes roulaient sur ses joues sanglantes alors que son esprit n’osait encore s’avouer toute l’horreur de la situation.

« Acquiesce, sale pute. Ce soir tu es mienne »

Le fil attaché à son crâne se détendit, le crochet lui vrillait l’os. Son menton l’attira vers le bas en une horrible parodie de consentement. Un mouvement de tête qui lui fit cracher du sang. Il lui en restait encore elle n’aurait jamais penser en avoir tant en elle…

Ses yeux se fermèrent de douleur, elle n’avait plus la force de les rouvrir. Elle se rappela sa rencontre avec Aurélie, leurs baisers brûlants, leur amour fou. Leurs jeux érotiques prenaient toute leurs saveurs quand elles jouaient a être violentes, même si, déjà, Aurélie semblait douée dans ce domaine.

« Aujourd’hui je t’étrangle », avait annoncé fièrement sa compagne un beau jour, brandissant une ceinture en cuir. Diane avait aimé. Diane avait jouis plusieurs fois du fait d’être dominée. Elle aimait ça, elle l’avait toujours aimé. Etre souillée, être salie. Plus elle était traînée dans la boue, plus elle en redemandait. Même si elle n’avait jamais rencontré une personne qui puisse l’accompagner dans les profondeurs de sa perversion.

Personne avant Aurèlie. Sa compagne était née dominatrice, l’avait toujours été. Ses premiers rapports sexuels avaient été violents, elle avait même –dit-on- cassé les dents de son premier amour par jeu. Et avait joui en entendants ses râlements de douleur. Diane était amusée de ses rumeurs. Elle les savaient fondées, mais aimait voir le regard horrifié de ses interlocuteurs quand ils apprenaient que ce boucher féminin partageait le lit de la jolie brune.

Jusqu'à aujourd’hui. Ce jour horrible où Aurélie avait décidée de lui enfoncer des crochets un peu partout dans la peau. Evidemment, Diane avait refusée. Grave erreur, sa compagne, comme possédée, l’avait battue. Doucement au début, mais ses coups allèrent crescendo. Pendant un quart d’heure Diane se laissa battre, savourant l’odeur de son sang, son goût dans la bouche, entendant son nez se casser, sentant ses dents bouger, puis tomber. Au seuil de la conscience, Aurélie lui avait pissé dessus, l’avait arrosé de whisky, finissant ainsi la bouteille qu’elle avait entamée, puis lui avait vrillé un peu partout dans le corps les fameux crochets, avant de commencer a la diriger avec les fils. Un foutu pantin de chair.

Elle rouvrit les yeux. Les murs pourpres de sa chambre dansaient devant elle. Sa vie la quittait peu à peu. Peut-être avait-elle toujours désiré mourir ainsi, marionnette humaine et sanglante, horrible parodie de la vie ?

Elle entendait le rire grave d’Aurélie, sans pouvoir réellement distinguer les insultes. Prenant enfin conscience de son état, un orgasme terrible la ravagea, avant que la Mort l’accueille en son sein.

Singulière façon de mourir…

Au Sud du ParadisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant