Chapitre Six - PDV Frank

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Après quelques minutes de silence, je mastiquais toujours ma salade, laissant la pensée que j'avais finalement un ami prendre place, et Gerard buvait toujours son café, fredonnant une chanson entre chaque gorgée.

Je penchai ma tête sur le côté, essayant de remettre un nom sur le morceau. ''C'est quoi cette chanson ?''

''Oh, uh...'' Il tourna au rose, me faisant sourire. Je n'avais jamais vu Gerard rougir auparavant, mais c'était un style qu'il portait bien. ''C'est... En fait, ça n'a pas vraiment de titre.''

''Oh! Alors tu l'as écrite toi-même ?''

Il baissa les yeux sur son mug de café, le serrant fort entre ses deux mains alors qu'il le remontait à ses lèvres. ''Ouais,'' dit-il silencieusement, buvant un peu de son café.

''A la guitare, ou tu chantes, ou- ?''

''Je joue du piano.'' Il arborait toujours une légère teinte de rose, et je ne pouvais plus retirer le sourire amusé et intéressé de mon visage.

''Piano ? Vraiment ? Depuis combien de temps tu joues ?''

''Longtemps, je pense... Aussi longtemps que je puisse m'en souvenir, en fait... Je ne me souvient pas vraiment du temps où je ne jouais pas de piano...''

''Je pourrai en entendre quelque chose ?''

Ses joues frôlaient le rouge maintenant, ''Bien sûr. Je suppose.''

Je souris. ''Yay.''

Gerard rit légèrement, roulant des yeux, même s'il était toujours manifestement embarrassé... ''C'est facile de te faire plaisir.''

'' Pas toujours,'' dis-je, sincèrement. ''J'aime juste la musique.''

''Oh, tu joues d'un instrument ?''

''Ouais,'' souriais-je. ''Je joue de la guitare.'' J'étais assez fier de ce fait – ça m'avait pris du temps pour y avoir l'habitude, étant donné que ma mère refusait de payer pour des leçons. Tout ce que je savais, je l'avais soit appris d'Internet, en regardant d'autres personnes, ou me l'étais appris moi-même. ''On devrait jouer ensemble, un jour.''

Il sourit, un côté de ses lèvres poussé légèrement plus haut que l'autre en un sourire nerveux. ''Uh, ouais. Bien sûr.''

Je lui souris largement en retour. C'était drôle de le voir soudainement si nerveux. Il m'avait approché comme quelqu'un qui ne serait pas modeste envers certaines choses, mais je suppose que tout le monde à des choses dont il n'aime pas parler parce que ça les embarrasse. Le mien, c'était la photographie, la sien devait être la musique.

On retomba dans le silence, et je ne pouvais m'empêcher de remarquer à quel point ce silence était différent de ceux avec laquelle j'avais grandis pour si désespérément détester. Ma maison était toujours silencieuse, sauf quand ma mère me disait de faire quelque chose, quand je jouais de la guitare, ou quand ma mère et moi ayons une autre engueulade. Ce silence, ce calme que Gerard et moi partagions, était bien différent que celui avec lequel ma mère et moi luttions. C'était un silence plaisant. C'était confortable. Il sirotait son café et je mangeais ma salade et, en grande partie, nous étions à l'aise ensemble.

Chaque poignée de minutes nos regards se rencontraient accidentellement – s'il lui arrivait juste de relever les yeux vers moi en même temps que je le faisais, ou s'il me regardait tout du long, je ne pouvais pas exactement le dire, mais je ne m'en souciais pas exactement, non-plus. Etre regardé par Gerard était presque un compliment. Ca signifiait que je valais son temps, et pour je ne sais quelle raison, c'était pour moi une grande réussite, quand il était question de Gerard.

Folie À DeuxHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin