Chapitre Trois - PDV Gerard

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(N/A: Oui, je publie aujourd'hui, parce que samedi ca risque d'être compliqué et que vendredi aussi, donc here You are. Enjoy!)

Je n'avais néanmoins pas envie de parler. Je voulais juste m'occuper l'esprit, et être avec Frank était définitivement en train de m'y aider.

Il était une personne par qui on se laissait très facilement distraire. Je jure que j'aurais pu passer une heure seul à étudier ses yeux.

Frank ne semblait pas en être dérangé, ce qui rendait l'expérience entière mille fois mieux. La plupart des gens auraient essayé de réconforter leur ami peiné, mais je n'étais pas un ami, du moins pas pour l'instant, et Frank n'était certainement pas "la plupart des gens.''

Notre conversation s'était lentement éteinte peu de temps après avoir commandé notre nourriture – Frank prenant une salade, et moi un café.

''Juste un café ?'' il fronça les sourcils après la commande. ''C'est tout ?''

Je clignai des yeux dans sa direction. ''Quoi ?''

Il cligna lui aussi des yeux, rapidement. ''Tout ce que tu prends c'est un café ?''

''Oui.''

Il me fixa pendant un bon moment et je ressentais l'irrésistible désir de me défendre.

''Je n'ai juste pas faim, okay ?''

Il m'attribua un regard sceptique mais ne relança pas le sujet, et je lui en étais reconnaissant.

Je n'avais juste pas tellement faim.

J'avais pris quelques pancakes ce matin-là, et même si nous étions qu'encore à quelques heures du dîner... je ne voulais rien manger. En fait, la pensée de la nourriture me retournait l'estomac.

On resta assis en silence pendant pas mal de temps. Une heure et seize minutes pour être exact.

Juste nous deux, assis là, pendant soixante-seize minutes dans un silence complet.

C'était bien.

Je me surpris à le regarder, ses mains, ses yeux, sa bouche, tout chez lui. Je le surveillais du coin des yeux alors qu'il mangeait et j'étudiais la façon dont il relevait les yeux nerveusement quand il pensait avoir fait quelque chose de stupide, comme lorsqu'il avait accidentellement fait tomber un morceau de laitue sur ses genoux ou lorsqu'il avait accidentellement propulser une carotte hors de son assiette quand il avait essayé de la piquer avec sa fourchette.

Je prétendais ne pas m'en rendre compte, mais je m'en rendais absolument compte.

Je m'en rendais toujours compte.

J'étais une personne très observatrice.

Je pensais, honnêtement, que toutes ses bizarreries nerveuses étaient en quelques sortes adorables. Elles n'étaient pas compliquées à remarquer. Chaque poignée de secondes il regardait au travers de la pièce. Chaque poignée de minutes il regardait par la fenêtre. Il était constamment en train de me regarder, aussi. Il était paranoïaque, mais c'était une caractéristique curieusement séduisant.

''Gerard,'' finit-il par dire, la voix basse. Il semblait presque un peu nerveux. ''Je peux te poser une question ?''

''Bien sûr,'' dis-je, prenant une gorgée de mon café. ''Je ne vois rien qui t'en empêcherait.''

Il hocha la tête, reposant sa fourchette et plaçant ses mains sur ses genoux, étudiant mon visage quelques secondes. ''Pourquoi, exactement, as-tu demandé à me revoir ici aujourd'hui ?''

Folie À DeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant