Chapitre 2.2

Depuis le début
                                    

- « Renversé ton café sur un inconnu ? »

Je me souviens cette fois-ci, mon café était vraiment brûlant, le pauvre, il n'avait pas vraiment apprécié la blague et son beau costume non plus, je crois que j'avais eu le droit à de beaux compliments comme « petite conne », ou « idiote », il en avait à son tour pris pour son grade, je suis gentille, mais j'ai mes limites, je ne suis pas la seule à devoir faire attention.

- « Restée coincée dans un ascenseur ? »

La on ne peut pas dire que ce soit ma faute, je ne contrôle pas les ascenseurs c'est le fruit du pur hasard multiplier avec une bonne dose de malchance et non ce n'était pas la première fois, je me rappelle la fois ou les portes se sont ouvertes sur... un mur, ça m'a valu beaucoup de panique, mais j'ai finalement réussie à faire redescendre ce maudit appareil.

- « Perdue tes clefs ? Ton téléphone ? »

- « Ta tête ! »

- « Ahh ahh » je me force à rire

Je crois qu'il pourrait passer une heure entière à citer toutes mes gaffes, tellement il m'en est arrivé depuis le mois de janvier, sans compter les années précédentes que Lilie aime raconter, je suis une catastrophe ambulante, on devrait me décerner une médaille « Julia 1m63, 64 kg de gaffes et de bêtises en tous genres »

- « Je pense que vous ne trouverez jamais, cette fois-ci, c'est de l'inédit, de la grande Julia, du très haut niveau » enchérit Lilie en mimant un palier imaginaire bien au-dessus de sa tête.

Je retente le message dans le regard, j'essaye même la télépathie, mais rien à faire, elle ne s'arrête pas, il doit y avoir un mauvais réseau et peut-être une dose de mauvaises volontés de sa part cette fois-ci !

- « C'est bon arrêtez, c'est presque rien »

Je n'arrive même pas à me convaincre moi-même alors peu de chances qu'ils abandonnent.

- « Presque rien » s'écrit Lilie faisant se retourner quelques clients au passage « Tu t'es presque retrouvée nue à un enterrement quand même ! »

Tiens elle devrait parler plus fort, certaines personnes dans la rue n'ont peut-être pas entendue. Je n'ai pas le temps de la rectifier que tous les trois partent en fou rire, bruyant. D'ailleurs les clients installés près de nous ont l'air de trouver ça drôle ! Comment se sentir à l'aise avec ces amies, chapitre 1 : ne pas avoir une Lilie comme meilleure amie !

Personne ne pourrait s'étouffer qu'on passe à autre chose ! Enfin, non je ne peux pas penser ça, juste une petite chute de verre ou autre chose, que l'attention se détourne sur quelqu'un d'autre, pas de blessure, je ne suis pas si méchante.

- « Oh mon Dieu »

- « Comment tu fais pour te mettre dans des situations pareilles ? »

J'ai simplement besoin de poser un pied hors de mon lit et hop ça me tombe dessus, je suis un aimant à catastrophe.

- « J'étais loin d'être nue, ma robe est juste descendue légèrement, rien de grave, je.. »

- « Comment ont réagi les personnes présentes ? » demande Thomas reprenant son souffle

- « Ils ne m'ont pas vue... » Je me gratte la gorge.

- « Personne ?? Tu n'oublierais pas un certain beau gosse aux yeux bleus qui t'a aidé ?! »

Merci, Lilie, si mon cocktail n'était pas aussi délicieux et que je ne l'aimais pas tant, je lui jetterais mon verre au visage. Je l'ai déjà fait et je sais que ça calme rapidement, pour ma défense, c'était une petite conne qui emmerdait un peu trop ma meilleure amie et ce n'était que du coca avec peut-être quelques glaçons.

Une pelle s'il vous plaît, que je me creuse un trou, j'en ressortirais après l'hiver pour leur laisser le temps d'oublier !

Je lui jette un regard assassin, mais sans plus de succès, apparemment ce soir, elle ne comprend pas mes signaux!

- « Lui ne va surement pas t'oublier » rajoute Anthony arrivant toujours pas à contenir son fou rire « J'aimerais te suivre rien qu'une journée, tu es tellement drôle sans même le vouloir, tu pourrais remonter le moral à n'importe quelle dépressif »

Traitement garanti 100 % naturel !

Je devrais peut-être y penser, après tout, si mon don pour la catastrophe peut aider, je vais me lancer, une téléréalité, comme les malheureusement célèbres Kardashian. Non, très peu pour moi ces bêtises, je suis une femme de l'ombre...

Et les voilà repartis à rire, des rires communicatifs et entrainants, je finis par me marrer aussi, après-tout, il vaut bien mieux ça, je ne peux pas passer mon temps à m'apitoyer sur mon sort. De plus, je ne reverrais certainement jamais cet homme ailleurs que dans mes rêves. Donc plus la peine de me rendre malade et puis ça aurait pu être pire j'aurais pu tomber en plus et faire ce retourner tout le monde. Je grimace en y pensent, ou même tomber en marchant sur ma robe et me retrouver les fesses à l'air, on verra ça la prochaine fois...

Nous rions encore lorsque Lucie, la petite amie de Thomas se joint à nous. Après nous avoir tous salués, elle prend le temps d'embrasser son chéri, qu'ils sont mignons tous les deux, comme je les envie, j'aimerais vivre une belle histoire, enfin juste une histoire simple, oui, je me répète, mais je me dis qu'à force de le dire ça va se réaliser, que quelqu'un va m'entendre mon appel de détresse.

- « Vous avez l'air de bien rigoler tous les quatre, que ce passe-t-il ? »

Comprenant qu'ils ne vont pas pouvoir se taire longtemps, je me lève en direction du bar pour passer une nouvelle commande.

- « Je les laisse te raconter, je paye ma tournée, Mojito pour les filles et bière pour vous les garçons ? »

- « Merci Julia »

Lilie et les garçons commencent déjà à tout lui raconter, j'ai l'impression que tout le bar entend d'ailleurs. Et les voici reparties de nouveau à rire de plus belle, Anthony est en train de me montrer du doigt à la table de derrière qui se marre, le jeune homme lève son verre en ma direction !

Non ! Il n'a pas osé faire ce que je pense ! Je lui adresse un sourire poli et me retourne vers le bar rouge de honte.

Si je n'étais pas sûre de vomir en le voyant la boire et si j'étais une sale vipère odieuse, je cracherais dans sa bière. Bon j'avoue que je l'adore trop pour faire une chose pareille. En fin de compte, je suis vraiment heureuse d'apporter tant de rire et de joie... malgré moi. Mais si on pouvait garder ça pour nous, ça m'arrangerait, pourquoi ne pas prendre un micro et le dire à tout le bar tant qu'on y est, il ne faut surtout pas que je dise ce que je viens de penser, je suis certaine que l'un d'entre eux serait capable de le faire.

Pourvu que la fin de la soirée se passe aussi bien, et qu'il ne m'arrive rien si ce n'est rencontrer l'homme de ma vie. C'est beau de rêver... pourvu que la soirée se passe bien, c'est le plus plausible, pour le reste, on verra.

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À la folie 1 Émotions (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant