Chapitre 7

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Cela fait deux heures que nous sommes arrivés à proximité du parc et nous sommes toujours coincés dans l'interminable file d'attente d'un des parkings du parc. On pourrait croire qu'à presque vingt heures, la foule diminuerait mais...non. Absolument pas. Et franchement, je commence à en avoir marre d'être en voiture. D'une parce que mes jambes commencent sérieusement à souffrir – heureusement qu'on est pas en plein été – Et de deux, parce que jamais auparavant, je n'étais restais assis près de David aussi longtemps. C'est une torture, surtout qu'il me jette des regards sans vraiment se cacher. Clara, quant à elle, dort toujours profondément dans son siège. David espère qu'elle ne se réveille pas pendant notre attente pour une place car sinon, il craint de ne pas réussir à la tenir en place. Et une gamine qui ne tient pas en place, c'est vraiment très, très énervant. Donc, en fait, moi aussi j'espère qu'elle continue de rester dans le monde de Morphée pendant cette attente. Dire que là, on patiente juste pour une place de parking, qu'est-ce que ça sera lorsqu'on devra prendre les billets ? Je n'ose y penser. Quelques minutes plus tard, après de nouveau soupir de notre part, David peut enfin avancer un peu la voiture. On y est presque, plus que trois voitures devant nous et nous pourront rentrer dans le parking afin de garer la voiture et ne plus la voir pendant trois jours.

─ Pfff...C'est long...Dis-je en soupirant

─ Je vous rassure, c'est toujours comme ça.

─ Je ne sais pas si je suis rassuré, alors, répondis-je

David ricane tandis que les voitures devant nous avancent de quelques mètres. Nous suivons le mouvement durant quelques secondes avant de s'arrêter...encore.

─ Voyez le bon côté des choses, nous allons dans l'un des parkings privés des hôtels...

Je le regarde en arquant un sourcil.

─ Dans les autres parkings, c'est pire ! Assure-t-il.

Comment cela peut être pire ? Derrière nous il doit bien y avoir deux cents autres voitures.

─ Donc...Vous n'êtes jamais venu ici ? Avant de vous retrouver à la rue, je veux dire.

─ Non. Vous savez, tout le monde n'a pas la chance de pouvoir se payer un week-end à DisneyLand sur un coup de tête. Et certains n'ont même pas les moyens d'aller à DisneyLand. Je fais partis de cette seconde catégorie.

Autant être sincère. Je n'ai jamais eu honte de la classe sociale dans laquelle je suis né et même si à l'heure d'aujourd'hui, je n'ai plus personne, je renierai jamais d'où je viens. Il ne faut jamais avoir honte de nos origines, qu'elles qu'elles soient.

─ Vos parents faisaient quoi dans la vie ?

Je fronce des sourcils. Nous avançons un peu. Plus que deux voitures devant nous.

─ Faisaient ?

─ Oui...Puisque vous avez atterrie dans la rue, je suppose que vos parents sont morts.

Il m'annonce ça neutrement, comme s'il parlait de la pluie et du bon temps. D'un côté, cela m'arrange, puisque, de toute façon, pour moi ils sont morts. Mais d'un autre côté, je me dis qu'il a le droit de savoir pourquoi je me suis réellement retrouvé dans la rue. Je lui avouerai plus tard.

─ Mon père travaillait dans une usine de plasturgie dans le Val d'Oise. Ma mère, elle, était femme au foyer.

─ Vous venez du Val d'Oise ?

J'acquiesce. La dernière voiture devant nous entre dans le parking.

─ Oui, d'Argenteuil.

Il acquiesce tandis que nous pouvons enfin passer la barrière du parking. Il nous faut quinze minutes de plus pour trouver une place. Lorsque nous nous garons enfin, je m'empresse de sortir pour dégourdir mes jambes. De son côté, David s'étire contre sa porte, faisant remonter légèrement sa chemise blanche. Pas regarder. Pas regarder. Pour détourner mon attention de la tentation, parce que, putain, tout son torse est une vraie tentation, j'ouvre la porte arrière où se trouve le siège de Clara. Celle-ci est en train de se réveiller tout doucement, frottant ses yeux en regardant autour d'elle. Je la prends dans mes bras et la sort de la voiture.

Moi, Sam, sans-abri (BxB) Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum