Zola aurait dut te dedier l'Assomeoir

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Et Flaubert aurait dut me dédier le Gueuloire. Parce que tu le gueule dessus et tu m'assomme. Par conséquent, j'ai pas envie des faire des efforts pour toi, pour être avec toi. Tu comprendras le fait que bouger pour se faire engueuler ne ne m'enchante pas trop. Tu te plaiderais encore de les plaintes et tu gueulerais. Parce que comme tu ne peux plus te servir de tes pieds pour marcher tu craché avec ta gueule.
Je dis ça parce que est digne de celle d'un animal. T'as pas une bouche, t'as une gueule qui m'asperge de ton immonde venin à chaque mot que tu prononce.

Mais moi je ne peux rien dire. Drôle de paradoxe, pas vrai ? Toi t'es là, tu le craché ta haine sur mon comportement qui ne te plait pas, tout ça parce que tu n'accepte pas que je ne fasse pas les activités que tu me préconise de faire.
Excuse moi, sale connasse égoïste, de ne pas être à la hauteur de tes souhaits. Excuse moi d'exister, vieille chose incapable. Ta vie aurait été mieux sans la mienne et le mienne mieux sans la tienne.

J'ai beau être ta fille, nous sommes deux personnes différentes. Alors arrête de vouloir me façonner à ta manière idéale. Je ne suis pas sportive et j'ai une tendance agoraphobe. Qu'est ce que tu veux que je fasse ? Que je change la façon d'être juste pour te plaire ? Pour être félicitée ?
Putain, toutes les fois où j'ai attendu d'être félicitée et qu'on ne m'a rien dit. Tu sais à quel point c'est horrible de faire les choses pour les autres parce que chacun de tes actes n'a aucune saveur ? Et qu'en plus de ça on te dit même pas "c'est bien" ? Tu sais ce que c'est ?
Oh, excuse moi. Bien sûr que tu sais. T'as tellement plus d'expérience que moi. Et tu me diras sûrement que t'as vécu la même chose avec ton père.
Ok. Soit.

Lui il s'excusait, aussi. Pour recommencer de plus belle, certes. Mais bon, il te donnait une plaque de chocolat, elle est pas belle la vie ?
Nan parce que toi, tu fais pareil. Mais sans la plaque de chocolat. Tu t'excuse et moi, dans toute la naïveté, bah j'accepte tes excuses.
Et tout ça pour quoi ? Pour recommencer cinq minutes plus tard ? Pour le faire chialer trois à cinq fois par jour pour des raisons plus stupides les unes que les autres ?

Au fait, j'ai réfléchi tout à l'heure. Enfin, non. J'ai pas réfléchi. La réponse comme un Sait-Graal dans la tête. C'est pas un psy dont j'ai besoin. C'est d'un tueur à gages.

Tu me reproche de me plaindre et de chialer, mais comment veux tu qu'une conne hyperémotive comme moi réplique avec force et violence à tes propos ? Je pourrais me défendre. J'ai les arguments.
Mais comment gagner un match de boxe lorsque ton adversaire te plaque au sol, s'assoit sur toi et te roue de coups sans que tu ne puisse rien faire ? Tu m'explique ?
Et puis quand bien même je répliquerais, j'aurais tort. Pourquoi ? Parce que :
1. Tu ne supporte pas d'avoir tort.
2. Je suis mineure.
Et ça c'est un excellent prétexte pour faire fermer sa gueule à un enfant. Parce que quand bien même je l'ouvrais, la tempête durerais encore plus longtemps.

Alors je fais comme quand on affronte une tempête. On s'enfonce dans ses derniers retranchements, on se barricade. Et on attend.
On attend en entendant le vent pousser son sifflement mécontentent. On attend en s'imaginant les éclaires fissurer le ciel dans un fracas assourdissant de tonnerre. On attend en écoutant la pluie se cogner aux fenêtres, au sol, aux murs.
On attend parce que sortir pas un temps pareil serait du suicide. On se ferait emporter par le vent et engloutit par la pluie, ce triste rideau humide. On attend encore car lutter contre tempête est impossible.

Alors oui, je pleure. Parce que j'écoute la tempête comme un petit enfant écoute l'orage blottit sous les draps la nuit. Et quelque part au fond de moi, je me demande "et qu'en sera-t-il demain ?".
Mais tout le monde sait que le temps est capricieux et que même après un Soleil radieux, la bande des méchants nuages sombres peut débarquer et tout goutte en l'air.
Il en faut si peu pour cacher le Soleil...

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