Les happy ends ne sont qu'affabulation.

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Alors que l'astre solaire était à son zénith, une belle jeune inconnue entra avec assurance dans le bâtiment militaire de la belle ville de Budapest, en Hongrie. 

Un beau sourire sur le visage, elle portait une carte magnétique sur la poche de sa veste de cuir qui lui permit d'entrer sans avoir à préciser pourquoi au soldat de l'entrée. Elle se dirigea enfin vers la secrétaire et déclara qu'elle avait rendez-vous avec le Docteur Abraham Wald dix minutes plus tard. Après une rapide vérification la secrétaire lui demanda de se diriger vers le couloir de droite afin de prendre les escaliers jusqu'au premier étage... Ce qu'elle ne fit évidemment pas.

En effet, après avoir quitté l'entrée, elle passa par plusieurs couloirs qu'elle connaissait par cœur après avoir passé une nuit entière à les avoir mémorisé, la jeune femme marchait d'un pas décidé dans un long couloir immaculé, dont les murs étaient entièrement fait de verre. 

Lors de son passage, un homme, dont le bureau donnait sur le couloir, se méfia de son intrusion. 

- Vous ! Que faîtes-vous là ?! 

La femme l'ignora superbement, et poursuivit sa route, la tête haute alors que son interlocuteur enclenchait l'alarme. 

Un sourire s'esquissa dans une des commissures de la jeune femme alors qu'elle poursuivait son chemin. Soudain elle tendit d'un coup sec ses avant-bras en ouvrant ses poings vers le sol. Cela créa une gigantesque impulsion faisant exploser toutes les vitres du couloir. Des milliard d'éclats transparents s'emparèrent de l'atmosphère.

Des dizaines de soldats venaient tout juste de débarquer derrière la jeune femme, armes au poing. Les éclats de verres se plantèrent dans la chair des hommes armés jusqu'aux dents qui tentaient de s'approcher d'elle alors qu'elle stoppait les éclats le long de son passage.

Ses talons aiguilles frappaient avec impétuosité sur le carrelage blanc alors que sa silhouette vêtue de cuir disparut dans la pièce qui se trouvait à l'autre bout du couloir. Elle avait atteint sa destination. Le reste ne serait qu'un jeu d'enfant.

Là, une pièce entièrement vide, seul un ordinateur posé sur une colonne, renfermant des milliers de fils électroniques était présente, ainsi qu'une seconde porte. 

La jeune femme s'arrêta face à la porte, ignorant l'ordinateur, elle leva sa main face à la porte et fit tourner son poignet pour faire sauter la serrure de manière psychique. Cependant, un bruit de loquet se fit entendre. La jeune femme fronça les sourcils avant de ressayer : Même constat. 

Son imperturbable sourire revint se dessiner sur son visage. "Ils ont pensé à moi, c'est flatteur."

Elle se dirigea finalement vers l'ordinateur, se pencha légèrement avant de placer quelques mèches derrière son oreille, enfin, elle se mit à taper un certain nombre de combinaisons afin d'entrer dans le système de l'ordinateur.

Elle parvint enfin à hacker le système, faisant s'ouvrir la porte sans la carte magnétique dont elle avait normalement besoin. 

Elle se redressa, prit une grande inspiration et se dirigea vers la petite pièce annexe. Là, elle vit une mallette fermée à double tours avec le symbole "contamination".  Soulagée, elle attrapa la mallette, et alors qu'elle allait partir elle se retourna, colla un bout de papier sur la table présente dans la minuscule pièce, sortit un marqueur de sa veste et retira le bouchon avec ses dents avant d'écrire un mot. Enfin elle referma le marqueur puis la porte, satisfaite. 

Elle se retrouva alors dans le couloir, referma la porte et s'arrêta face au carnage. Elle posa la mallette sur le sol, prit une grande bouffée d'air frais avant de lever lentement ses paumes ouvertes vers le haut, forçant tous les éclats de verres à reprendre leur place. Elle reprit alors la mallette, s'arrêta de nouveau au centre des cadavres qu'elle avait engendrée, s'accroupit, ferma ses yeux, leva légèrement ses mains et referma peu à peu ses poings. 

Cet effort lui prenait énormément d'énergie, ses yeux s'ouvrirent finalement devenant complètement blancs, alors qu'une gigantesque source d'énergie prenait place dans son être, elle se mit à sourire légèrement.  Toutes les plaies des soldats disparurent peu à peu, les laissant tout de même inconscients, elle se releva et quitta le couloir.

Tout naturellement, elle salua la secrétaire à l'entrée qui ne s'était rendue compte de rien, ne sachant probablement pas que l'endroit d'où venait la séduisante jeune femme existait. Cette dernière quitta la grande entrée en poussant la porte de verre tout en veillant à ne pas laisser d'empreintes. Elle traversa finalement la route afin de rejoindre une moto sportive noir mat, elle rangea la mallette et enfila son casque. Enfin, elle grimpa sur sa moto, lança un regard vers le bâtiment et claqua des doigts avant de partir. 

Tous les soldats ouvrirent les yeux d'un coup sans comprendre ce qu'il venait de leur arriver. La mort leur avait subtilisé ces souvenirs. 

***

La nuit même, un homme accompagné de deux autres personnes arrivèrent face au bâtiment. Les rues autour du bâtiment étaient complétement vides, ce qui rendit directement le garde méfiant.  

- Vous n'avez pas le droit de venir ici à cette heure. Le menaça le soldat.

Voyant qu'il continuaient d'approcher, le soldat les braqua de sa mitraillette, leur offrant un regard sans pitié.

Bizarrement ça ne les effraya pas le moins du monde...

L'une des trois personnes qu'il braquait lui rendit un regard glacial semblant lui lancer un défi avant qu'il ne se mette à démonter l'arme du pauvre soldat en pièces détachées d'un simple geste. Il n'eut même pas le temps de se défendre que la seconde personne du trio se téléportait déjà derrière lui avant de lui donner la mort. 

La jolie blonde qui les accompagnait força la porte, leur permettant d'entrer dans le bâtiment aussi simplement qu'ils l'auraient fait dans une épicerie. 

Le nombre de soldats durant la nuit était moitié moins important, surtout le soir de Noël... 

Ils purent donc rapidement rejoindre la pièce principale qui contenait l'ordinateur. Alors que deux d'entre eux montaient la garde les yeux rivés sur le couloir, le troisième se dirigeait vers la porte en métal et la froissa telle une simple feuille de papier. Il alluma la lumière... Et ne vit qu'une table dénuée de toute mallette. Qui avait bien pu faire ça ?!

Alors que la colère montait peu à peu en lui, il aperçut un mot sur la table, intrigué, il le décolla avant de lire :

"Désolée Erik, mais tu n'es plus digne de détenir un tel objet.  A charge de revanche, Mein Engel."

Alors elle était toujours en vie... Intéressant.

Étrangement un sentiment de soulagement mêlé d'incompréhension naquit dans le cœur du destinataire. Cela faisait tellement longtemps qu'il ne l'avait pas vue. Il avait beau toujours garder un œil sur Charles et elle, tout ce qu'il savait datait d'au moins trois ans... Après cela Raylee Jones avait complètement disparu. 

Cette jeune adolescente qu'il avait protégée, cette femme qu'il avait aimée... Elle n'était plus qu'une inconnue. Il n'était pas le seul à avoir dû s'adapter visiblement. Sans qu'il ne veuille réellement l'admettre, cela le détruisait. Raylee avait toujours était son pilier, la seule chose sûre qu'il n'ait jamais eu, qu'il savait toujours indemne des horreurs du monde. Qu'il pensait... De plus cela l'intriguait beaucoup, qu'est-ce qui avait bien pu la forcer à quitter l'Institut ? S'il y a bien une chose qu'Erik pensait immuable, c'était le couple de Charles et Raylee. 

Les happy ends ne seraient donc vraiment qu'affabulation ?

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