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"Cher amour,

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"Cher amour,

Je t'appelle amour parce que c'est ce que j'ai choisi que tu seras. J'aurais pu écrire "cher inconnu", ce qui semble le plus probable. Mais puisque je sais déjà ce que je pense de toi avant même de savoir qui tu es, je préfère être honnête. Ce sera amour.

Cher amour, je ne pense pas nécessaire de préciser qui je suis, et ce que je veux. Je me suis longuement questionné sur ces sujets pour savoir que l'on trouve la réponse à partir du moment où on ne la désire plus. Je me pose des milliards de questions. C'est tout ce que tu as à savoir pour le moment. Savoir sans pour autant y porter un intérêt. C'est vrai. Tu sais, j'écris très étrangement. Une phrase et puis je m'arrête, je pense à autre chose. Mes pensées divaguent au rythme des secondes qui passent. Elles passent toutes. C'est effrayant. Tu ne trouves pas? Le fait que chaque seconde passe, inconsciemment. Et puis un bel instant on se rend compte qu'elles s'enfuient, on se met alors à les compter, à les vivre ardemment, à retenir son souffle de peur qu'une d'entre elle ne s'échappe soudainement, pour toujours. On se met à vivre quelques secondes, de toutes nos forces. Comme si cela changeait réellement quelque chose. Comme si quelqu'un pouvait le voir.

Je suis seul, amour. Délibérément seul. Je n'ai pas d'amis, en tout cas pas ce genre d'amis que l'on peut espérer avoir. Quelque part je me dis que je n'en ai pas besoin. Je vis loin, reculé des hommes, mais assez près des fumées qui envahissent l'air urbain.
Mes parents sont morts, en tout cas, c'est ce qu'ils ont voulu me laisser croire. Et cela a fonctionné. Je ne me pose jamais de questions. Jamais plus.

Il y a des jours qui passent sans que cela n'ai d'importance et puis ces autres jours durant lesquels tout réapparaît face à toi comme un ouragan de peine, de douleur à t'en tordre les membres, de mots indéchiffrables, de blessures impénétrables. Je vis ces jours-là, amour. Je vis ces jours en attendant patiemment la nuit. La nuit pour extérioriser. Tout. Et j'écris la nuit. Je n'écris que la nuit.

Pourquoi je t'écris est sûrement une des premières questions que tu dois te poser. Je ne sais pas moi-même. Il vient un moment où, même si tu combats de toutes tes forces contre l'extérieur, contre la cruauté du monde et l'hypocrisie des hommes, il vient un moment où tu dois établir un lien. Rétablir un lien. J'ai choisi au hasard. Je préfère ne rien savoir. Juste vivre ce qu'il va se passer. Juste découvrir ce qui pourrait me briser, sans jamais le voir, sans jamais entendre sa voix. Toi.  Je te tutoie amour. Permets-moi.

Ici les journées sont interminables. Ces gens passent, repassent, fument, rient ou pestent contre le temps qu'il fait. Je les observe tous depuis ma fenêtre. Je ne fais que ça : scruter le monde d'en bas, d'en haut. Me taire devant tant de bruit. Et puis de temps en temps ils passent dans ma chambre. Voient si je vais bien. Je leur répond que je vais bien même si ce n'est jamais la réalité. Et qui pourrait m'en blâmer? Je vais en cours, aussi. Je quitte l'internat et m'engouffre dans la salle surpeuplée, surchauffée. J'y reste longtemps. J'attend en fin de compte. J'attend tout le temps. Impatiemment maintenant. Que vienne la nuit.

Ils me disent que je ne dois pas faire ça. Que je ne dois pas rentrer dans ça. Mais ils n'y peuvent rien. Je suis toujours seul.

Amour, depuis quelques temps je rêve de toi. Comment seras-tu lorsque je te verrai? Nous marierons-nous? Aurons-nous des enfants? Partirons-nous loin de la foule et de l'effervescence de la ville? Vivre au bord d'un petit ruisseau, dans une toute petite maison aux volets bleus. Avec, le soir, quand la lumière des étoiles flamboient dans le ciel, deux corps couchés l'un à côté de l'autre, leur peau se frôlant, la chaleur de juillet tuée par la fraîcheur de la nuit. Vivrons-nous la nuit? Amour, comment serions-nous, si nous existons un jour?
La nuit vient, tu vois, et cela me repose. Parce que je pense à toi.

Amour, comment serions-nous si tu me sauvais du mal-être qui s'empare de mon âme?
Amour, comment serait mon sourire?

Bien à toi,
D."

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avis et tout le tintouin sont les bienvenus franchement j'suis ouverte à tout même si personne n'aime mon histoire, je n'en mourrais pas ♡

De Décembre à Avril Où les histoires vivent. Découvrez maintenant