[Partie 1] Chapitre 1 : triste routine (réécrit)

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(Chapitre Réécrit)

Il était une fois, dans un petit village rural d'un pays inconnu sur un continent inconnu encore à ce jour... une enfant.

Oui, juste, une enfant, une petite fille, tout ce qu'il y a de plus banal. Depuis sa naissance, on la surnommait « Red », à tel point que ce surnom donné en raison d'un chaperon rouge dont elle ne se séparait jamais, effaça sa véritable identité. C'est donc en raison de la couleur de ce chaperon que partout dans son village, elle se faisait appelée Red. Ce qui, au début n'était que l'œuvre d'une personne sans importance s'était propagé comme une traînée de poudre parmi les habitants avec la conséquence suivante : Cette enfant au chaperon rouge, nul ne connaissait le véritable nom... Les seules personnes qui l'avaient connu étaient ses parents mais, ils en étaient vite venus à l'oublier par désintérêt. Ces derniers n'avaient jamais prêté une grande attention à leur fille et plus celle-ci vieillissait, plus ils s'en désintéressaient, préférant l'objectif de gagner de l'argent à celui d'élever un enfant car ce dernier s'avérait plus facile et surtout plus rentable, aussi bien en matière de revenus que de temps. Ainsi, tous les matins, à six heures précisément, ils empruntaient la diligence sans même prendre le temps de dire au revoir à leur fille. L'homme passait sa journée à la scierie tandis que la femme occupait son temps dans un atelier de couture. Lorsqu'ils revenaient, ce n'était qu'à une fois la nuit entamée, lorsque la jeune Red était endormie. L'argent gagné ne servait donc en aucun cas à l'éducation de la petite fille. En effet, il paraissait plus utile de le dilapider dans les tavernes alentours ou dans les différentes boutiques habitant le petit village où la famille vivait. La réalité de cette histoire n'était donc pas des plus joyeuse : Red, depuis sa naissance, avait été oubliée par ses propres parents et son identité avait été réduite à un surnom dû à son éternel chaperon rouge.

De ce fait, l'enfant, du haut de ses huit ans, apparaissait particulièrement démunie par rapport à ceux des autres familles du village. Les filles avaient de nouvelles robes : Red ne possédait et ne portait qu'une robe grise, bien trop petite pour elle et dans un état qui faisait peine à voir. Le vêtement ne couvrait ni ses chevilles, ni ses poignets et le tissu, déchiré et troué par endroits, laissait passer la moindre vague de froid vers le corps de Red. Les autres enfants allaient à l'école : elle n'y allait pas, ne sachant ni lire, ni écrire et encore moins compter. Ainsi, la petite fille passait ses journées à errer dans les rues du village jusqu'à ce que la nuit soit tombée. C'est à ce moment qu'elle rentrait dans ce qui lui servait de logis, un grand placard vide de la maison qu'occupait ses parents. L'enfant occupait la plupart de son temps à observer les autres, à les envier. Tous les matins, elle suivait discrètement ceux partant à l'école du village et quand les grilles se refermaient, sa petite silhouette maigrichonne apparaissait et fixait avec envie les bancs de la salle de classe. Entre ces moments d'observation, Red volait pour survivre. Ainsi, elle commettait divers larcins afin de ne pas mourir de faim. Du fait de sa maigreur et de sa petite taille, elle se faufilait dans les échoppes des marchands sur la place centrale avec une telle discrétion que personne ne la repérait. Elle volait le strict nécessaire à sa survie, rien de plus, rien de moins. Et quand par malheur ou par hasard un marchand la repérait, il n'appelait pas la police et la laissait repartir, lui faisant parfois don d'un morceau de pain, de viande ou d'une pièce de monnaie.

Red aurait pu être belle, elle aurait même pu être magnifique mais la vie n'avait pas joué en sa faveur. Ainsi, son visage était crasseux, maculé de traces noires d'un mélange de boue, de terre et de suie et couvert d'égratignures. Dans ce spectacle chaotique, seuls deux grands yeux bleus en ressortaient, laissant tout de même un certain charme à ce visage peu présentable. Les cheveux de la petite faisaient également peine à voir : emmêlés, couverts de boue, il était impossible de connaitre leur véritable couleur. Curieusement, au milieu de ce spectacle chaotique, un élément était en bon état, ni sale, ni troué et dont la couleur proche de celle du sang attirait l'attention : le chaperon. Red était maigre car en sous-alimentation, ses larcins ne lui suffisant pas pour se nourrir correctement, et bien trop petite pour son âge, elle paraissait à peine avoir six ans.

Ainsi, elle n'était pas heureuse mais s'estimait tout de même chanceuse d'être encore en vie. Son quotidien était plein d'aventures et chaque soir, dans son placard à balais, la petite fille serrait une vieille poupée de chiffon rapiécée contre elle, rêvant à une vie meilleure, loin de ce village triste et monotone, espérant qu'un jour, un parent lointain viendrait la chercher pour lui faire vivre une vie normale, lui apprendre ce qu'elle ne pouvait pas apprendre et lui donner des vêtements à sa taille et propres. Plus les jours et les mois passaient, plus Red continuait à rêver mais rien ne se passait, elle se réveillait toujours dans son placard, volait toujours de quoi survivre et personne n'était venue la chercher dans ce qu'elle considérait dorénavant comme son pour cauchemar. Mais alors qu'elle perdait espoir et que sa vie lui paraissait désespérée, quelque chose se produisit qui allait changer sa vie et de bien des façons.

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