Chapitre 3

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JAMIE

— Qu’est-ce que tu fous Jamie ?
À peine le temps de prendre mon arme que mon co-équipier me hurle dessus.
— Ça va, je veux bien me grouiller mais faut pas abuser mec.
Il me lance un regard noir et claque la porte du poste de police pour se jeter sur le volant de notre voiture banalisée. Encore une fois c’est lui qui va mener la danse. De toute façon, je me demande bien pourquoi on se précipite encore sur les infos de nos appels de nuits puisque c’est la onzième fois qu’ils nous mènent à une impasse, enfin si cet appel est encore un canular ou pire un traquenard. Je m’installe sur le siège passager et range mon arme dans mon dos. Mike grogne et accélère alors que ma portière n’est pas encore fermée.
— Tu veux rater ce gros coup, c’est ça ?
— Non, pas vraiment, je te rappelle qu’elle a raccroché il y a quarante-cinq secondes et puis ne nous emballons pas, la dernière fois, j’ai failli prendre une balle pour une fausse piste.
— Et alors, tu vas devenir une poule mouillée pour si peu ?
— Si peu, et tu étais où toi au juste quand je suis entrée dans la maison alors que tu devais me couvrir ?
Là, il ferme sa gueule et il fait bien parce que si je n’avais pas trafiqué le rapport, il se serait certainement retrouvé à devoir se justifier. Sur ce coup, là, je lui ai quand même sauvé sa carrière et je n’ai jamais posé de questions alors qu’il me fasse pas trop chier. De nous deux j’ai toujours été le gentil flic là où lui jouait le méchant. Pourtant si on nous regarde bien, celui qui a un physique à faire peur c’est plutôt moi. Je n’ose jamais entrer dans une boutique de vaisselle ou de décoration, de peur de foutre en l’air une vitrine et il faut dire que mes 1m98 et mes 105 kg ne m’aident pas à passer inaperçu. Alors que lui a un gabarit disons plus dans la norme et il ne se gêne pas pour se faire remarquer. Comme quoi, on est jamais satisfait, moi je fais tout pour disparaitre alors que lui cherche à briller. Là encore, après que nous ayons reçu un appel nous mettant sur la piste d’une tentative d’assassinat, il fait le malin. Sauf que d’après ce que j’ai capté de l’appel au central, la nana semblait complètement perdue et je ne sais pourquoi elle a raccroché. Si c’est réellement un meurtre alors le gars comme elle l’a dit, l’a peut-être tuée elle aussi. Si son mec vient de se faire planter devant elle, il n’y a aucune raison de fanfaronner comme le fait Mike en arrivant. J’ai horreur de passer pour un cowboy contrairement à lui.
Il roule comme un fou dans la ville et même si je sais qu’il maitrise notre bolide, je me demande comment il ferait si une touriste déboulait avec un landau. Heureusement, rien de tout cela ne se passe et nous n’avons que la ligne dédiée à la police de la ville comme fond sonore. Mike est concentré, il se prépare. Moi je me demande ce qu’il va encore nous tomber sur la gueule.
— Tu passes par derrière et moi je vais sécuriser l’accueil, lance-t-il avec aplomb.
— Oui si tu veux mais joue là cool, pas besoin de faire un esclandre, la pauvre nana semblait complètement paniquée. Je te rappelle que son mec vient de prendre un coup à l’arme blanche.
— Son mec, mais que t’es con ! T’as pas vu l’adresse ? C’est un hôtel, un hôtel qui loue des suites à l’heure. La nana que tu as eu n’est certainement pas son officielle. Et certainement une professionnelle, si tu vois ce que je veux dire. Alors essaie de pas passer pour un con en jouant les jolis cœurs !
Là, il se fout de ma gueule, parce que jouer les jolis cœurs comme il dit, n’est vraiment pas dans mes cordes. Je dirai que c’est même l’exact opposé de ce dont je suis capable.
— Oui, toi essais d’être professionnel et je ferai le reste. Au fait, la chambre est au quatrième d’après ce qu’a dit la nana. Tu veux pas y aller, ça pourrait t’aider pour te débarrasser de ça.
Je pointe mon doigt sur son gros bidon, il faut dire qu’il aime la cantine mon gros Mike. Mais visiblement ma blague ne le fait pas rire.
— Non, si tu te présentes à l’accueil, tu vas leur foutre la trouille avec ta gueule renfrognée. Et sois gentil avec la demoiselle, elle doit être sous le choc.
— Tu te chargeras de la réconforter si c’est le cas…
Pas le temps de continuer à nous chamailler, nous sommes arrivés et je tombe des nus quand je vois débouler devant notre bolide, une nana en sous-vêtements roses et talons aiguilles. Mais d’où est-ce qu’elle sort celle-là ? Ni une ni deux, je sors de la bagnole et je lui cours après, elle tente de m’échapper. Mike me fait signe qu’il va aller voir à l’intérieur et je course la jeune femme. C’est une vraie gazelle, comment peut-elle courir aussi vite avec des pompes pareilles ? Et sa tenue est carrément indécente, son espèce de culotte en satin rose se reflète dans la nuit et je vois son cul onduler au rythme de sa course folle. Bien entendu, je la rattrape en quelques secondes et je la plaque contre un container à poubelle dans une ruelle sombre.
— Ta course s’arrête ici ma jolie.
Elle me fait face et je suis immédiatement attiré par ses seins. Un truc de fou, une poitrine généreuse comme je n’en ai pas vu depuis longtemps. Et avec la course que nous venons de mener, on dirait que tout ce petit monde a tenté de foutre le camp, son soutien-gorge ne lui sert plus à rien et elle n’y prête absolument pas attention. Je la tiens fermement et elle plante ses iris noirs dans mes yeux.
— Non, je ne fais que commencer !
Et là, bam, elle me colle un coup de genoux entre les jambes, putain quelle salope !

BUNNY BITCHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant