Chapitre 1.

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5 janvier 2010 - 06h30. (Bradford)

Lundi; jour de reprise.

Mon réveil se mit à retentir bruyamment. J'ouvrai subitement les yeux, saisie de panique, le coeur battant. J'étais profondément endormie et certainement pas prête d'être réveillée aussi brutalement.

Je peinai à trouver le bouton d'arrêt. Je dû me sortir de mon lit pour parvenir à l'éteindre. Je m'étirai en baillant et c'était à moitié endormie que je m'enfermai dans la salle de bain pour faire ma toilette. Après m'être rincée le visage, j'observai mon reflet dans la glace. J'avais le teint blême et d'horribles cernes trônaient sous mes yeux. Je ne mettais jamais de maquillage ou alors, très rarement. Je me maudis intérieurement de ne pas posséder au moins du fond de teint.

«Ce n'est pas grave.» me rassurai-je.

Je ne pris pas trop de temps à choisir ma tenue. Je n'étais pas du genre à prendre plus de dix minutes à choisir comment m'habiller. Je passai un rapide coup d'oeil vers le miroir de ma chambre lorsque j'eus terminé pour enfin descendre.

Fin prête, après avoir manger mon petit déjeuner et dit "Au revoir" à ma mère, je pris le chemin vers le lycée. Mais avant ça, comme à mon habitude, je faisais un petit détour chez ma meilleure amie pour que nous parcourions les quelques centaines de mètres qui nous séparaient de ce que j'appelais "l'enfer" ensemble.

Devant sa porte, j'attendis de longues minutes, alors que le froid était glacial. Je portai mes mains devant ma bouche et tentai de les réchauffer tant que je pouvais avec mon souffle.

La prochaine fois, je mettrai des gants! songeai-je.

Après un quart d'heure, elle se montra enfin;

- Tu m'avais dit que tu te dépêcherais, cette fois..., me lamentais-je auprès d'elle.

- Je sais, désolée. J'ai vraiment essayé mais... tu me connais.

Je soupirai bruyamment.

- Oh, c'est bon, me charria-t-elle.

- Hum, c'est pas toi qui as dû attendre quinze minutes devant ta porte dehors à moins deux degrés à ce que je sache !

- J'ai dit que je m'excusais... T'es grave quand même.

J'ignorai sa remarque et nous prîmes le chemin pour le lycée. Il se trouvait à un quart d'heure de chez elle, nous y serions rapidement. Elle me parla de ses vacances d'hiver passées en France, dans les Alpes. Je fis pareil. Comparée à elle, je n'avais pas vraiment fait grand-chose à part regarder la télévision la plupart temps et passer Noël et le nouvel an chez mes grands parents.

Les vacances de rêves, quoi. (Ironie, bien sûr.)

Je resserrai ma veste contre moi pour garder la chaleur avant d'enfin apercevoir le grand portail « Tong High School » de mon lycée. Attendant avec impatience que la sonnerie retentisse, je m'assis sur un petit muret caché avec Lucy, reprenant nos discussions.

La matinée commençait avec les Maths. Je me dirigeais vers le fond de la classe, là où se trouvait le radiateur. Décidément, le froid et moi ne faisions qu'un.

Lucy s'installa juste devant moi et le cours commença. La fatigue me perturbait. Je luttais pour ne pas fermer les paupières, bien que rien ne m'en empêchait. Mais je me voyais mal commencer l'année en dormant en classe.

Je vis soudainement un bout de papier voletant finissant par atterrir sur mon bureau. Je levai les yeux, il venait de ma meilleure amie.

« James n'est pas là ?

PS : Tâche de ne pas t'endormir, Mr n'arrête pas de regarder dans ta direction depuis le début du cours.»

Je la regardai, ensuite chercha James, mon petit ami, du regard mais effectivement, il n'était pas là. Tiens, je ne l'avais pas remarqué. Je lui répondis que je ne savais pas pour James et ajoutai qu'elle ne devait pas s'inquiéter, je ne m'endormirai pas.

Je m'apprêtai à lui renvoyer le papier lorsque la porte s'ouvrit brusquement. Tous les yeux se tournèrent vers celle-ci. Le proviseur se tenait devant nous, tenant un garçon par l'épaule. Un brun ténébreux à la peau matte, un air assez mystérieux,... Je regardai autour de moi et la plupart des filles l'admiraient à en baver, à en faire presque peur. D'accord, je ne l'appréciais déjà pas.

Le proviseur se racla bruyamment la gorge en prenant un air le plus sérieux possible.

- Je vous demande d'accueillir Zain. Il est nouveau parmi vous, alors je vous demanderai de l'intégrer comme il se doit afin qu'il se sente à l'aise au sein de l'établissement. Ce n'est jamais facile de surgir ainsi en plein milieu d'année scolaire.

Je scrutais le nouveau d'un œil absent. Je voyais bien qu'il prêtait peu attention au discours du proviseur vu son air blasé.

- Alors, Zain, dit le proviseur, tu vas t'assoir, hum, tiens, à côté d'Ella!

- Putain, soufflais-je en tapant la paume de ma main contre mon front.

-Un problème, Mademoiselle Cooper?

-Non, monsieur, aucun problème, mentis-je en faussant un sourire.

"Je jubile de bonheur monsieur", voulus-je ajouter.

Unforgettable | z.mWhere stories live. Discover now