La première fois

Chapitre 3

Je n'ai même pas encore passé le portail du lycée que « l'Écossais »vient déjà pour entamer une discussion. Aujourd'hui je n'ai pas envie d'être gentille alors je ne lui laisse pas le temps de parler et déballe mon petit discours de fille célibataire et fière de l'être :

« _ Je ne sais pas ce que tu me veux mais il va falloir que tu arrêtes de me courir après ! Je n'ai pas besoin de ça en ce moment ! Tu crois que je n'ai que ça à faire? A attendre que « James l'Écossais » daigne venir me parler ? Que je suis contente de voir ta tête ? Eh bien détrompes-toi.

_« James l'Écossais » c'est comme ça que tu m'appelles? Me raille-t-il.

_Quoi ? Tu as entendu ce que je viens de dire ? Je veux que tu me fiches la paix.

_Oui, j'ai entendu ce que as dit seulement je ne vais pas abandonner.Je vais continuer de te harceler jusqu'à ce que accepte au moins un rendez-vous avec moi. Alors ne gaspille pas ta salive la prochaine fois et laisses-moi parler pour toi, au fond tu meurs d'envie de sortir avec moi, comme toutes les autres. »

Il se retourne et me laisse en plan, la bouche ouverte. Je viens de voir un garçon, jusque-là doux et gentil, devenir un gros dragueur à deux balles. C'est la surprise de la journée !

Je n'arrive pas à me sortir la conversation que j'ai eu ce matin, la voix de James dans la tête. " Je ne vais pas abandonner ... Je continuerai de te harceler. "

Comme si j'avais besoin d'avoir un abruti sur le dos en ce moment !

En parlant d'abruti, voilà Lucas qui arrive.

« _ Salut Freya ! J'ai vu que tu discutais avec le nouveau, j'espère qu'il ne t'a pas embêté au moins ?

C'est ça, fait comme si ça t'intéressais. Tout ce que tu veux c'est essayer de coucher avec moi, crétin.

_Non, on a juste parler de ... de sa vie en Écosse.

_Vraiment ? J'ai cru que tu criais. Votre conversation avait l'air très animée.

_Pour être franche, je ne suis pas sûre que ça te regarde, dis-je méchamment. Je n'avais pas été sympa avec « l'Écossais », pourquoi le serai-je avec lui ?

_Pas la peine de t'énerver, je voulais seulement m'assurer que tu allais bien.

_Bien sûr. C'est vrai que tu es tellement gentil avec toutes les filles que tu croises. »

Ils'empourpre et part avec un air gêné. De loin, j'aperçois James m'adresser un sourire triomphant.

Le week-end arrive enfin et je peux traîner dans le parc aussi longtemps que je veux. Je m'engage dans l'allée qui part s'enfoncer sous les arbres.

Je sors Feuilles d'Herbes de Whitman. Je ne peux même pas lire le premier poème en entier que mon téléphone sonne. Je vérifie le nom de la personne qui m'appelle, c'est un numéro inconnu. J'hésite à décrocher mais le fait tout de même au bout de quelques secondes.

« _ Mademoiselle Smith ? Demande une voix de femme au bout du fil.

_Oui c'est moi. Je peux savoir qui vous êtes ? Demandé-je, curieuse.

_Je suis infirmière à l'hôpital Sainte-Marie, je vous appelle parce que votre mère à été admise dans notre service des urgences. Elles'est évanouie à son bureau et ses collègues ont préféré nous appeler.

_Je peux venir la voir ? Je venais de poser cette question d'une voix où les sanglots étaient prêts à éclater.

_Bien sûr, on vous attend. »