Bonus : Dans la tête de Bastien

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Réfléchis Einstein, si je t'échappe, en plus d'avoir une cheville blessée, tu te feras mal à ton joli petit cul alors il serait préférable que tu te calmes.

Impossible de dire un truc pareil sans me bouffer une réplique cinglante. Je décide alors d'adopter la seconde méthode, celle qui m'est plus dangereuse encore. Je resserre ma prise et son corps s'écrase un peu plus contre mon torse.

— Non mais je n'y crois...

Pas ?

Moi non plus cela dit. Je n'aurais que quelques centimètres à franchir pour l'embrasser et mettre fin au supplice. Mais au lieu de cela, je me contente de la fixer. Et le léger trouble que je perçois dans ses yeux me réconforte dans mon choix. Comme je m'en doutais depuis un certain temps, je lui plais. Sa respiration qui s'agite, son visage qui se colore, son regard qui me fuit, tout me prouve que je lui fais de l'effet et tandis qu'elle tourne la tête, je ne peux m'empêcher de sourire.

Je commence à me diriger vers le bâtiment, puis l'ascenseur. Sans broncher, j'appelle ce dernier et attends patiemment que celui-ci descende. Je suis vraiment chanceux aujourd'hui puisque la boite métallique est vide de personnes. Toujours avare de mot, je rentre dans l'élévateur puis attends que la brune me renseigne son étage. Sauf qu'elle semble bien trop occupée à compter le nombre de ronds lumineux que comporte le plafond.

Je soupire pour lui faire comprendre qu'il y a quelque chose qui ne va pas.

— Quoi ? crache-t-elle en tournant la tête vers moi.

— Je ne connais pas votre étage.

— Ah oui c'est vrai, soupire-t-elle, le septième.

Un muscle dans ma mâchoire tressaute. Le septième... Bon Dieu ! Est-ce un message secret que l'on cherche à me faire passer ?

À nouveau silencieux, j'appuie sur le numéro de son étage et recule. Maëlys repart dans la contemplation du plafond.

— Je vous sors toujours par les yeux ? demande-telle soudainement en abandonnant son comptage intensif.

Elle semble gênée par sa propre question. En ce qui me concerne, je ne sais pas quoi répondre. C'est exact que ce jour-là, elle me sortait par les yeux mais pas à cause de ce qu'elle pensait, enfin pas tout à fait.

Dès la première fois que je l'ai vue, elle m'a attiré. Mais son air de je-sais-tout et viens-me-baiser-les-pieds ne m'a pas trop plu, lui. Alors évidemment, quand on se retrouve tiraillé entre deux sentiments contradictoires (ici le désir et l'énervement), c'est plutôt difficile de ne pas se perdre dans ses mots.

Cette phrase est sortie toute seule. Je ne la regrette pas, puisqu'elle résumait parfaitement le combat qui opérait dans ma tête à cet instant-là, mais je dois reconnaître qu'elle pouvait être vexante.

— Je ne sais pas pourquoi mais ma sœur vous adore, répliqué-je espérant que cela me sorte de cet interrogatoire déplaisant.

Quand je dis qu'elle l'adore, c'est un euphémisme, Céline veut même me marier avec elle oui ! Elle s'est mise en tête nous faire gagner le titre du couple de l'année. Elle est un peu excessive quand elle s'y met...

— Oh ça, les mystères des sœurs, croyez-moi, je connais.

Je sais bien, d'après ce que m'a dit Céline, cette Anaïs n'est pas mal dans son genre non plus.

Je sors de l'ascenseur et regarde le couloir. Droite ou gauche ?

— Porte 87, m'informe-t-elle alors que je m'apprêtais à lui demander son numéro justement.

Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)Where stories live. Discover now