— Il y a Ludo et Nico (bon lui même s'il n'est plus d'actualité, on s'en fout). Et puis j'ai Nana aussi, fais-je en montrant miss bouclettes à mes côtés.

— Je t'en prie Lys, c'est ta sœur, répond ma mère en roulant des yeux.

— Et alors ? Sous prétexte que nous sommes de la même famille je n'ai pas le droit de la considérer comme une amie ?

Tandis que ma mère s'apprête à répliquer, mon père s'interpose entre nous.

— Ma luciole, s'il te plaît, calme-toi ou tu vas encore avoir la ruque et tu vas faire la bèbe.

Mais bien évidemment, ses paroles de grand sage sont ignorées.

— Je trouve que tu fais n'importe quoi ces derniers temps Maëlys, continue la juge face à moi.

Et voilà ! Ça recommence. Je risque de ne pas garder mon calme longtemps.

— Myriam, fait mon père en montant le ton.

— Vas-y défends-là. Quand elle n'est pas là, tu es le premier à la critiquer.

— Ah d'accord, fais-je en me tournant vers mon père, véritablement blessée qu'il parle ainsi dans mon dos.

— Quoi ? Mais ça ne va pas ? Je ne dis pas...

— Espèce de lâche, s'emporte ma mère.

— Oh mais quelle cap de mul. Une vraie tignoùse celle-là hein. Arrête un peu que tu me fais mal au clos. Ne vois-tu pas que tu nous traînes dans la bouse là ?

— Oh me fas caga avec tes envies de paix à la noix Benoit. J'en ai un sadoule à la fin. Tu as juste la pétoche de dire ce que l'on pense tous ici ! 

— Millo-dioùs, nous n'allons pas nous disputer devant les filles tout de même !

Un simple coup d'œil vers Anaïs me confirme qu'elle aussi n'en peut déjà plus. Quand nos parents s'engueulent, ça part dans des termes de moins en moins compréhensibles pour une personne ne parlant pas l'Occitan et ça finit toujours par une menace de divorce.

— S'il vous plaît, calmez-vous, soupiré-je.

— Oh non mais qu'est-ce que tu viens de dire là ? s'énerve ma mère en avançant vers mon père. Espèce de Tartagnole, veux-tu que je te rafraichisse la mémoire ?

— Mais oui vas-y donc puisque tu...

— Mais la ferme ! hurle ma sœur, nous faisant tous sursauter.

Le silence qui suit est du jamais vu dans notre famille. Tandis que j'essaie de profiter de cet instant de repos rapide, ma mère regarde Anaïs avec de grands yeux. Jamais miss bouclettes n'a dit « la ferme » à qui que ce soit parce que c'est un terme qui peut heurter selon elle, alors évidemment, ça choque un peu qu'elle franchisse la limite aujourd'hui.

— Est-ce que vous vous rendez compte que Lys est là, juste à côté de vous ? Je vous avais dit que l'on ne pouvait pas débarquer chez elle sans prévenir. Vous le faîtes tout le temps. Toi maman tu amènes un gâteau et toi papa tu dis que vous passiez en ville par hasard. Un dimanche matin purée ! Ça ne se fait pas de venir à l'improviste comme ça. On prévient avant ! En plus, votre élément de diversion et votre justification sont absurdes. Et puis, Maëlys a peut-être quitté son boulot sur un coup de tête mais moi je crois en elle, je sais qu'elle va se retourner, comme toujours. Et vous qu'est-ce que vous faîtes ? Au lieu de la soutenir psychologiquement parce que c'est une période difficile qu'elle passe, vous vous insultez. On dirait une famille de barjos là. Je suis désolée de devoir vous le dire mais les plus immatures en ce moment, ce n'est ni Lys ni moi.

Le syndrome des Dumas 2 - Maëlys et le miroir (Terminée)Where stories live. Discover now