L'emprise de l'Alpha

Chapitre Onze

Petit à petit, mes forces revinrent, même si je restais très faible, et je pouvais sentir ma blessure diminuer, mes organes atteints se refermer...

Milan lutait contre lui-même comme s'il absorbait ma douleur. Comme s'il la partageait avec moi.

Au bout d'un long moment, je pus enfin me redresser avec son aide.

- Doucement, tu as été gravement blessée, me souffla-t-il.

Voyant que je n'en faisais qu'à ma tête à essayer de me relever, il me prit dans ses bras comme une princesse et je pus observer l'horreur de la scène s'offrant à moi. Il y avait du sang partout, des morceaux de cadavres de vampires éparpillés sur la route, Caleb blessé. Il avait l'air de souffrir le martyr.

- Pourquoi tu ne soignes pas Caleb ? Demandai-je innocemment, d'une voix faible.
- Parce que ce n'est pas quelque chose que je peux partager avec tout le monde. Il n'y a qu'avec toi que j'ai ce don.

Il marcha jusqu'à une grosse voiture noire, un SUV aux vitres teintées, ouvrit la portière en me tenant toujours fermement et me déposa sur le siège passager. Je ne pris pas la peine de lui demander à qui appartenait cette voiture, supposant qu'elle devait être à un des loups-garous qui avaient courus après les vampires et qui s'occupaient maintenant de Caleb.

- On va rentrer tous les deux, déclara Milan.

Il avait l'air énervé et soucieux, bien que moins inquiet que quand il m'avait trouvée sur le sol.

J'avais maintenant repris mes esprits, réalisant ce qui s'était passé. Angoissée, je commençai à m'agiter.

- Et les Caleb ? Et ma voiture ?
- Ça va aller pour lui, ne t'en fais pas. Quelqu'un de la meute s'occupera de ramener ta voiture chez toi.

Je gardai le silence. Le terme "meute" m'était encore inconnu et étranger même si je savais ce qu'il signifiait.

Il referma la portière et passa de l'autre côté pour venir s'installer sur le siège conducteur.

J'avais honte, mais le voir près de moi était le plus beau des cadeaux. Je ressentais enfin la chaleur qui me manquait, ces agréables papillons dans le ventre qu'il me procurait. Cette sensation d'être complète et la solitude qui s'évaporait dès qu'il m'approchait...

- Je vais rester avec toi cette nuit.

Je n'osai pas le regarder, effrayée par l'idée de me retrouver seule dans ma maison avec lui. Moi qui avait cherché à le fuir, je m'étais plutôt jetée dans la gueule du loup...

Il serrait le volant si fort que j'avais l'impression qu'il allait l'arracher à tout moment. Je sentais sa colère à travers tout mon être et me demandais ce qui l'énervait à ce point. Peut-être le fait que j'avais mis son ami en danger...

La route se déroula en silence. Mes vêtements étaient couverts de sang, ma blessure avait déjà commencé à cicatriser mais me faisait encore souffrir. Quand à mes hématomes, il avaient disparu quand Milan m'avait touché. Ce don était vraiment incroyable mais je ne comprenais pas qu'il ne marche que sur moi.

Sans lui, j'aurais certainement succombé à mes blessures. Lui, Caleb et sa meute m'avaient sauvé la vie.

- Merci, Milan, me décidai-je à déclarer pour briser ce silence.

Il contracta sa mâchoire et continua de fixer la route un long moment.

- Merci de quoi ? De t'avoir sauvée parce que tu prends des décisions complètement irresponsables ?