Lendemain de veille - 1

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Allez, nouvel épisode de notre cher Harry! Alors, désolé, cette fois, ce n'est pas une chanson de rock qui accompagnera ce chapitre. Mais je pense que cela devrait vous faire sourire, surtout si vous avez connu des lendemains de veille plutôt ... heum... voilà.

Péniblement, j'essaie d'ouvrir les yeux. Mes paupières sont lourdes. Quelqu'un a dû leur attacher des poids, histoire de rendre l'exercice bien pénible. Et mon crâne ! J'ai l'impression qu'un DJ de techno-boum-wa s'amuse avec les basses dans les profondeurs de mon cerveau. Mon estomac, quant à lui, joue du yo-yo. Il me rappelle gentiment que je l'ai un peu maltraité à la bière hier soir. Si c'est ça la gueule de bois, plus jamais ça ! Ils ne m'auront plus avec leur trinquage à la noix ! Sérieusement, ils font comment le matin, pour s'en remettre de ces trucs-là ? Mais au fait, où suis-je ? J'ai comme un trou... Mon dernier souvenir remonte au moment où j'ai redécoré la copine de Darla en la tapissant d'une drôle de couleur ambrée.

Bon, j'ai réussi à vaincre les poids qui obstruent mes paupières. Visiblement, je suis chez moi, dans le canapé que j'ai ruiné il y a quelques jours. Il faut vraiment que je pense à le changer. Je balaie le salon du regard. Merde, je ne suis pas seul. Max, le type sympa aux rastas crades, est en train de jouer de la trompette en piquant un roupillon. Et plus loin, Zayn, toujours en tenue d'Adam, qui danse comme la veille, sur une musique imaginaire. Je n'arrive pas à y croire. Il est toujours aussi speedé que la veille !

J'arrive à me traîner péniblement jusque la cuisine. Du café. Il me faut du café, me réveiller. Mais alors que je commence à sortir les tasses, je me rends compte que mes mouvements sont freinés. Et je constate que ma jolie chemise Hawaïenne n'est plus qu'un bout de tissu sur lequel une matière visqueuse a durci. Et l'odeur qui s'en dégage n'a rien de ragoutant. Il faut que j'enlève ça vite fait, sinon, ce n'est plus la copine à Darla qui sera repeinte, mais mon beau carrelage en pierre d'Irlande. Bon, le café attendra, je vais plutôt passer par la case décrassage...

Les dégâts sont bien pires que ce que je m'imaginais. Arrivé dans la salle de bain, je constate avec effroi qu'il n'y a pas que ma chemise qui est repassée chez le décorateur. Ma joue gauche a pris la forme et la couleur d'un ballon de rugby. Mais qu'a-t-il bien pu se passer, nom d'un kid on ze rock ? Dès que je serai douché, je réveillerai Max le crade et lui ferai cracher le morceau !

Ouf. C'est pas génial, je suis encore furieusement dans le cirage, mais je me sens déjà mieux. La douche c'est quand-même une invention divinement salvatrice. Cependant, je me rends bien compte que ma jolie joue me fait un mal de chien. J'ai dû me retenir de hurler rien qu'en passant l'éponge dessus. Mais bref, allons dénouer les nœuds du mystère !

L'état de la pièce n'a bougé depuis que je suis monté me doucher : Zayn, toujours en train de faire son autiste dans un coin, et Max ronflant pour dix personnes. Comment est-ce que je pourrais bien réveiller ce type ? Si je le secoue trop, il risque d'être sur les nerfs, et je n'ai vraiment pas envie que mon autre joue se transforme à son tour ! Avec ce genre de monstre dans son canapé, vaut mieux y aller en douceur !

J'ai opté par la solution du mec sympa : le café. Tout le monde aime le café. Je lui tends donc une tasse bien chaude sous le nez. Le résultat escompté est bien atteint : il ouvre les yeux, et découvrant la tasse du divin breuvage, me répond avec un sourire jusqu'aux oreilles (je ne lui dirai pas qu'avec son look patibulaire sa risette me remplit d'effroi, il risque de le prendre mal).

« Merci, mec ! »

« Il n'y a pas de quoi, Max. Je suppose que c'est toi qui m'as ramené chez moi, merci pour ça aussi. »

Il se mit à émettre des sons plutôt bizarroïdes. Un mélange de toux et de rire.

« Ho ça, avec la beigne que tu t'es prise hier, tu n'arrivais même plus à tenir sur tes quilles ! En tout cas, je n'ai jamais vu une femme avec une telle poigne ! Tu l'as bien mis sur les nerfs la Darla !

-Je dois t'avouer que je ne me rappelle plus de rien, émis-je en baissant timidement le regard.

-Tu m'étonnes, dit-il en se marrant de plus belle ! Boire ou conduire, il faut choisir ! Allez, quel est le dernier souvenir dont tu te rappelles ?

-Je me rappelle avoir gerbé sur une copine à Darla, puis c'est le trou noir...

Max sort un paquet de tabac à rouler, des feuilles d'un calibre assez gros et une petite boite. Puis, tout en roulant une clope énorme assortie d'une herbe qui pue la pisse de chat, commence à raconter ma folle sortie de la veille.

« Hum, après s'être fait gerber dessus, Courtney, - c'est son nom - s'est mise à hurler puis a fui dans les toilettes, accompagnée de Darla. Tu n'as pas perdu le nord, tu es illico reparti te chercher une bière, comme si de rien n'était, ce qui n'a pas manqué de faire hurler de rire Marilyn qui a trouvé la scène très à son goût. Tu as trinqué quelques verres avec lui, jusqu'à ce que Darla réapparaisse.

-Ouais, Harry, mon pote, c'est vraiment le roi ! Harry, il a un sacré Staïle ! »

Je me retourne. C'est Zayn. Il répète la phrase quelque fois, je tente de l'invectiver, mais il est de retour dans son paradis dont lui seul a la clé. Et il se marre tout seul, comme un gros mongol. Voyant que ça ne sert à rien, je me retourne à nouveau vers Max, qui continue sa petite histoire.


Harry a du Staïle (reprise second semestre 2021)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant