Chapitre 2

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La petite mort

Elsa

J'émis un halètement rauque, qui fut interrompu par ses lèvres sur ma bouche. Mes mains se baladaient sur tout son corps, caressant chaque carré de sa peau, pendant qu'il entreprenait d'embrasser sensuellement ma poitrine. Je lâchai un énième petit râlement de plaisir. Puis, dans un geste brusque j'inversai nos positions pour me trouver au-dessus de lui. Mes lèvres frôlèrent l'intégralité de son corps et ce fut à son tour de pousser des râles de plaisir. Je ne pouvais cesser de l'embrasser, j'avais tellement ce besoin de m'unir à lui, de le sentir en moi. Et il ne me fit pas languir plus longtemps.

J'ouvris les yeux, mais un violent mal de tête me fit les refermer. J'avais définitivement trop bu hier soir. Je n'aurai jamais dû accepter les verres successifs que m'offrait ce magnifique jeune homme à la peau mâte et aux yeux d'un noir profond. J'aurai dû savoir que je finirai dans cet état le lendemain matin. Mais comme d'habitude, je n'avais que faire de la raison et au final, je prenais presque plaisir a m'infliger ces gueules de bois. Je fronçai les sourcils, interrompant le flot de souvenirs de ma soirée d'hier soir qui se constituait essentiellement de beaucoup d'alcool et de danses endiablées et sensuelles avec cet inconnu dans la boîte où je m'étais rendue. Où étais-je donc maintenant ? Le cœur au bord des lèvres, je rouvris les yeux. Malgré qu'elle soit plongée dans la pénombre, je remarquai bien que cette pièce n'était certainement pas ma chambre à Bridgestone. Je n'étais donc pas rentrée hier soir. Je perçus un léger mouvement à mes côtés. Je me figeai, n'osant pas poser le regard sur celui avec qui j'avais passé la nuit. À la place, mes yeux s'étant accommodés à l'obscurité, je balayai le loft du regard, à la recherche de mes affaires. J'aperçus d'abord mes sous-vêtements, non loin du lit, puis ma robe posée vers le buffet de la cuisine. Mon sac à main gisait près de la porte d'entrée. Je soufflai de soulagement, mais le plus dur restait encore à venir. À en croire la respiration lente et régulière de mon partenaire d'un soir, celui-ci dormait toujours. Tant mieux, j'allais pourvoir fuir plus facilement.

En limitant au maximum mes mouvements, j'attrapai mes sous-vêtements que j'enfilai le plus délicatement possible. Ensuite je sortis de sous la couette et me glissai hors du lit. Le jeune homme émit un petit gémissement qui me glaça le sang, mais ses ronflements me détendirent. Dosant chacun de mes pas, je réussis à atteindre la robe noire moulante que je portais hier soir. N'étant pas très stable à cause des cognements dans ma tête, je mis plusieurs minutes à réussir à enfiler cette foutue robe. Je me rendis ensuite à la porte d'entrée attrapant au passage mes escarpins à talons. Mon sac au bras, je sortis enfin de l'appartement.

La lumière du jour n'arrangea rien à mon mal de tête et je crus que je ne réussirai jamais à descendre les escaliers de l'immeuble où habitait l'homme avec qui j'avais couché. Une fois dans la rue, je me mis à trottiner d'un pas rapide et lorsque je considérai être assez loin de l'endroit où j'avais passé la nuit, je m'arrêtai pour enfiler mes chaussures. Je sortis un miroir de ma poche pour regarder l'état de mon visage. Et à vrai dire, ce n'était pas glorieux. Le smoky-eyes que j'avais mis des heures à faire hier soir avait coulé, le noir atteignant presque le milieu de mes joues( je ne me souvenais pourtant pas avoir pleuré hier soir ...). De plus les larges cernes sous mes yeux n'arrangeaient pas ma mine. Fort heureusement, à force de sortir et de me retrouver avec cette situation catastrophique sur les bras le lendemain matin, j'avais commencé à anticiper le coup. Je sortis donc des cotons et du démaquillant de mon sac, et j'entrepris d'effacer les désastre. Le travail accompli, je sortis mon portable et trouvai la station de bus la plus proche pour rentrer à Bridgestone. Je n'osais pas demandé à Brown de venir me chercher, elle passerait une nouvelle fois tout le trajet à me faire la morale sur mes sorties beaucoup trop fréquentes à son goût. Et une heure et demi avec elle sur le dos, c'était interminable. Je préférai donc prendre le bus, quitte à avoir un voyage plus long. Au moins, cela me permettait de rattraper les heures de sommeil que j'avais perdu cette nuit.

Sorcières : Tome 2 [PAUSE]Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ