The Game is on

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Le noir.
Rien que le noir.
Une éternité. Un bref instant.
Combien de temps avait donc passé?
Quelques secondes, des heures, une journée?

Une douleur aiguë accompagna le réveil de Mycroft quand il se redressa difficilement en se frottant la nuque d'une main froide. Il cligna des yeux quelques fois avant de balayer l'endroit où il était d'un regard calculateur. Il se trouvait couché, sur un fin matelas dur et froid, pour le moins inconfortable. Il fronça les sourcils quand brusquement, une douleur lancinante lui fit fermer les yeux sous un mal de tête insupportable.

L'homme de glace ne se pliait jamais à la douleur, quelle qu'elle soit, il se devait de garder son sang froid. Pour lui, pour les autres, pour le Gouvernement Britannique, pour L'Angleterre toute entière. Ignorant donc l'inconscience dans laquelle il menaçait de sombrer à nouveau, il s'assit sur le bord de ce qui semblait être un lit. Il garda ses deux yeux fermés tout en inspirant profondément afin de tenter de faire taire les bourdonnements dans ses oreilles. La main toujours posée sur sa nuque pour atténuer la douleur, Mycroft soupira finalement après quelques secondes quand enfin il pu se concentrer sur l'endroit où il se trouvait. Il se leva avec une grimace en maudissant intérieurement l'horrible manque de confort qui avait eu raison de son dos.

Il se laissa une fois de plus allé à une observation plus minutieuse de la pièce et mis à part certains objets ayant été placés volontairement à ses quatre coins, il n'y avait aucun doute. Il serra les dents quand il su où il se trouvait. Encore une fois.

-"Eurus!" Appela-t-il sans détour en se tournant vers l'écran suspendu derrière l'immense vitre de la cellule de sa sœur dans laquelle on l'avait visiblement enfermé. Il fixa l'image noire de ses yeux bleus menaçants. Un instant plus tard, l'image se déforma et un son parasite envahit la pièce avant que le visage d'une femme aux longs cheveux foncés et légèrement ondulés apparut. Ses yeux aussi bleus que ceux de son frère aîné vinrent se planter dans les siens.

-"Big brother s'est réveillé?" Susurra-t-elle tandis qu'un semblant de sourire vint étirer ses lèvres fines. Mycroft retint un élan de colère alors que son cerveau fonctionnait à une vitesse folle pour assembler ses souvenirs des heures passées.

-"Est-ce donc cela mon épreuve que de subir tes moqueries insupportables?" Lui lança-t-il en levant un sourcil ennuyé non sans un certain mépris non dissimulé. Il se détourna de l'écran pour laisser son regard glisser sur les murs sombres qui constituaient sa nouvelle prison. Il secoua la tête, désemparé, face au peu de détails qu'il pu rassembler. Eurus ne dit rien, se délectant de le voir si démuni.

-"Eurus, qu'est-ce que tout ceci?" Demanda finalement l'homme en costume en désignant de ses mains la pièce et ce qu'elle contenait. Une question bien idiote de son point de vue mais du temps gagné certainement, une poignée de secondes précieuses durant lesquelles il chercha désespérément un indice qui pourrait lui indiquer ce qui allait se passer. Il secoua la tête en fronçant les sourcils, moins sûr de lui qu'à son réveil. Et il détestait cette sensation. Interpellé par le manque de réponse, il fixa à nouveau sa sœur qui se contentait toujours de l'observer en silence comme on observerait un rat de laboratoire pendant une expérience.

"Bien sûr, c'est tout ce que nous sommes pour elle, une vulgaire expérience!" Pensa-t-il amèrement.

Mycroft savait que sa sœur ne se contenterait pas de répondre à sa question, la réponse était bien trop tordue pour l'exprimer avec de simples mots. La réponses, il allait devoir la trouver lui-même par il ne savait encore quel moyen néfaste.
La tension dans l'air se faisant de plus en plus sentir au fur et à mesure qu'aucun d'entre eux ne dise mot, le rythme cardiaque de Mycroft commença inconsciemment à s'accélérer. Celui-ci allait à nouveau ouvrir la bouche pour briser ce terrible silence et par la même occasion se soustraire au regard pénétrant de Eurus qui ne l'avait pas quitté une seule seconde quand elle le devança.

Where are you Brother Mine?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant