Le jeune homme pose à son tour son menton sur la tête d'Anaïs et ses bras se resserrent autour de la taille de celle-ci. Elle lui paraît toujours fragile ainsi. Elle lui donne toujours envie de la protéger.

— T'as fait le ménage chez toi ? demande-t-il au bout de quelques minutes où durant lesquelles ils se contentaient de profiter de leur étreinte.

Sa bouche frôle l'oreille de la jeune femme et elle savoure son contact.

— Non, pas encore. En rentrant, répond-elle au bout de quelques secondes d'égarement.

L'appartement de la jeune Dumas est en bordel, comme toujours, mais cette fois-ci, la malheureuse est excusable... Si elle a mis son logement sens dessus dessous, c'est parce qu'il y avait une araignée, oui une vilaine araignée et qu'elle a essayé de tuer cette dernière. Elle a remporté le combat à sa manière : sentant qu'elle avait chaud aux fesses, elle est sortie par la porte fenêtre et Anaïs a gagné une toute nouvelle décoration pour son studio.

Clément aurait pu l'aider à chasser ce parasite, si lui et elle habitaient ensemble, mais ce n'est pas encore le cas. Après tout, cela ne fait que deux mois qu'ils sortent ensemble, ils ne veulent pas précipiter les choses. C'est un grand pas, une décision que l'on ne prend pas à la légère. Puis il faut dire qu'ils ne sont pas loin... De plus, celui-ci lui a avoué (même si elle l'avait en partie deviné) que son logement était un lieu sacré, un endroit qui est rarement proposé à ses amis et même à sa famille (famille qu'elle doit rencontrer ce week-end d'ailleurs. Elle serait une belle menteuse si elle disait qu'elle n'angoisse pas, puisque d'après les dires, si maman Hamon a une santé compliquée, papa Hamon est soit-disant un fan de paella et que l'étudiante justement déteste la paella...).

— J'avais autre chose en tête pour le retour, murmure-t-il à l'oreille d'Anaïs.

— Ah ouais ? réplique-t-elle sur le même ton.

Elle plisse les yeux puis sourit. La tête levée vers lui, elle attend son baiser. Le regard de Clément glisse sur les lèvres d'Anaïs puis il regarde autour d'eux. La jeune femme s'en fout du monde, elle s'en fout que les cheveux de son petit ami partent dans tous les sens et que ses t-shirts fassent mal aux yeux (de toute façon, il suffit qu'il les retire pour que le problème soit résolu...). La jeune Dumas l'aime tel qu'il est, sans artifice, avec ses nombreuses qualités ainsi que ses défauts.

Clément l'embrasse. C'est un baiser rapide et réservé. Un baiser qui la laisse sur sa faim.

— Tu ne devineras jamais qui j'ai recroisé avant-hier ! s'exclame-t-elle, une lueur étrange dans les yeux.

Le jeune homme la fixe, sachant déjà le petit manège qu'elle s'apprête à faire.

— Guillaume ! Mais si, tu te souviens ? Je t'en avais parlé, mon collègue de boulot, celui qui sortait avec Lætitia.

— Tu veux dire le menteur et infidèle ?

— Oui.

Le haussement de sourcil de Clément l'invite à continuer. Malheureusement, on dirait qu'Anaïs ne sait pas quoi rajouter. Ah quoi que, peut-être que si...

— Et Charles s'est chargé de le repousser, parce qu'il a compris qu'il allait venir m'emmerder. Quel chevalier servant, n'est-ce pas ?

Le rire du jeune homme lui fait comprendre que sa tentative de le rendre jaloux a échoué. À moins que... C'est vrai que le regard rapide qu'il a porté sur les gens dans la rame de métro semblait un peu dur, surtout quand il se posait sur les hommes des alentours. Puis sa pression sur la taille de sa petite amie est devenue plus forte.

— Je te promets que ça sera une autre histoire arrivés à la maison, l'informe-t-il avant de lui embrasser le front.

Désormais il va falloir qu'Anaïs arrive à contrôler ses pensées. Il leur reste encore vingt minutes de trajet avant d'arriver à la résidence (ils sont partis faire les courses ensemble, ils n'habitent peut-être pas encore dans le même appartement, mais ont déjà quelques habitudes de couple). Vingt longues minutes durant lesquelles son esprit va pouvoir divaguer sur ce qui l'attend. Vingt longues minutes durant lesquelles elle va imaginer les mains de Clément sur son corps ainsi que ses baisers, ses vrais baisers fougueux, loin de ceux chastes qu'il lui offrent dans le métro. Vingt longues minutes à fantasmer, dans les bras de son fantasme en plus ! Quelle torture...

La jeune femme souffle doucement pour calmer sa respiration puis lève à nouveau la tête. Elle croise le regard de Clément et devine qu'il pense à la même chose qu'elle. Ses joues la brûlent et ça le fait rire, ça le rend même super heureux. Voir sa peau se colorer de cette couleur lui fait toujours autant d'effet.

Les adorables fossettes du jeune homme apparaissent et le cœur d'Anaïs fond. Elle noue ses doigts aux siens puis dépose un baiser sur son bras. Douce et chaude, sa peau l'électrise. Sa peau l'ensorcelle. Clément resserre sa prise et de son autre main, relève le menton de l'apprentie psychologue. Elle est à sa merci. Impossible de se pincer les lèvres, à la place, elle se les mord, puis lui sourit tendrement. Le tout récent traducteur l'embrasse furtivement et elle est au paradis.

Comme de nombreuses petites filles, Anaïs a rêvé au prince charmant. Fleur bleue, grande rêveuse, même en grandissant, il y a toujours eu cette petite flamme au fond d'elle attendant patiemment de pouvoir briller. Elle ne pensait pas cependant que celui qui puisse la sublimer soit Clément. Mais peut-être qu'au plus profond d'elle, la jeune femme a su dès le premier instant que c'était lui. C'est peut-être pour ça qu'elle l'a choisi ce soir-là, parmi tous les autres. Après tout, c'est sur lui que son regard s'est posé. C'est vers lui qu'elle est allée. C'est avec lui qu'elle est partie et qu'elle a souhaité passer la nuit, peu importe que ce soit activement ou passivement.

Et c'est avec lui qu'elle imagine son avenir désormais.

* * * *

NDA : Cette fois-ci, je vous dis vraiment au revoir (enfin...), en espérant que l'histoire d'Anaïs et Clément vous a plu. La réécriture m'a pris beaucoup de temps, mais je suis assez contente du résultat (bon il reste des défauts bien évidemment, seulement ce n'est pas le plus important).

Je remercie toutes les personnes qui ont lu, voté et commenté ! Ça motive vraiment et ça donne le sourire de lire vos messages. Dans d'autres cas, ça aide à avancer et à apporter plus de qualité au texte.

PS : Oui j'ai conclu avec une chanson de Michael Jackson, parce que bah Anaïs est mon personnage principal xD Puis ça permet de faire un rappel avec le premier chapitre (ouais ouais, c'était la même musique !). Comme ça, on peut dire que la boucle est bouclée !

Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)Where stories live. Discover now