Recueil de fanfictions ( Junjou Romantica et Sekaiichi Hatsukoi )

À l'abandon

Je ne sais pas tellement où aller en sortant de chez lui. Si je vais chez mon père, il va forcément appeler Miyagi pour savoir quel est le problème. Non merci. Ce sera Risako alors, pas le choix. Je n'arrive toujours pas à croire que je ne suis encore qu'un gosse à ses yeux ! J'ai dix-huit ans bordel ! J'ai l'âge pour être réfléchi ! Pourquoi me prend-il toujours pour un immature ?! On en parle de lui alors ?! Il n'a cessé de ramener des fleurs sur la tombe de sa professeur morte pendant des années et des années parce qu'il n'était pas capable de passer outre !
Je m'arrête brusquement en réalisant que mes pensées me dépassent et cela à cause de ma jalousie. Il l'a aimé si longtemps, que parfois...je doute que ce soit réellement moi qu'il aime aujourd'hui...Et c'est idiot de ma part ! Mais je ne peux m'en empêcher...Je le veux pour moi seul, je veux son passé, son présent et son futur.

Hélas, dans le passé je n'étais pas là. C'était sa place à elle ! Rien que ça, c'est la limite de l'insupportable pour moi. Et je ne peux rien y faire. Je ne peux pas revenir à l'époque où il rentrait au lycée et l'éviter de tomber amoureux de son professeur. Et ça uniquement parce que...Je n'étais pas né. Nous avons dix-sept ans d'écart, je ne peux, encore une fois, rien y changer. Mais le pire, c'est qu'il n'arrête de me le ressasser. Comme si c'était la pire chose au monde. Il rentrait au lycée, je naissais. Voilà le plus gros "problème" de notre relation. Pour moi, ce n'est rien. Mais pour lui, ça semble être une atrocité, contrenature ou inhumain, un "détail important" comme il dit. Ça fait si mal de se sentir rejeté à cause de son âge par la personne que l'on aime...Je me sens comme l'intrus de sa vie...

-Une dispute ?

Ça fait bizarre de parler de ça à sa sœur. Enfin, encore plus bizarre quand votre sœur est l'ex-femme de votre amant...

-On va dire ça.

-Que s'est-il passé ?

-Il s'est plaint de ma cuisine.

-Rien que ça !

Je la fusille du regard.

-Mon pauvre, tu n'as pas acquis, comme moi, une indifférence pour les commentaires négatifs. Tu as toujours été...si susceptible.

-La ferme.

Je suis indifférent aux autres, mais l'avis de mes proches, et surtout de la personne que j'aime, comptent beaucoup pour moi.

-Je suis ta sœur ainé, je t'interdis de me parler comme ça.

-Depuis quand ?

-Depuis toujours ?

Je pouffe. Mais bien sûr !

-Et moi je suis la reine d'Angleterre !

-Oh, mais je suis sûre que les robes te vont très bien, mon chou.

Je grogne, je la déteste.

-Seuls les animaux grognent, frérot.

-Bon, au lieu de me faire chier, tu n'aurais pas...Je sais pas ! Un truc pour que je ne rentre pas chez lui immédiatement !

-Même si j'avais ça, pourquoi je te le donnerai hum ? En échange de quoi ?

-...Une semaine de massage.

-Un mois !

-Tu rêves ! Deux semaines ! C'est ma dernière offre !

Elle réfléchit pendant quelques secondes.

-Marché conclut !

-Okay, donc t'as quoi ?

-Regarde dans mon sac.