Chapitre 3: Samedi

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7h55
Je me réveillai à cause de la sonnerie de mon téléphone, posé sur la table de chevet de Maggie. Avant de l'attraper, j'observais les alentours pour m'habituer à la lumière du jour. Maggie avait une jambe et sa tête sur moi, tandis que seul un de mes pieds trônait sur sa hanche; je découvris aussi la couette par terre, en boule.
D'un air ébahi, je détournai le regard et allumai mon téléphone. J'avais trois appels manqués de Maman, et un message. Je cliquais dessus et lus:
Coucou ma chérie, j'aimerais que tu reviennes tôt de chez Maggie pour m'aider à préparer le déjeuner, il y a des collègues de ton père qui viennent ... À tout à l'heure, Maman.

Je me levai, et filai dans la salle de bain m'habiller. En sortant, Maggie dormait toujours à poings fermés; je décidai alors de lui laisser un mot, je pris un feutre violet et une feuille de papier sur son bureau, et écrivis:
Ma mère a besoin de moi, je pars. Appelle-moi quand tu seras réveillée ...
J'affichai le morceau de papier à l'aide du ruban adhésif sur la porte de la salle de bain, pris mes affaires et partis.
Je rejoignis à pieds le lycée, et regardai les horaires des bus. Je jetai un coup d'œil sur mon téléphone, il était 8h23, le prochain bus était donc à 8h30. Je m'assis sur le banc et me perdis dans mes pensées lorsque ma cuisse vibra. J'en sortis mon téléphone:
Jeremy: Je te vois.
Il me voit ? Euh d'accord.
Moi: C'est à dire ?
Jeremy: Je me promenais avec des amis, et je t'ai aperçu. Tu es assise sur un banc près de l'arrêt de bus du lycée.
Lorsque je lus ces quelques mots, je ne pus m'empêcher de lever la tête et d'observer autour de moi. Pourtant il n'y avait personne, le carrefour était parfaitement désert.
Moi: Je ne te vois pas, montre-toi.
Curieuse de sa réponse, je tripotai mon téléphone avec impatience. Enfin, le moment que j'attendais arriva après quelques secondes qui me semblèrent éternelles: mon téléphone vibra.
Jeremy: Je suis sur le toit du lycée.
Sans que mon cerveau n'ait fait quoi que ce soit, ma tête se leva machinalement, cherchant du regard une silhouette.
Oui, il était bien là - enfin lui je n'en sais rien, mais en tout cas il y avait trois garçons de mon âge environ qui riaient en chœur.
Moi: Je vois trois silhouettes, laquelle t'appartient ?
L'un des trois garçons recula et s'assit sur la poutre qui bordait le toit, il était concentré sur quelque chose qu'il tenait dans ses mains - son téléphone, j'imagine. Après quoi, il leva la tête dans ma direction et me fit de grands signes tout en me souriant, je devinai alors que c'était lui. Je me sentis soudain éprise d'une certaine fierté; je ne sais pourquoi. Je me surpris à lui rendre son sourire en secouant la main. La lumière du jour était encore faible, et je ne pus apercevoir que la silhouette fine de son corps et un léger sourire dessiné sur son visage; je fus alors prise d'une envie débordante de courir le rejoindre, je n'étais pas habituellement très aventurière et cela me paraissait stupide de vouloir tout de même accomplir quelque chose de dangereux, illégal et néfaste; mais à cet instant, toute conséquence ne m'atteignait plus et je ne pensais qu'au présent. Je me levai et fis un pas de manière très pressée mais fus retenue par un très gros véhicule noir et banc qui me coupa la route et s'arrêta devant moi, mon élan repoussé me fit voler vers l'arrêt de bus où j'y tombai sur le dos. Je me relevai en me tenant le dos, et avança vers la porte ouverte du bus en y présentant ma carte. Je m'assis tout derrière à côté de la fenêtre; j'aurais sûrement un gros hématome à l'endroit où l'angle du banc en fer s'est enfoncé. Pendant le reste du trajet, je me perdis dans mes pensées sans plus me préoccuper de mon dos auquel je n'avais d'ailleurs pas jeter un coup d'œil. En arrivant à la maison, j'ouvris la porte et rejoignis la cuisine dans laquelle maman avait déjà commencé à cuisiner, j'allai lui dire bonjour et me retournai pour poser mes affaires dans l'entrée, à peine avais-je fait un pas que ma mère poussa un cri et me rattrapa, posant une main sur mon épaule. Prise de panique, je fis face à elle:
- Maman ? Que se passe-t-il ?
- Lou ! Qu'est-ce que tu t'es fait au dos ?
Oups, cela avait peut-être était une erreur de ne pas m'occuper de mon dos. Je courus jusque dans le couloir où reposait un large miroir, observant mon dos, je m'aperçus que du sang coulait à travers mon chemisier.
- Oh ! Ce n'est rien ...
- Comment ça, ce n'est rien ? Que s'est-il passé?
- Euh ... le bus m'a renversée et je suis tombée sur l'angle du banc en fer de l'arrêt.
Son visage pâlit, alors je décidai de réagir.
- Mais ne t'inquiète pas, ça ne doit pas être bien grave puisque je n'ai pas si mal.
Elle ne me répondit pas. Son teint était anormalement blême, et la panique commença à m'envahir.
- Papa ? Hurlai-je de toutes mes forces, papa ?
- Oui, chérie ?
J'entendis les marches de l'escalier grincer, et aperçus papa dans l'entre de la porte.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 15, 2017 ⏰

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