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Point de vue de April :

Léna et moi nous promenons dans les couloirs de l'école parlant de ce sujet cliché dont parlent toutes les filles de notre âge : les garçons.

- Comment va Zach ? lui demandé-je.

- Beaucoup mieux et toi, ton vaillant prince ?

Mon amie me taquine sans arrêt au sujet de Logan bien qu'elle se méfie tout de même de lui, tout comme moi. Je n'arrive plus à accorder toute ma confiance aux garçons. Je sais très bien qu'il ne me fera jamais ce que ma fait Jay mais je n'arrive pas à le laisser me toucher sans ressasser ma la mauvaise expérience.

Tout-à-coup, un visage que j'espérais ne plus voir apparaît dans mon champ de vision. Je baisse le regard.

Ayant remarqué mon visage pâle, Léna me demande :

- Qu'est-ce qui se passe ?

- C'est Jay. Il est là.

- April, combien de fois il faut que je te le répète, il faut que tu ailles porter plainte. Si tu ne le fais pas je le ferai, peu importe ce que tu en penses.

- Je... je ne peux pas...

- Mais...

Alors qu'elle allait commencer son argumentation, son professeur d'espagnol l'interompt :

- Señorita Parker, podrías venir aquí dos segundos ?

- Si, señor, lui répond-elle avant de me diriger un regard "on continue cette discussion plus tard".

Soudain un bras s'enroule autour de mon épaule.

- Logan ! Comment tu vas ? lui demandé-je.

- Très bien et toi ?

- Je..

Au moment où j'allais répondre, je vois Jay s'approcher de nous. Tous mes membres sont paralysés et je me mets à begayer des mots incompréhensibles.

- Salut mon pote, s'adresse Jay à Logan.

Sa voix me fait frissonner de dégoût.

- Salut mec, répond Logan en arquant un sourcil.

- Oh mais qui vois-je ? C'est pas April ?

Qui d'autre ? T'es aveugle ? pensé-je.

- Mec, cette meuf est trop bonne tu ferais bien de passer à l'acte, commence Jay. Entre nous, je l'ai baisée à la dernière fête, c'était juste trop bon. Si tu n'en veux plus, rends la moi j'ai bien envie de soulager mini Jay encore une fois avec cette salope.

Je ne peux me retenir de verser des larmes. Je le hais. Je hais Jay.

Logan lève des yeux pleins de colère vers ce salaud.

Soudain, les coups partent tous seuls. Logan se jette sur Jay et le tabasse sans pitié. Il est noyé dans une rage noire. Il n'est plus lui. C'est comme si une bête enragée avait pris possession de son corps.

Quant à moi, je suis paralysée. J'aimerai enlacer Logan, lui dire d'arrêter, que ce n'est pas à lui de me venger, mais mes membres sont figés.

Tout-à-coup, Léna intervient dans la bagarre. A ce moment, je me décide enfin à m'interposer. Je m'approche de Logan et le prend par les épaules. Je pose mes mains de chaque côté de sa tête, l'obligeant à me regarder.

- Calme-toi Logan.

- Comment tu veux que je me calme ?! Ce mec t'a violé ! C'est à cause de lui que tu pleurais à la fête où je t'ai rencontrée ?

Je hoche la tête incapable de prononcer le moindre son.

Léna de son côté, assène une monumentale claque à Jay avant de venir nous rejoindre.

- Désolée April, je savais que la claque devait venir de toi mais je n'ai pas pu tenir ma promesse. Il fallait que je le fasse. Et sinon, on dirait que ton copain sait tout, remarque Léna.

- Oui, il sait tout, confirmé-je.

- Tu n'es toujours pas décidée à porter plainte ? demande Léna.

- Parce qu'en plus elle n'a pas porté plainte ! s'emporte Logan.

Et c'est comme ça que, juste après les cours, nous sommes allés porter plainte au poste de police et que Jay suivra un procès avant d'aller croupir en tôle.

Point de vue de Léna :

Cela fait exactement deux semaines que Zach est dans cet hôpital, deux semaines dans lesquelles je quitte chaque jour l'école à la fin des cours pour le voir et m'assurer qu'il va mieux. En effet, son état s'est beaucoup amélioré. Ses blessures ont cicatrisé, son oeil au beurre noir a guérit et Zach a reprit des couleurs.

Il est 17h. Je viens d'entrer dans l'hôpital et marche en direction de la chambre de Zach. Je frappe trois coups à sa porte et entre.

- Hey, le salué-je.

- Salut chaton, dit-il en souriant. Tu es en retard, j'ai commencer à m'inquiéter.

- J'ai dû faire quelque chose cet après-midi, mais je suis là maintenant, souris-je.

- Comme je suis content de te voir, tu m'as manqué.

- Tu m'as manqué aussi.

- Viens par là, j'ai besoin de te toucher...

Je ne me fais pas prier. J'en avais besoin aussi.

J'avance lentement et m'assois sur le lit d'hôpital, à côté de lui. Zach se redresse et, de sa main, me caresse la joue. Sa main redescend ensuite sur ma taille, me rapprochant ainsi plus de lui. Enfin, de son autre main, il recule une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.

J'ai chaud. Ma respiration est irrégulière et les battements de nos coeurs sont les seuls sons perceptibles. Il n'y a que nous deux et personne d'autre pour nous déranger.

Zach ouvre lentement ses lèvres rouges de désir pour chuchoter :

- Embrasse-moi.

Point de vue de Zachary :

Elle s'humecte les lèvres et avance lentement sa tête vers la mienne. Nos visages sont très proches l'un de l'autre et nos souffles se mélangent.

Je sens mon entrejambe durcir dans mon pantalon.

Léna... qu'est-ce que tu me fais ? Aucune autre fille n'est parvenue à me donner envie d'elle à ce point. J'ai envie de te faire tant de choses mais je ne peux pas. Il faut que j'aille doucement. Tu n'es pas n'importe quelle fille et je ne saurai te perdre, pensé-je.

Nos visages sont toujours l'un en face de l'autre, et nos nez se frôlent. Je ne sais pas ce qui empêche Léna de couper cette maigre distance séparant nos lèvres. Pourquoi reste-t-elle figée ?

Ne va-t-elle pas arrêter de me faire attendre ? Je brûle de tout mon être attendant le contact de nos lèvres. Je ne saurai résister plus longtemps à cette torture. Je dois faire quelque chose pour arrêter ces souffrances.

Mais avant que je ne puisse réagir, les lèvres de Léna se plaquent brusquement sur les miennes, toujours avec leur même goût sucré. Elles m'avaient manqué.

Heal meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant