- Ce qui concerne ton père et moi n'a pas à interférer dans tes oreilles indiscrètes ! rugit Carmen en faisant les cents pas.

- Vous n'aviez qu'à pas parler à la portée de tout le monde ! s'indigna ma jeune maîtresse en rougissant de colère.

- Je te préviens, Silène ! Nous terminerons cette conversation seule à seule, une autre fois !

Carmen, fit demi-tour suivie d'Auguste et claqua violemment la porte, excédée. Je lançai un regard d'incompréhension à la sœur d'Aaron qui me lâcha brusquement :

- Quoi ?!

Je ne fis aucune remarque et le reste de la journée se passa assez calmement, compte tenu de sa mauvaise humeur. Le soir, j'étais tranquillement en train de me brosser les cheveux dans ma chambre, quand quelqu'un toqua fortement à ma porte et entra sans mon autorisation. Je me tournais, voulant apercevoir la personne qui s'était permis d'entrer et me figeai.

- Qu'est-ce que tu fais ? lança Aaron, glacial, je n'ai pas tout mon temps. Dépêche-toi, nous sommes attendus.

- Comment ? Je viens quand même chez votre meilleur ami ? compris-je surprise, la brosse toujours en main.

- Je n'ai pas le choix. Si Sirius se rend compte que tu n'es pas là, il posera des questions, et je n'ai franchement pas envie d'engager la conversation avec lui. Alors maintenant, lève-toi et allons-y.

Il m'énervait sincèrement. Je ne supportais pas la manière dont il me traitait désormais. Je me dis que je préfèrerais largement son indifférence, plutôt que sa haine.

- A vos ordres, maître... répondis-je d'un ton mielleux.

Il leva les yeux et ciel et ressortit, sans m'attendre. Je me mis derrière lui et tentais de marcher à la même allure. Lorsque nous prîmes la direction du centre de la capitale, je remarquai à quel point le silence était tendu entre nous. Regrettait-il un minimum la façon dont il se comportait avec moi ? Ou regrettait-il tout les moments de complicité que nous avions vécus ? Cela n'avait plus aucune importance. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec lui. Ce soir était les derniers instants que nous avions à passer tout les deux, après cela, ce serait fini. Je retrouverais une vie calme et monotone, et il se mariera avec Rosa la magnifique.

Au bout de plusieurs minutes, nous arrivâmes devant une grande villa où du bruit s'échappait de l'intérieur. Aaron ne prit pas la peine de frapper et entra directement. L'intérieur était bondé. Des conversations s'échappaient de toute part. Je réalisais qu'il n'y avait que des jeunes hommes de l'âge d'Aaron, ou quelques années tout au plus. C'était une secte ou quoi ? Une sorte de fumée se répandait dans la pièce, ce qui me fit toussoter. Je me sentis immédiatement mal à l'aise. J'hésitai un instant à prendre mes jambes à mon coup. Allez-vous faire voir, Sirius et Aaron ! pensai-je. Tout le monde tenait un verre d'alcool à la main, et certains avaient un peu trop consommé, à mon avis.

- Avance ! cria mon maître pour se faire entendre, sans prendre la peine de se retourner.

Nous arrivâmes dans ce qui devait être le salon. Il y avait un peu moins de monde, mais la pièce était tout aussi remplie. Soudain, j'écarquillai les yeux lorsque je remarquais une estrade. Quelques dizaines d'esclaves, toutes plus belles les unes que les autres, se tenaient debout, attendant. Certaines semblaient apeurées, voulant sûrement s'enfuir, contrairement à d'autres qui s'ennuyaient à mourir, comme-ci la situation était on ne peut plus normale. Je vis que certains jeunes hommes discutaient avec les jeunes filles sur l'estrade - qui soit dit en passant étaient les seules présences féminines de la villa- et leur touchaient le bras, faisant des accolades ou les embrassant dans le cou. Un jeune homme pris une esclave par la main et l'entraina dans une autre pièce.

La tête baisséeWhere stories live. Discover now