Je trouvais cela étrange d'être dans les thermes, seule. J'avais pris l'habitude d'avoir de la compagnie, et ma gorge se serra à cette pensée. Je me dépêchai donc de me laver, ainsi que mes vêtements, et repartis à la villa. Je préparais le repas, sans voir l'ombre d'Eulalie, qui devait m'éviter à la laverie. Lorsque nous eûmes finit de servir notre famille, j'attendis que le repas se termine en mangeant une pomme. Après cela, je rejoindrai Aaron derrière la fontaine pour notre expédition au port. Pendant que je dégustai mon fruit, Stella vint à ma rencontre.

- Alors, ma brebis, que se passe-t-il entre Eulalie et toi ?

Je mastiquai ma pomme, ne sachant quoi répondre.

- Rien de grave, Stella. Nous nous sommes seulement disputées pour une petite broutille, cela va s'arranger.

- J'espère bien, vous êtes si mignonnes toutes les deux quand vous riez ensembles ! Il serait stupide de perdre cette amitié.

J'acquiesçai, pensive, et elle repartit faire la vaisselle. Finalement, le moment fatidique arriva, et je partis vers mon point de rendez-vous prévu avec Aaron. Lorsqu'il me vit apparaître, devant la fontaine, un large sourire éclaira son visage. Il portait comme à son habitude une tunique luxueuse, et sa petite barbe de trois jours. Je pris soin de vérifier que nous étions seuls et m'approchai de lui. Lorsque je fus assez proche, il m'attira immédiatement à lui et me serra dans ses bras. Son emprise m'enveloppa dans un cocon de bien-être et j'emplis mes narines de son délicieux parfum. A contre cœur, je me détachai rapidement et essayai de prendre un air sévère.

- On avait dit : « distance de sécurité entre nous ».

- Désolé, je disais juste bonjour. Simple mesure de politesse, répondit-il avec un petit sourire innocent. Tu es prête ?

- Allons-y !

C'est enjoués que nous partîmes en direction du port. Je ne m'étais jamais rendue dans cette zone de la ville, et c'est avec une certaine excitation que je m'approchais. J'avais mis de côté l'éloignement d'Eulalie, et me concentrai sur l'instant présent. Quelques nuages voilaient le ciel, malgré tout, cela restait agréable et je profitais du temps passé à l'extérieur. Nous voyions des enfants jouer et se chamailler, et je ne pus m'empêcher de sourire. Certains couples marchaient main dans la main, et le reste du peuple en profitait pour se prélasser pour les plus riches, ou travailler, pour les plus pauvres. Je me demandai s'il fallait que j'informe Aaron que j'avais prévenu mon amie esclave, mais m'en abstins. S'il savait que j'en parlais, peut être n'allait-il pas se gêner à se confier à un ami en qui il avait confiance. Alors que nous nous approchions du port, je lançai :

- Je ne me suis jamais rendue, dans ce genre de port.

- Vraiment ? Tu verras, c'est assez impressionnant au début. Il y a du monde partout, et les marchands semblent assez pressés.

- Au fait, que faites vous comme commerce ? Je ne vous avais jamais demandé.

- Ma famille entretient des relations avec des Gaulois et des Carthaginois. Nous transportons essentiellement du blé, des huiles, du vin, et de la farine. Cela rapporte beaucoup.

- J'imagine.

- Que faisaient tes parents, dans leur village ?

J'inspirai profondément, essayant de ne pas trop penser à ce qui était advenu d'eux.

- Mon père travaillait dans les champs, et ma mère restait à la maison, pour s'occuper de nous. Parfois, elle se rendait dans des familles, aidant les personnes malades. Elle adorait l'usage des plantes médicinales.

La tête baisséeWhere stories live. Discover now