-Gray je ...

-Attend, juste, j'ai besoin de calme.

Mon cœur se serre.

-Je vais te laisser alors.

Je me redresse, et me lève, alors qu'il me dit :

-Pas la peine, tu peux rester.

-Tu es sûr ?

-Oui, à vrai dire...

Il ne termine pas sa phrase. Je me rassoie à ses côtés. Mes yeux se posent sur son visage, il semble hésiter. Probablement qu'il ne sait pas s'il veut prononcer les mots qu'il retient. Ses sourcils sont froncés, ses lèvres pincés. Il prend une bouffé d'air avant de continuer :

-Je ne me suis pas senti aussi calme depuis longtemps.

Je ne peux empêcher la commissure de mes lèvres se redresser en un doux sourire. Je ne répond rien, j'arrête même de le fixer, pour poser ma tête sur son épaule.

Le temps passe, la nuit tombe doucement, et l'air se rafraîchit. Étrangement, je n'ai pas froid.

Un sentiment de sérénité m'envahit au fur et à mesure du temps qui passe. Mes paupières deviennent lourdes. Je lutte contre le sommeil quand Gray déclare soudainement :

-Je suis perdu.

-Comment ça ? Demandais-je en chuchotant.

-Je me sens extrêmement détendu actuellement, mais tu es aussi la personne que je déteste le plus au monde.

-Pourquoi ?

Ces paroles pourraient être douloureuses, mais pourtant, je ne le ressens pas comme une attaque, je ne m'énerve pas, à vrai dire, je commence à comprendre ce qui se passe dans sa tête.

-Tu me résistes inlassablement, ça me rend dingue, tu occupes tout le temps mon esprit.

Il ne s'agace pas non plus. Il semble juste chercher des réponses à ses questions.

-Tu me détestes car je suis tout le temps dans ta tête ?

Il ne répond pas, je tente donc de continuer :

-Tu me détestes pour ce que je te fais ressentir ?

-Ok, là ça suffit. Dit-il en se levant soudainement.

Pour ma part, je m'allonge dans l'herbe. J'attendais une réaction comme ça, elle est plutôt concluante.

-Je vois où tu veux en venir Juvia, mais je te rappelle que je...

-Je sais, tu ne m'aimes pas. Je l'ai comprit.

Mes yeux se perdent dans la contemplation du ciel étoilé. Je ne sais pas si ces mots seront moins douloureux à entendre un jour.

Je l'entend vaguement se rasseoir.

-Excuse moi. Marmonne-t-il.

-Ne t'excuse pas. Je te l'ai dit je ferais avec, pour l'instant ma priorité est de t'aider à aller mieux.

-Tu sais que tu arrives à me faire sentir comme la pire des sous-merdes ?

-Est ce que je dois m'en sentir honorée ? Murmurais-je.

-Oui.

Dans un sourire, j'inspire et déclare :

-Tu sais Gray, je vais partir. A la rentrée, je ne serais plus là. Je vais aller faire ma dernière année ailleurs.

-C'est peut être mieux ainsi... L'entendais-je murmurer

-Mais, je veux partir comme si vous ne m'aviez jamais connu. Je veux que ce chapitre de votre vie soit supprimé. Je veux que tu sois celui que tu étais avant de me connaître.

Fille de glaceWhere stories live. Discover now