Chapitre 4: La section secrète

51 4 1
                                    

C'est loin du chahut du centre policier qu'elles se retrouvèrent enfermées, dans une petite pièce sombre et vide, essentiellement meublé d'un bureau et des trois chaises. Un grincement de porte les fît sursauter, un homme aux cheveux brun foncé et à l'air sérieux entra dans la salle, calmement. Il leur jeta un regard mauvais, et s'assit dans un crissement de chaise. Lisa brisa le silence :

- Qu'est-ce que vous comptez nous faire ? Sa voix était méprisante

-Rien. En tout cas tant que mes supérieurs ne me le demandent pas. Qu'est-ce que vous faisiez dans cette partie du bâtiment ?

- Cela ne vous regarde pas ! Quand mon père saura que vous dérobez des papiers confidentiels vous en baverez ! Ne me prenez pas pour une idiote, je sais très bien que vous n'êtes pas de l'armée.

- Qui te dit que tu as raison ? Et si j'étais réellement de l'armée.

-C'est très simple, il n'y a pas de faction avec vos uniformes.

- Et tu ne t'appuis que sur cette certitude ? Ce n'est pas pour rien que ce côté du centre est interdit aux agents normaux, ton père n'est pas au courant de tout tu sais. Penses-tu que des hommes déambuleraient tranquillement dans un bâtiment de l'armée s'ils étaient des voleurs ? Bien-sûr que non...

Il commença à sortir quelques documents de la pochette en carton posée sur le bureau, des images, des résultats d'analyses. Il les présenta devant les yeux des deux jeunes filles.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda Nao perplexe

- D'après toi ? Je sais très bien que tu as vu des documents dans la réserve, alors ?

- Il y a quelque chose qu'il faut cacher à la population ?

- Peut être bien, vous ne comprenez sûrement pas tous ces éléments mais sachez que cette affaire ne vous concerne absolument pas alors restez à votre place et laissez-nous faire notre travail. Maintenant partez et sachez que je tiens à l'il toutes les deux.

Il se leva, sortit et fit un signe à lhomme derrière la porte, celui-ci acquiesça et redirigea les deux jeunes filles hors de la zone ''interdite ''. La porte claqua violemment et une clé verrouilla celle-ci de l'autre côté.

- On l'a échappé belle non ?

- Plus jamais je ne te suis ! Merde tu as vu ces gens ! Ce sont des psychopathes ! Tu penses qu'ils vont vraiment nous surveiller ?

- Non c'était du bluffenfin j'espère. Vient-on retourne dans le bureau de mon père et on ne bouge plus.

La soirée se termina dans le vacarme des sirènes et les exclamations de voix. Vers 23h le calme revint enfin et le père de Lisa entra dans son bureau pour raccompagner les deux jeunes filles chez elles, un bref trajet au milieu de l'obscurité jusqu'à la voiture et elles fut de nouveau au chaud. Le moteur démarra, et Nao posa sa tête contre la vitre, étrangement une forme abstraite attira son attention au loin, quelque chose de sombre, légèrement humanoïde, munie d'une main squelettique, terriblement pâle, presque grisâtre griffant lentement la carrosserie d'un véhicule tout en la regardant. Elle plissa des yeux et la chose disparue. Une pointe d'angoisse monta en elle, elle jeta un coup d'il à la carrosserie, elle vit de larges entailles déformer le capot. Cette fois ci elle n'avait pas rêvé, il avait bien été là, immobile. À côté d'elle, Lisa se balançait au rythme de la musique du poste radio. Elle devait lui parler de ça, mais pas tout de suite son père risquait de les entendre. Elle sombra alors lentement dans ses pensées. '' Que se passait-il ? Et que devait-elle faire. '' ''Quelqu'un lui voulait du mal, elle en était sûr ! Mais pourquoi, et surtout était ce bien le meurtrier ? Pourquoi risquer de s'approcher du centre policier alors qu'il était activement recherché ? C'était stupide ! '' Ah moins qu'il soit en manque de sensations fortes... Pourvu qu'ils l'attrapent ! Sinon il allait falloir qu'elle en parle à une personne adulte, et surtout que celle-ci la croit. De retour à son domicile, elle ne prit même pas la peine de manger quoique ce soit, elle entra dans ses draps. Son visage déposé sur l'oreiller moelleux, le nez contre la couette, elle ferma ses yeux, et ne pensa plus. Elle ne le souhaitait plus, son esprit la torturait sans cesse.

Le jour montrait enfin son doux museau, lorsque les draps de la jeune fille frissonnèrent, une personne c'était délicatement assise près de l'adolescente. Lui caressant lentement le visage, puis les cheveux. Cette sensation déplut d'abord à Nao, la sortant de son sommeil, puis en apercevant le portrait de cette inconnue, elle sourit. Sa mère la laissa se redresser tranquillement, et en fit de même, elle prononça quelques paroles avant de s'en aller " lève-toi, ton père t'a laissé la fin de son café avant de partir, dépêches-toi avant qu'il ne soit froid". Dans un bâillement, elle se tourna et attrapa son portable, pressant un petit moment son doigt sur le côté afin de le mettre en marche. Elle put enfin connaitre l'heure, "09h31", « si tard ?», elle descendit en trombe dans la cuisine.

-Pourquoi est-ce que tu m'as laissé dormir ?! J'ai cours ce matin ! lança-t-elle à travers la pièce

-Ne t'inquiètes pas, ton lycée sera fermé pendant quelques jours, hier soir il y a eu un nouveau meurtre, mais cette fois ci très près de ton lycée. Le principal a donc pris la décision de le fermer jusqu'à la fin des investigations, tous les parents ont eu un mail.

-Ah, je vois.

-Au fait, Nao, il risque d'y avoir un couvre-feu à partir de maintenant, nous en saurons plus dans la journée.

-Ok ça marche.

Les escaliers grincèrent sous ses pieds, puis ce fut le tour des barreaux du lit. Elle posa sa tasse sur la petite étagère qui lui servait de table de nuit, où elle entassait depuis trois ans ses livres. Elle attrapa son ordinateur et l'alluma, un petit tour sur Youtube et la musique résonna dans la chambre. Son pyjama vola à travers la pièce, ainsi que ses pantoufles, l'armoire s'ouvrit en grand et deux mains s'y engouffrèrent dans le but de trouver quelque chose à enfiler pour la journée. Un vêtement souffle et agréable, « un jogging et un pull feront laffaire », elle s'affala sur le matelas et tourna le regard vers l'écran du pc, un grésillement bruyant la surprit et la fit sursauter. C'était la première fois qu'il faisait ça.

Que se passait-il ?



.................................................. 

AfraidWhere stories live. Discover now