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Alexander.



La sonnerie mit fin à mon cours, et moi qui aurait eu la boule au ventre de voir l'asiatique, je m'en fichais tout bonnement. Merci, Marie Jeanne. Les mains dans les poches et mes écouteurs vissés dans les oreilles, je me rendais jusque sa salle de classe, entrant en lui adressant un regard plutôt indifférent. Il fronçait les sourcils en me voyant, puis j'haussai les épaules avant d'aller m'asseoir. Je fixais mon pupitre, sans aucune raison particulière, tandis que la salle se remplissait doucement d'un tas de gens que je ne connaissais pas. Je levais les yeux au ciel en le voyant ouvrir la bouche, et je commençais à griffonner sur une feuille tout ce qui me passait par la tête, que ce soit des runes celtiques, choses qui me fascinaient, ou alors des personnages sortis tout droit de mon imagination. Je faisais tout, sauf l'écouter parler, parce qu'il me donnait envie de partir loin. Dans mes pensées les plus profondes, je ne me rendais même pas compte que la fin du cours sonnait déjà. Je soupirais en voyant tout le monde partir, avant de ranger mes affaires et de faire de même. Du moins, c'était mon intention, mais Magnus en avait visiblement décidé autrement. Il fermait la porte avant que je n'ai le temps de sortir, s'adossant à elle en croisant les bras sur sa poitrine. Il se raclait la gorge, m'observant avec un calme que je ne lui connaissais que trop bien. Et sans attendre, il se lançait.


« En plus de te permettre de venir à mon cours totalement défoncé, et ne nie pas, tu ne prends même pas la peine de m'écouter ? Alexander, ce n'est pas parce que tu m'en veux que tu dois négliger le fait que je suis ton professeur, que tu le veuilles ou non. »


Doucement, j'haussais les sourcils tandis qu'un rictus narquois étirait mes lippes. Un léger rire quittait la barrière de mes lèvres, tandis que je m'approchais dangereusement de lui, celles-ci frôlant son oreille.


« Ah oui ? Et tu crois qu'il en penserait quoi, le doyen, s'il savait que le professeur d'Indonésien drague ouvertement l'un des étudiants de son établissement ? Et l'un de ses propres élèves, qui plus est ? Pour ma part, si tu veux mon avis Bane, je n'pense pas que tu garderais ton emploi plus longtemps. Maintenant, si tu permets, je vais rentrer chez moi et faire ce que je fais de mieux : ignorer ta misérable existence et faire comme si je n't'avais jamais rencontré. »


Je lui lançais mon plus beau sourire, et sans attendre d'avantage, je le bousculais, ouvrant la porte avant de quitter la pièce sans me faire prier. Et c'est le cœur lourd et le cerveau en vrac que je prenais la direction de mon appartement, jugeant qu'une petite marche ne pourrait que m'être bénéfique.

Sur le chemin, je décidais de tenter à nouveau d'appeler Jace. Et cette fois-ci, il répondit.


« Ouais ? »


« Jace ? Chez moi, dans dix minutes, ordonnai-je sans attendre. »


« Pas envie, me dit-il sans une once d'émotions dans la voix. »


« Ah parce que tu penses avoir le choix ? T'es mignon. Si t'es pas là dans dix minutes, j'viens t'voir moi-même, mais ça va pas s'passer de la même manière. »


Et je raccrochais sans en rajouter, pressant le pas pour arriver le plus vite possible à mon appartement. J'espérais vraiment qu'il viendrait, car je n'avais pas le courage d'aller jusque chez lui. Pour être honnête, je commençais à être complètement stone. Et vu la voix de Jace au téléphone, je m'attends à une confrontation, alors je commence à me dire que le timing de ma pause « cigarette magique » était le bon.


Après quelques minutes qui me paraissaient interminables, j'arrivais enfin à bon port. J'entrais dans le salon, soupirant avant d'enlever mon blouson et mes chaussures. Je m'affalais vulgairement dans le canapé, et l'idée brillante de rouler un nouveau pétard me traversait aussitôt l'esprit. Puisque Jace ne semblait pas être encore prêt à se montrer, je me mis à l'œuvre, le plus concentré possible. Je l'allumais ensuite, fermant les yeux en jetant ma tête contre le dos du sofa. Plus je prenais de bouffées, plus je me détendais, jusqu'à le finir si vite que je n'eus pas le temps de m'en rendre compte. Au même instant, la porte d'entrée s'ouvrait à la volée, révélant un Jace qui semblait à bout de nerfs. Je fronçais les sourcils en le voyant s'approcher et s'asseoir à mes côtés sur le fauteuil. Il soupirait en me regardant de façon bizarre, en me scrutant de manière inhabituelle. J'ancrais mon regard dans le sien, comme pour l'encourager à parler, et il contractait la mâchoire en fuyant mon regard.


« Alec... Je crois que j'suis en train de tomber amoureux de toi. »


Doucement, en percevant ses mots, j'explosai de rire en croyant à une blague. Mais en voyant ses yeux, recouverts d'un voile humide, je cessai même de respirer. J'étais tétanisé, crispé, et sous le choc. Je secouais la tête de droite à gauche, tandis que je sentais les larmes monter également. Et puis merde, pourquoi est-ce que je pleurais moi ?


« Non, Jace. J'te l'interdis. T'es mon meilleur ami, t'as pas l'droit, tu m'entends ? T'as pas le droit d'tout gâcher. »





Il ne semblait pas plus triste suite à mes mots, au contraire, il me prit même dans ses bras, et ça ne semblait pas différent de nos étreintes habituelles. Il devait s'en douter. Jamais je ne pourrais ressentir quoi que ce soit pour lui. Jace est comme le frère que je n'ai jamais eu, et je suis sûr que tout ceci n'est qu'une illusion, une impression car il se pose des questions. Peut-être à cause de ce qu'on a fait, mais nous étions complètement saouls. Et ça ne signifiait rien, du moins, pas pour moi. Parce que je ne l'aimais pas de cette façon. En revanche, je crois bien qu'à mon plus grand mécontentement, j'étais en train de tomber amoureux de Magnus Bane. Et ça, ça craint.


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Salut mes très chers lecteurs ! Comment vous allez aujourd'hui ?
Bon, encore une fois je poste à des heures pas possibles, mais j'essaie de profiter du temps libre que j'ai pour écrire et vous donner un petit quelque chose ! Alors, que de révélations dans ce chapitre. Jace, Jace, Jace, amoureux d'Alec ? Vous en pensez quoi ? Illusion ou réalité ? Il faudra attendre pour le savoir ! J'espère que la petite révélation de la fin vous plaira, j'ai essayé de faire contraster la fin de la première partie et de la deuxième, j'espère que c'est réussi !




Je vous embrasse et vous dis à bientôt !








- Mini Lightwood.

What A Challenge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant