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Alexander.





« Je te jure que je vais lui casser les dents ! »



Il était dix heures du matin et j'avais été réveillé par un Raphael des plus enragés. Vous vous demandez sans doute pourquoi était-il dans cet état ? Et bien à cause de ce qu'il s'était passé hier soir avec mon cher professeur. En effet, Raphaël n'avait pas assisté à la scène, il s'amusait beaucoup trop lorsque c'était arrivé. Mais Simon, lui, avait été témoin de l'altercation entre Magnus et moi, et lorsqu'ils s'étaient réveillés ce matin, le jeune anglais n'avait pas trouvé mieux à faire que de le raconter à mon meilleur ami, qui lui avait littéralement craché son café à la figure avant de courir jusque sa voiture et de venir chez moi. Mais j'étais bien trop dans le coaltar pour réagir, du moins jusqu'à ce qu'il hurle qu'il voulait lui faire prendre un bain d'acide, ce qui, je l'avoue, m'a énormément fait rire. Rire qui, malheureusement, n'était visiblement pas contagieux vu le regard de désapprobation que me lançait le mexicain. Alors je soufflais, me jetant de nouveau dans mon lit, vite rejoins par mon ami. C'était notre rituel. Allongés dans mon lit, côte à côte, à parler d'un sujet ou d'un autre de façon assez sérieuse ou à se faire la morale. Et aujourd'hui, c'était visiblement à mon tour de me faire taper sur les doigts.




« Al, tu ne mérites pas de souffrir comme ça... »




« Ah mais je ne souffre pas, répliquais-je dans la seconde. Je t'assure, je m'en fiche. »


Il rit nerveusement, tournant la tête vers moi tandis que je fixais le plafond, qui à l'heure actuelle me paraissait très intéressant. Mais je fis l'effort de le regarder à mon tour, pinçant les lèvres entre elles. Il le savait, je savais qu'il le savait.


« Tu mens. Cette histoire t'affecte plus que tu ne le prétends, beaucoup trop d'ailleurs. Et je n'aime pas ça, Alec. Cet homme n'est qu'un imbécile. Arrête les cours d'indonésien et sort le totalement de ta vie. »


« Je ne peux pas, dis-je en secouant vivement la tête. J'ai mon stage dans bientôt un mois, je ne peux pas me permettre d'arrêter les cours. Et certainement pas pour cet idiot. Non, je vais continuer, mais en l'ignorant. Je me focaliserais uniquement sur le cours. De toute façon, sortir avec son professeur est chose risquée. »







« Sors, essaye de te changer les idées. Et rencontre d'autres gens, peut-être que de cette façon, il sortira plus vite de ta petite tête de cœur d'artichaut. »






« Sors, essaye de te changer les idées. Et rencontre d'autres gens, peut-être que de cette façon, il sortira plus vite de ta petite tête de cœur d'artichaut. »





Ses paroles m'arrachèrent un rictus. Doucement, je le pris dans mes bras en nichant ma tête dans son cou. J'avais vraiment de la chance d'avoir un ami tel que Raphaël. Quelques minutes plus tard, je me levais sous les ordres du Mexicain qui voulait qu'on aille au café du coin pour prendre le petit déjeuner. Je me dirigeais dans la douche, j'en sortais un petit quart d'heure plus tard avant d'enfiler un jean blanc, que j'avais volontairement déchiré au niveau des genoux, un haut noir et une veste en cuir de la même couleur. J'avais enfilé mes lunettes, ayant perdu mes lentilles que je ne tarderais sans doute pas à retrouver, comme d'habitude. Une fois fin prêt, je pris mon portefeuille, mon cellulaire, puis je suivis le bronzé hors de mon appartement, sans oublier de le verrouiller.


Il y avait un café plutôt cool, appelé le Java Jones. C'était là que nous allions lorsque ce n'était pas au Taki's. D'ailleurs c'était juste à côté, même rue, même trottoir. Et c'était également par ici qu'habitait Magnus. Je priais pour ne pas le croiser, mais avec la chance que j'ai ça ne m'étonnerait pas vraiment de l'apercevoir quelque part. J'haussais les épaules, décidé à prendre du bon temps avec mon vieil ami. Bien vite, le reste du groupe nous avait rejoint, j'entends par là Simon, Isabelle, Jace et Clary. Nous étions tous très soudés, et même Simon s'était intégré à la perfection. Nous riions comme des imbéciles à cause d'une blague que le blond nous avait sorti, puis j'entendis soudainement mon prénom s'élever dans les airs. Je me tournais vers la personne qui visiblement m'avait appelé et vit sans grand étonnement qu'il s'agissait de l'asiatique. Sans que je n'aie le temps de réagir, il tombait raide mort au sol. Enfin, façon de parler. J'entrouvris les lèvres en me levant précipitamment. En effet, Raphaël venait de lui mettre un coup énorme dans la mâchoire. Je me levais, pantelant, avant de m'éloigner à la vitesse de la lumière de cette scène effroyable. J'avais horreur de la violence. Je pouvais entendre au loin Jace et Simon retenir le mexicain qui jurait sans cesse en disant qu'il allait le tuer, tandis qu'Isabelle s'assurait que l'indonésien allait bien. Clary hurlait mon prénom dans l'espoir que je reste, sans doute, mais c'était hors de question. J'étais perdu, alors je décidai d'aller chez mes parents. Je pris l'autobus, et après vingt longues minutes de trajet, accompagnées de mes fidèles écouteurs, j'arrivais enfin à destination.


What A Challenge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant