Chapitre 7

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-ça ne me surprend pas, commenté-je à la blonde devant moi.

Le fait qu'elle a pris le numéro de Fahed quand elle était venue me chercher à l'hôpital me semble très normal, vous savez surement qu'elle est le genre de fille qui ne peut pas arrêter une conversation sur un «merci» ou «d'accord ».

Elle peut discuter de tout et de rien dans n'importe quelle situation et avec n'importe qui.

-Mais attends, j'ai encore pas continué l'histoire.

-Ne me dit pas que c'est ton nouveau copain.

Une amitié de six ans doit m'informer que la réponse est non. Fahed n'est pas du tout le genre de mec que Zineb préfère. Elle tombe juste sous le charme du cliché du bad boy, et monsieur deux mètres ne fait pas partie de ce type -au moins d'après mes petites rencontres avec lui- .

Elle prend un coussin derrière elle, me le jette sur le visage avec un regard perçant. Son geste est si rapide qu'il rebondit sur ma tête avec force.

-Je pense que tu dois arrêter de me couper ! ordonne-t-elle, les sourcils froncées.

-Continue ! dis-je en hochant la tête.

-Donc, il était une fois...

-Arrête tes blagues banales et parle.

-Bah en reprenant la fac, j'ai essayé de prendre contact avec Fahed, je l'ai enfin trouvé à la bibliothèque et tu ne vas pas croire avec qui il était! Julian!!!

Elle saute comme une folle en disant ce prénom, elle me regarde comme si elle est dans un autre monde, un sourire d'idiot se dessine sur ses lèvres.

Julian, Julian, Julian. C'est qui ? Je ne connais personne avec ce prénom. C'est un chanteur ? Un artiste ? Ou un de ses fameux potes ? Aucune idée.

-Mais Inès ! Julian le beau-gosse, Julian mon amour, ma vie.

Je réfléchis un moment les yeux au ciel essayant de retrouver le lien entre ce qu'elle vient de dire et ce prénom qui ne me semble pas du tout familier. Soudain les souvenirs du collège me reviennent, je sais maintenant de qui elle parle.

Si ce Julian dont elle parle et celui dans ma tête sont une seule et même personne, alors c'est son ex - amoureux, ou plutôt l'un de ses ex. Elle ne cessait de parler de lui! Leur relation a duré tout le long du collège, ils avaient l'air de s'aimer de mon point de vue. Ils ne se fâchaient que rarement.

Les étapes de leur relation sont gravées dans ma mémoire, je ne l'ai vu que deux ou trois fois, mais les récits que me raconte ma pote sur lui, on réussit à me faire une image claire sur ce parfait amoureux, à l'époque. Je me rappelle comme si c'était hier le jour où ils se sont séparés. Julian avait déménagé avec sa famille à Marseille, la ville du soleil, vu que ses parents avaient un projet là-bas.

C'était les jours les plus difficiles pour Zineb, elle ne mangeait plus, ne parlait à personne. Elle avait réussi à se remettre de tout ça, des mois après, mais sans pouvoir oublier son bien-aimé. Après son départ, elle n'a aimé personne d'autre. Ses relations amoureuses sont maintenant une sorte de passe-temps. Elle parlait parfois de lui mais n'a jamais essayé d'avoir de ses nouvelles, je pense. Des jours après son départ le jeune homme l'avait appelé pas mal de fois mais elle n'a pas répondu. Elle m'a dit qu'elle devait l'oublier, et lui également, vu qu'ils ne vont pas arriver à vivre une relation à distance. Leur malheureuse histoire est une raison qui m'oblige à ne pas croire en l'amour, pour moi c'est quelque chose d'irréel. A quoi sert d'aimer une personne puis la quitter tant qu'elle est encore vivante ? C'est compliqué.

-Ah oui ... Julian !

Zineb laisse un sourire se dessiner sur son visage lumineux. Satisfaite que je me sois rappelé de son Julian.

-Vous êtes ensemble maintenant ?

-Pas du tout mais je l'espère.

-Il est venu faire quoi ici ?

-Il est un étudiant à Descartes, mais pas médecine, il est dans la faculté d'économie et gestion. Tu ne vas pas croire à quel point il est beau maintenant et plus charmant qu'avant. Tu vas le voir aujourd'hui, on a un rendez-vous avec lui et Fahed.

Attendez ! Qu'est ce qu'elle vient de dire. Est-ce que j'ai bien entendu « un rendez-vous avec Julian et Fahed». J'espère qu'elle plaisante. En tous cas je ne partirai nulle part. C'est vrai que je me suis promis d'oublier pour un instant, mais pas au point de sortir et de m'amuser.

Quand je parle, je fais semblant d'être en pleine forme et de ne pas y penser. Mais c'est juste un mensonge auquel j'essaie de croire. Ma peine n'est pas quelque chose qui passera, car ma vie n'a plus de sens maintenant. Toutes les choses qui peuvent m'aider à continuer ont un gout amer. Si jamais un jour je reprends mes forces et continue ma vie, ce sera juste une apparence, car mon cœur s'est déjà reposé. Près de la tombe de mon père.

-Je ne peux pas t'accompagner Zineb ! murmuré-je.

-Je t'attends au salon prépare toi ! Ils nous attendent, dit-elle en se levant comme si elle ne m'avait pas entendu.

Elle ne me laisse pas le temps de répondre, elle sort et referme la porte derrière elle.

Attend tout le long de ta vie alors !

Je me mets sur le lit, les yeux fixant le mur devant moi, je ne compte pas me lever. Zineb me paraît parfois la fille douce qui m'aide à dépasser mes problèmes, ma meilleure amie qui me comprend. Mais parfois elle me paraît la fille qui ne s'intéresse qu'à sa vie. Je ne sais pas si elle fait exprès de faire semblant que rien ne s'est passé ou si elle a vraiment oublié que ma vie est devenue de la merde.

Devant mes yeux il y avait les deux citations que j'avais accrochées quand j'avais une vie. Je ressens un instant le bonheur qui m'a envahit lors de la première journée à la fac. Je retourne ma tête de l'autre côté pour voir ma bibliothèque. Mon regard croise un livre, il est placé au premier rang. C'est un cadeau de mon père « le voleur d'ombres » de Marc Levy. Le seul livre que j'ai pu terminer en une semaine. Quand mon père me l'a offert à mon anniversaire de 10 ans, il m'a écrit une citation dedans, je ne me souviens plus de cette citation. Ma curiosité me pousse à me lever immédiatement du lit en direction de la bibliothèque. Je prends le livre sous mes bras et commence à le feuilleter, cherchant la citation avec impatience. Les paroles de mon père me manquent et je ferai tout pour les entendre une autre fois ou juste les lire. Je trouve finalement la phrase.

« La vie est très intéressante. Certaines de tes plus grandes douleurs deviennent tes plus grandes forces »

Je la lis trois fois, mon cœur commence à battre trop fort.

Parfois on a juste besoin d'un signe pour se relever, un petit message qui peut nous rassurer parce qu'on a peur, peur de continuer, peur de vivre tout simplement. Cette phrase est ce petit message qui n'avait aucun sens 8 ans avant, mais aujourd'hui il a une immense signification.

Zineb, j'arrive !

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NDA :

Salut mes choux ❤ Je viens ce beau Dimanche avec un nouveau chapitre.

Je pense que finalement, je vais avoir un rythme régulier : un chapitre chaque Dimanche 🤗 C'est beau ça non? 😂

Je vous remercie pour tout vos encouragements, vos commentaires et vos votes qui me réchauffent le cœur ❤

Eh oui j'ai oublié on est maintenant 598 en roman d'amour ❤ C'EST JUSTE WOOW 😍 merci merci merci mille fois.

Vos attentes pour la suite ?

Et vous êtes en vacances ou non ? Moi oui 🤗🤗

Je vous donne rendez-vous le dimanche prochain 😍

Et merci infinitivement à Glou267 pour la correction 😍😍😍

Six ans près de toiWhere stories live. Discover now