La rencontre

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/POV Jean/

Aujourd'hui c'est le début de la fin... Il est 6 heure du matin, me voilà en uniforme dans le train direction le front. Je vous explique : hier la France et l'Allemagne sont rentrés en guerre, du coup tous les hommes de plus de 18 ans ont été appelé et ce matin c'est le départ. Tous sont aux fenêtres mais pas moi, je n'ai personne... Au moins je n'aurais pas de regrets, si je puis dire... Après 5 longues heures de trajet, dans des conditions plutôt pesantes, on nous dépose près de notre camp. Le Caporal-Chef nous explique la situation. Normalement, selon les dires de l'État, cette guerre ne devrait pas durer trop longtemps... Tant mieux j'ai envie de dire. Apparemment nous serons 6 par compartiments, divisé en 3 groupes. Puis avant de partir, ils vérifient que nous n'avons rien d'étranger sur nous puis ils nous disent où nous allons et qui nous sommes dans l'armée. Enfin, ils nous donnent des objets de premières nécessités. Je regarde la liste des noms de mes compagnons.

- Jaëger, Arlert, Braun, Hoover, Bott... J'en connais aucun.

Je soupire et me dirige vers mon campement. J'ouvre la porte, qui tient à peine sur elle-même, et salue vaguement mes camarades. Ils ne sont que 4 et déjà par deux, je vais devoir me taper le dernier... Ils se présentent tous et donnent l'air d'être sympathiques, mais je me méfie. Le dernier arrive un peu en panique dans la chambre.

- C-C'est ici le compartiment M175 ?

On s'est tous regardé et le plus grand a répondu.

- Oui entre je t'en prie.

- M-Merci...

On s'est tous présenté puis je me suis dirigé vers lui.

- Ils se sont déjà mis par deux, ai-je dis en les désignant, alors je serais ton coéquipier, appelle-moi Jean.

- B-Bien! Tu m'en vois ravi, m'a-t-il dit en souriant, puis en me tendant la main il ajouta, et moi, appelle-moi Marco!

Je plisse les yeux, lui serre la main, puis retourne vers mes affaires. On m'a toujours appris à me méfier des gens et c'est ce que je fais en permanence. Le temps de ranger les affaires, c'était déjà l'heure du couvre-feu. Chaque petit groupe mangeait dans son coin. Ça se voyait qu'ils se connaissaient déjà, ils parlaient plutôt bien. Et de mon côté c'était le vide.

- ...

- Du coup, tu as quel âge ? a-t-il demandé pour briser le silence.

- 20 ans.

- Ah! ... Hum, comme moi...

- Bien.

- Et tu viens d'où ?

- Albi.

- Je connais pas...

- Ok.

- Tu n'es pas très bavard dis donc...! ajouta-t-il en se passant la main dans les cheveux.

J'ai froncé les sourcils puis j'ai englouti mon pain pour ne pas avoir à répondre.

- Si c'est la situation qui te met dans cet état, je comprends, c'est facile pour personne. Mais on est tous embarqués là-dedans alors... Et puis t'en fais pas, ça ne sera ni trop long ni trop violent.

- J'y crois pas.

- Il le faut, sinon tu vas pas tenir...

- Rien à battre!

Je suis parti me coucher en quatrième vitesse, je n'avais pas envie d'installer une mauvaise ambiance dès le premier soir. Il fit de même quelques instants après et s'endormit avant moi. Son visage laissait transparaitre une expression un peu triste ou déboussolée.

- J'ai peut-être été un peu fort avec lui, il m'a l'air assez fragile, ai-je pensé.

Enfin de toute façon qu'est-ce que ça pouvait me faire ? J'ai arrêté d'y penser puis je me suis endormi.

_Le lendemain matin_

On nous a réveillés à grands coups de bois sur la porte. Tout le monde se préparait, sauf mon coéquipier, qui était recroquevillé sur la couverture.

- Mon dieu, quelle poule mouillé celui là, me suis-je dis.

Je m'approche de lui et m'assieds. J'essaye de prendre un ton rassurant, même si je n'ai pas l'habitude, sinon ça va mal se passer.

- Ça va aller ? l'ai-je questionné.

- J-Je veux pas y aller...!

- C'est bien toi qui m'as dit hier qu'il fallait le faire pourtant...

- T-Toi oui, moi... J'en suis incapable...!

Je l'ai tiré par l'oreille pour le sortir du lit.

- Je vais être clair avec toi... J'aime pas les froussards. Si tu veux rester ici, va falloir te battre, me suis-je bien fais comprendre ?!

Sur ces dernières paroles, j'ai haussé la voix, ce qui lui a fait verser une larme.

- C-Compris! J'essayerai de ne pas être un boulet Jean!

- Bien. Maintenant prépares-toi et que ça saute!

J'ai envoyé ses affaires sur le lit puis je suis sorti.

Il a quitté assez vite le dortoir, l'air plus déterminé que tout à l'heure, l'arme dans la main. Cependant, il tremblait un peu. Je me suis approché de lui et lui ai chuchoté.

- Tout va bien se passer...

Puis je lui ai fait une petite tape amicale sur l'épaule. Mon dieu qu'est-ce qu'il faut pas faire pour essayer de le motiver lui... J'ai soupiré un coup avant de suivre les ordres du Caporal-Chef.

Marco me suivait, tout en se cachant derrière moi.

- Rah, un peu de cran Marco!

- O-Oui!

On se met en ligne et on attend le signal.

Tout cela me rappelle les après-midi que je passais avec mon grand frère à jouer à la « guerre ». C'était toujours lui le méchant et c'est toujours moi qui gagnais. Sauf qu'ici c'est bien plus réaliste et les armes ne sont pas en bois...

Mon soldat~Where stories live. Discover now