Chapitre 3: Des..pleurs...?

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Je me réveillai en sursaut, d'un bond, de mon inconscience accompagné d'un mal de tête. J'ouvris les yeux, j'étais allongé sur un sol froid. Du carrelage... Me mettant sur mes coudes, je repris mes esprits. D'une main, j'appuyai ma tête. Cela intensifiait la douleur, ce qui me ferma involontairement les yeux, mais appuyer me permettait de savoir à quel endroit précis la douleur se trouvait. J'ouvris de nouveau les yeux en reposant ma main sur le sol froid, un frisson me parcourut le bras et longea tout mon corps. Le cœur battant à toute vitesse, j'entendis des voix et des rires. Mon regard se tourna donc vers eux.


-Trente-sept minutes et quarante-deux secondes. Tu n'as pas battu ton record... Je suis déçu. Est-ce à cause des vacances ?


Je ne répondis pas. J'étais bien trop effrayé, de plus, j'étais gelé. Je reculai en arrière jusqu'à ce que mon dos soit contre un mur, me trouvant toujours au sol.  Ces voix détestables... Tout le monde pouvait deviner de qui elles appartenaient. C'était bel et bien le groupe de racailles du lycée que j'ai croisé tout à l'heure.
Le chef était adossé contre le mur, une jambe pliée, le pied appuyé contre le mur, l'autre jambe tendue au sol pour tenir debout. Il avait sa main gauche dans la poche de sa veste en cuire de motard. Et la main droite, quant à elle, tenait un chronomètre... Celui qui comptait le temps que j'ai mit à sortir de mon inconscience... Le reste du groupe était debout lui aussi, les bras croisés, le sourire narquois inscrit aux lèvres... Des têtes me regardant de haut.

Il manquait sa pute de service.


-Bon. Sinon, moi et mes potes on a entendu que tu venais de te la péter dans le couloir avec une petite baston il y a...une heure ? Avec un certain Haru. Et malheureusement pour toi, il s'agissait de l'un de mes cousins.


Comme par hasard...

Mon visage afficha une tête apeurée lorsque je reçus la nouvelle... Je commençais à trembler. Mon cœur ne cessait de battre à une vitesse élevée.


-Et donc...


Il eut un petit blanc avant de continuer sa phrase.


-Bon, tu connais la suite, hein !


Le chef s'approcha de moi. Je me collai au mur pour essayer de reculer mais il me prit par le col et me leva, me ramena un peu vers lui et me jeta contre le mur. Mon dos se raidit, suivit d'une légère douleur. Toujours en me tenant par le col, plaqué contre le mur, il me dit une dernière chose, d'un ton ferme:


-T'as de la chance qu'on reprenne les cours dans vingts minutes. Je n'ai pas vraiment l'envie de me salir dès le matin...

-Et bien grade la ton envie.


Ces mots m'étaient sortis tout seul. Je savais qu'il allait me les faire regretter. Mon cœur se remit donc à battre à toute vitesse. Il me serra le cou et me propulsa trois mètres plus loin. J'atterris au sol , une douleur me traversa tout le corps, surtout aux poignets qui m'ont servi pour atterrir sans trop de difficultés. Il vint vers moi et s'approcha de mon visage:

- T'as intérêt de me rapporter une surprise ce soir... Gamin.


Sa main se mit en forme de poing et me frappa fortement le visage du côté gauche. Ma tête fut propulsé de côté et alla se cogner contre le mur qui se trouvait à même pas un mètre de moi. Une fulgurante douleur prit de nouveau place. Ma vue se troubla. Ma tête tournait. Mon corps était allongé au sol. Le groupe se retourna et partit. Je pouvais distinguer des rires et des paroles mais qui m'étaient incompréhensibles. J'avais trop mal pour me concentrer et décrypter leurs paroles...

 Après une minute, je me mis sur mes coudes et m'adossai contre le mur. Je ne pleurai pas mais l'envie était présente. Je retenais un cri de douleur. Un coin de ma tête était chaud. Drôle de sensation, bizarre. Ma main alla donc toucher doucement ma tête. Lorsque je la vis, du sang s'y trouvé. Je me levai donc pour me diriger vers le lavabo où se trouvait juste au dessus un miroir brisé. Appuyé sur mes genoux, mon dos se redressa et j'avançai pas à pas avec beaucoup de difficultés, ma tête était encore saoule. Arrivé devant le miroir, je m'appuyai aux rebords du lavabo et examinai ma tête. Ma main passa dans mes cheveux en les relevant pour pouvoir trouver l'endroit précis d'où venait le sang. Je découvris une légère ouverture. Pas très profonde. Rien de grave en tout cas. Je fis couler de l'eau, rinçai mes mains puis en attrapai un peu pour ensuite la lancer sur mon visage tout en enlevant le sang qui coulait. Lorsque ma tête fut nettoyée, je reposai mes mains sur les rebords du lavabo et je m'observai dans la glace. Je regardais ma tête déprimante, pitoyable, ignoble. Pourquoi ne suis-je toujours pas arrivé à mes fins ? Qu'est ce qui me retient ? Puis, de nouveau, un frisson me parcourut le long des bras jusquà mon dos, je pouvais sentir les poils de mes bras s'herisser. Cette sensation électrique me calma. J'écoutais le silence qui se trouvait. Aucun bruit. Je me détendis, tournant légèrement ma tête sur les côtés pour observer les alentours. Personne ne s'y trouvait. J'étais plongé dans mes pensées quand soudain la sonnerie retentit. Me sortant de cette noyade d'un sursaut, ma tête se releva en direction de la glace. Je n'avais aucune envie de retourner en cours. Surtout pas après ce qu'il venait de se passer. Puis ma vue commença à se broullier. Les larmes me montèrent aux yeux. Je passais ma main d'un geste rapide avant que les larmes ne tombent. Me regardant toujours dans la glace, je me mis à m'insulter de fragile, de mauviette... Je ne méritais pas de vivre.. J'étais trop faible... Ignorant totalement que je devais rejoindre ma classe, je sortis des toilettes. La sonnerie devait avoir retenti depuis au moins dix minutes. J'avançais d'un pas déterminé à l'exterieur du batiment. Je me mis même à courir, oubliant ma douleur. Je me dirigeais derrière le lycée, de vieux escaliers en fer s'y trouvaient. Je les montais à toute vitesse, les pas résonnés, et me retrouvai enfin tout en haut. Il faisait encore plus froid qu'en bas. Le vent passait à travers mes vêtements. Je contemplais la vue qui se trouvait en face de moi. Je m'avançais doucement, à bout de souffle, jusqu'à me retrouver au rebord du vide. Je m'assis tout en contemplant la ville, silencieux, écoutant ma respiration, les klaxons de voitures... Le vent... Ma vie va donc s'arrêter là ? Je vais enfin pouvoir me liberer de cette vie qui me garde prisonnier en tant que victime. En tant qu'une faible victime... Je fermai mes yeux et continuai d'écouter ce calme appaisant, toujours plongé dans mes pensées. Mon exterieur se montrait tranquille, calme contrairement à mon interieur qui ne cessait d'être en ébullition, en explosion. Puis... Des pas.. De qui venaient-ils ? Je les entendais se rapprocher. Puis une respiration...tremblante... Pourquoi ? Comment ça ? J'ouvris les yeux. Le bruit de pas s'arrêta.

Que... Mais...Puis la respiration devenait plus forte, plus tremblante, suivit d'un froissement de vêtements: un geste.

Mon propre jeu Where stories live. Discover now