22| Dragon et autres face-à-face

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Le trio se figea instantanément alors que les ailes de la créature se posaient lourdement sur les tuiles de l'immeuble victorien, en faisant dégringoler une douzaine qui vinrent se fracasser sur le trottoir, trois étages plus bas.

La créature, haute de plus de deux mètres, les observait à tour de rôle, sa tête ne bougeant que de quelques centimètres à la fois tandis qu'elle jaugeait si les humains en face d'elle constituaient une menace.

Ses grands yeux d'un brun foncé les dévisageaient sans cesse. La créature ne cillait pas et cela rendait la jeune moldue anxieuse. Alors quand, en plus, elle braqua son regard sur elle, Catherine se retrouva comme pétrifiée. Dans l'impossibilité de bouger et sachant pertinemment qu'un geste brusque serait leur perte à tous, Catherine soutint le regard du dragon gigantesque en face d'elle.

Un dragon... Elle aurait voulu crier de joie et de peur face à un tel spectacle.

Quand Newt lui avait parlé de ces créatures, elle avait été absolument enchantée mais entre en entendre parler et se retrouver en face d'une, il y avait une grande différence et Catherine aurait préféré ne jamais subir cela. Le danger était palpable, ne serait qu'à la tension qui exsudait de Newt.

Les yeux du dragon s'enfonçant dans les siens, Catherine ne remarqua que plus tard que Newt s'était imperceptiblement déplacé sur sa gauche, de manière à la cacher dans son dos et quand finalement elle perdit de vue la créature, un épais nuage de fumée apparut devant son visage et elle réalisa alors qu'elle avait retenu sa respiration pendant tout ce temps, trop effrayée à l'idée que le moindre son ne provoque la colère de l'animal.

S'ensuivirent plusieurs secondes d'un calme pesant où personne n'osa bouger. Le dragon, du haut de son perchoir, dévisageait les deux sorciers et les deux frères réfléchissaient à toute allure, espérant trouver une solution à ce problème épineux.

Finalement, ce fut la voix calme et basse de Newt qui brisa le silence.

— Baisse ta baguette, demanda-t-il à son frère qui se figea aussitôt.

Thésée resta immobile plusieurs secondes après la demande de son jeune frère, explorant toutes les possibilités, puis il tourna doucement la tête vers lui, évitant tout geste brusque, et Catherine sut, au regard désapprobateur de celui-ci qu'il allait protester. Newt dut le voir aussi car il ajouta :

— C'est un Vert Gallois, un dragon très paisible. Il n'attaquera pas s'il ne se sent pas menacé.

Comme pour prouver ses dires, Newt leva les mains au-dessus de sa tête et fit deux pas en avant, attirant ainsi l'attention du dragon sur lui. La tête baissée, il fit un signe de tête à son frère qui obéit. L'Auror gardait cependant toujours un œil sur la créature et il s'approcha avec précaution de Newt. Se postant derrière son frère et baissant la tête, il chuchota :

— Il faut l'attirer en dehors de la ville.

— Je m'en occupe.

— Et comment est-ce que tu comptes faire ça ?

Newt, toujours la tête baissée et les mains en l'air, eut un petit sourire.

— Je vais le provoquer.

Thésée fronça les sourcils, tout sauf emballé à l'idée de laisser son frère s'embarquer dans un duel avec un dragon et sa contrariété dut se faire sentir, car aussitôt le dragon remua nerveusement, surveillant les deux frères d'un air menaçant.

Paisible, mon œil, oui !

— C'est moi l'Auror, c'est à moi de m'en occuper, Newton.

— J'ai plus d'expérience avec les dragons, rétorqua aussitôt son frère.

Un Cœur en Or | Newt ScamanderWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu