Chapitre 62. Énervée (corrigé)

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Quoi ?! il n'avait tout de même pas osé ? Je ne me maudissais pas d'exister, c'était terminé ce temps-là. J'étais passée à autre chose. Et d'où tenait-il toutes ces informations ? Ce nétait pas moi qui avait tué ma mère, c'était quand mon frère avait voulu sortir que ça s'était compliqué. Ce n'était de la faute à personne, c'est ce que j'essayais de me convaincre depuis que mon père m'avait tout révélé.

Je levais un regard dur et noir vers Hunter. Je m'approchais rapidement de lui, levais le bras et le giflais de toutes mes forces. Sa tête tourna sur le côté et il eut un air surpris.C'était bien fait pour lui.

-Tu n'as pas le droit de dire ça ! Ça blesse la personne, ce genre de chose, dis-je avec les larmes aux yeux.

Il redevint silencieux pendant de longues secondes puis tourna lentement sa tête vers moi, frottant un peu sa joue endolorie. On était maintenant égaux, j'avais fait l'erreur de blesser gravement Allan et Hunter avait fait l'erreur de me rappeler un très mauvais souvenir. Et la gifle dans tout ça ? Elle ne comptait tout simplement pas. Je ne voulais pas qu'il trouve un moyen pour se venger. Qui sait l'insulte qu'il pourrait sortir cette fois-ci.

Je sortis de mes pensées en remarquant que je pleurais. Oui, je pleurais, et devant Hunter. Mais bon, ça ne me faisait pas grand-chose puisque lui-même était venu me brailler dans les bras à cause d'un problème de famille qui le détruisait de l'intérieur, l'autre soir. Je me retournais et reniflais, voulant éviter qu'il croise mon regard noyé de larmes. Ce fichu souvenir me faisait atrocement mal. Même si je n'étais qu'un bébé et que je ne m'en rappelais pas d'une certaine manière, ça faisait mal de penser à un moment comme celui-là. Penser à un moment dont on était en quelques sortes responsable d'un malheur. Mais le destin en avait voulu ainsi, on ne pouvait rien y faire.

Je cachais mon visage dans mes mains et pleurais encore. D'un côté, ça faisait du bien de se dégonfler un peu, j'avais vécu tant de stress. Je devais me vider un peu. Mais d'un autre côté, je me montrais faible, mais ça m'importait peu.

-T'es qu'un enfoiré, soufflais-je parmi deux sanglots.

Je le sentis se rapprocher de moi et presser mon dos d'une main. Il me fit avancer vers je ne sais où. Ça ne m'étonnerait pas qu'il s'éloigne encore plus du réfectoire. On devait être rendu dans l'un des sentiers de la forêt, d'après le bruit des feuilles et des oiseaux que l'on pouvait entendre.

-Tu devrais arrêter de pleurer, tu es encore moins belle, me dit-il après quelques minutes de silence.

-Va te faire foutre, dis-je en enlevant mes mains de mon visage et en tournant ma tête pour le regarder, mon visage rougit par les larmes.

Il me dévisagea un instant.

-Mh, tu devrais recacher ton visage, t'es affreuse comme ça aussi, se moqua-t-il.

Mais qu'est-ce qui lui prenait de me dire ça ? Il voulait vraiment que je le frappe ou quoi ? Non, mauvaise idée, il allait se venger. Mais là, il ne faisait qu'empirer les choses, ça m'énervait.

-Et toi, tu devrais te la fermer, dis-je sèchement en essuyant mon visage du revers de la main.

-Tu cesses de pleurer et je me la ferme, dit-il.

-Parfait alors ! Fis-je.

Il devint silencieux et moi je cessais mes larmes. C'est vrai que j'étais affreuse quand je pleurais. À chaque fois, mon visage devenait rouge et je n'avais en aucun cas l'air d'une mignonne petite fille qui pleurait. Au contraire, je ressemblais plus à... Je ne savais pas trop. Pas facile de trouver le bon mot pour décrire une fille qui pleurait en ayant un visage rouge, crispé et affreux.

Mes pensées furent dérangées par un coup de coude que je reçus sur l'épaule. Je fronçais les sourcils en tournant mon regard vers le métamorphe.

-Argh, tu m'énerves ! Me plaignis-je. Pourquoi tu fais tout ça ?

-Parce que j'en avais envie, me répondit-il tout simplement en regardant devant lui.

-Ouais et moi j'ai vraiment envie de te frapper !

Il tourna les yeux vers moi, me regardant avec un sérieux dérangeant.

-Alors frappe-moi.

Sa réponse me surprit, mais ça ne m'empêcha pas de lever mon poing et de l'abattre sur son torse fortement lorsqu'il se tourna vers moi. Étonnement, il n'eut aucune réaction. Ma force de chaton expliquait tout, je n'avais juste pas de force dans mes muscles, ou à peine.

-Aïe, j'ai mal, se moqua-t-il en prenant la voix d'une fille et en imitant une grimace de douleur.

En public, il n'aurait jamais réagi ainsi. Mais quand il n'y avait personne, comme en ce moment, sa soi-disant gêne disparaissait. Des fois, il pouvait être dur et froid, alors qu'à d'autres moments, il se moquait gratuitement des gens.

Je voulus le frapper à nouveau, mais dans les côtes. Mon poing se dirigeant rapidement vers son abdomen, il fut stoppé par la main d'Hunter puis le reste se passa très vite.

Il tira ma main de manière à ce que je sois attirée vers lui. Je fus plaquée à son torse pour être ensuite plaquée dos contre un arbre en quelques secondes. Il saisit mes deux poignets en un temps record sans que je ne puisse rien faire, les mettant de chaque côté de ma tête, puis il se colla à moi, bassin contre bassin, torse contre poitrine. Il réduit finalement l'espace qui séparait nos lèvres et m'embrassa. Un baiser nuancé de douceur et de brutalité.

Je fus surprise, mais je fermais tout de même les yeux un instant. De longues secondes s'écoulèrent. Puis, remarquant son geste, je reculais rapidement la tête pour rompre le baiser.

-Jamais deux sans trois, hein ?! Pensais-je à haute voix, complètement perdue.

-Quoi ? Me demanda Hunter, toujours collé contre moi.  



Métamorphe {Terminée/Corrigée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant