Épisode 1

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Je publie ici le premier épisode (Saison 1) de ma nouvelle série Brooklyn Paradis, n'hésitez pas à me faire des retours. L'intégrale de la Saison 1 est déjà disponible sur les plateformes Kindle, Kobo, Fnac, Apple & Nook, cependant, je suis en train d'écrire la Saison 2 et je suis assez tentée de publier les premiers épisodes ici.


SAISON 1 – ÉPISODE 1

Alerte Orange

Courtney Burden poussa la porte de la chambre entrouverte, se faufila dans la pénombre de la pièce. Son petit Sawyer suivait sans difficultés sa première année de maternelle. Il était temps pour lui de trouver une indépendance, de devenir un petit être social et de se faire ses camarades. Elle avança sur la pointe des pieds ; il était temps pour elle, de faire pousser des bambous, des amaryllis et des cerisiers japonais dans la brique, le béton des terrasses de New York, d'embellir les toits de la ville et le quotidien de ses habitants. Elle s'assit sur le bord du lit de son fils qui pleurnichait et réclamait des explications.

— Travailler, mon chéri. Travailler.

Elle répéta le mot avec un tel enthousiasme que son fils se mit à pleurer de plus belle.

— Pourquoi tu vas travailler ?

— Pour gagner de l'argent.

— Papa n'a pas d'argent ?

— Si, mais maman aussi doit gagner de l'argent.

— Pourquoi ?

— Pour être comme papa.

— Je veux aller à l'école avec toi.

Courtney lui promit dans l'obscurité de la pièce que demain, elle l'emmènerait à la maternelle.

— Aujourd'hui, j'ai un rendez-vous important.

Elle l'embrassa sur le front, les joues, dans le cou et sur le ventre qu'il avait grassouillet et doux, lui murmura qu'elle l'aimait plus que tout et lui fit une promesse.

— Ce soir, nous mangerons japonais.

Il adorait les desserts qu'on livrait avec les sushis. Il cessa de sangloter. Ses dernières larmes roulèrent dans les draps.

— Papa t'emmènera à l'école. Rendors-toi. Il est encore trop tôt.

— Moi, je préfère quand tu m'emmènes à l'école.

Sawyer contempla de ses grands yeux mouillés la fine silhouette de sa mère s'éloigner et disparaître derrière la porte qu'elle laissa entrouverte, parce qu'il avait peur des monstres qui habitaient sa chambre quand celle-ci était plongée dans le noir.

Être à pied d'égalité pensa Courtney qui descendait dans la cuisine. Jeb, dans le pyjama de soie qu'elle lui avait offert pour Noël, finissait un bol de céréales. Elle pensait déjà à son rendez-vous, ses premiers clients. Des clients de son mari.

— Tu connais leurs goûts ?

— Je leur vends des actions, pas des fleurs. Surtout pas d'amaryllis. Craig m'a confié que son mari, Jeb encadra le mot « mari » de guillemets qu'il dessina dans les airs avec deux doigts, ne les aimait pas.

— Tu fais bien de me le dire.

Elle n'avait pas faim, elle sentait son estomac se nouer, elle n'avait pas exercé son métier de paysagiste depuis cinq ans. Elle fit tomber la tasse dans laquelle elle se servait un café. La tasse se brisa sur le carrelage en deux morceaux distincts.

— Zut, ma tasse préférée.

Elle ramassa les débris, les posa sur le comptoir de la cuisine.

Brooklyn ParadisWhere stories live. Discover now