Chapitre 6 - Me against You

Start from the beginning
                                    

— La dernière fois que tu m'as dit ça, tu t'es mis brusquement en tête qu'on était devenus amis et tu me colles depuis.

— Je ne te colle pas, pour ton information. Je sympathise avec toi. Nuance.

Si "sympathiser" pour lui veut dire "lancer à quelqu'un qu'on est tombé amoureux" eh bien il a une drôle de façon de voir les choses, car sur ce point-là, nous ne sommes pas du tout raccord.

— Ah ouais... On a vachement sympathisé, dis donc. Tu débarques dans ma vie avec tes projets et tes folles idées et tu crois sincèrement que, par je ne sais quel miracle, je vais participer ? Sérieusement, on n'est pas dans un conte de fées.

— En fait, tu es fâchée parce que je t'ai dit que je t'aimais, c'est ça ?

Je ne voulais pas repenser à ça, à ce que j'ai entendu, il y a de cela quelques heures. Et le voilà qui remet le sujet sur le tapis. Je vais l'étrangler. Je vous jure que s'il continue, je vais lui faire du mal.

— Écoute Caleb, je ne sais pas dans quel monde tu vis, mais dans le mien, on ne balance pas à quelqu'un qu'on ne connaît que depuis vingt-quatre heures qu'on est tombé amoureux de lui. Cela ne se fait pas.

— Théoriquement ce n'est pas toi que j'aime... C'est ton corps, s'empresse-t-il de rectifier comme si j'avais besoin que l'on continue à débattre.

— Vas-y... Remue le couteau dans la plaie.

Et mets-y du sel tant qu'on y est ! Franchement, je ne suis plus à ça près.

— Pardon... Mais c'est juste que je voulais que tu m'écoutes et ça a plutôt bien marché, mais promis, je ferai attention à ce que je dis maintenant. Je ne te pensais pas aussi sensible, à vrai dire.

— Tu pensais que j'étais un cœur de pierre ? Que parce que j'évite critiques et moqueries à longueur de journée, je ne suis pas sensible aux petites choses ? lancé-je avec une certaine rancœur.

Il a l'impression de me connaître, mais au fond ce n'est pas le cas du tout et ça, ça m'énerve au plus haut point !

— Ce n'est pas ce que je voulais dire, et tu le sais. Je dis simplement que tu parais plus forte que tu ne l'es réellement, apparemment.

— Scoop pour toi l'ami, je suis une guimauve. Ça te va ? Maintenant, laisse-moi tranquille.

— Non.

À peine ai-je remis un écouteur dans une oreille qu'il se permet encore de l'enlever sans ma permission.

— J'étais sérieux plus tôt. J'ai vraiment besoin de toi pour ce projet. Tu es exactement ce que je recherche !

— Trouve-toi une autre grosse. Pas intéressée.

— Alexandra... C'est important ! Tu n'as jamais eu de rêves, toi ? Tu n'as jamais eu envie de les réaliser ?

— Honnêtement ? Dès que j'ai eu un semblant de quelque chose s'approchant d'un rêve, la destructrice Savannah s'est fait une joie de tout piétiner sur son passage donc non, je n'ai pas de rêves.

— Comment tu fais pour vivre sans rêves ? Je trouve ça triste.

— On s'y fait.

Le bus s'arrête à quelques mètres de chez moi et je descends, laissant Caleb derrière moi. Mais voilà que ce dernier se lève et me suis jusqu'à me rattraper. Je retire ce que j'ai dit, il est pire qu'un chewing-gum.

— Tu sais, tu ne me fais pas peur. Tu peux dresser un mur entre nous, je le franchirai. Tu peux me mettre des obstacles, je les surmonterai tous. Je savais que la tâche ne serait pas aisée, mais je ne suis pas quelqu'un qui abandonne aussi facilement.

— Tant mieux !

— T'as vraiment une carapace sur toi, hein ?

— Non, seulement 75 kilos de graisse, et je ne parle pas de ma masse corporelle au total : 90 kilos de bonheur !

— J'aime les défis, ça tombe bien.

Il s'arrête puis prend une grande inspiration avant de crier dans toute la rue :

— Je déclare solennellement faire de toi mon défi numéro 1, Alexandra !

Là encore, on s'attire tous les regards des passants et j'ai envie de le maudire. Ce type aime vraiment être au centre de l'attention, ce n'est pas possible. Moi qui ne cherche qu'à faire ma vie tranquillement dans mon coin, sans personne, lui est totalement mon opposé. On ne peut pas être amis. Ni amis, ni rien d'autre. On est trop différents et je ne supporterai pas ça.

— C'est ça... Si ça peut t'amuser, soufflé-je exaspérée.

— Tu verras. Dans trois semaines, tu auras capitulé et moi j'aurai gagné !

— Mais bien sûr... T'as raison, l'espoir fait vivre apparemment.

Je sens soudainement ses mains glisser autour de me taille, me figeant totalement. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi proche. Je me retourne brusquement pour lui en coller une tandis qu'il se baisse et esquive avec une grâce incroyable.

— Raté ! déclare-t-il en riant.

Encore ce rire de gamin ! Il s'éloigne en reculant d'un pas, avant de me gratifier d'un grand sourire. Il paraît si sûr de lui... C'est énervant. Frustrant.

— Tu te penses gagnant, n'est-ce pas ?

— Oh oui...

— C'est ce que l'on verra. Crois-moi, tu ne gagneras pas.

— Et toi, tu ne me résisteras pas.

Retenez-moi, je vais le tuer. Il en a encore beaucoup des phrases types "lover" ?

Un volcan explose en moi. Si je n'étais pas comparable à un sumo, je lui aurais sauté dessus, là, dans la rue, devant tout le monde, et je les aurais étranglés, lui et son orgueil. Je lui aurais fait avaler ce petit air fier qu'il affiche sans cesse.

Rira bien qui rira le dernier.

Moi aussi je suis joueuse, mais s'il y a bien une chose qui m'insupporte, c'est la défaite. Et toi Caleb Lonford, tu ne gagneras pas aussi facilement que tu sembles le croire. Parole de grosse !

icon lock

Show your support for Manon Seguin, and continue reading this story

by Manon Seguin
@ManonSeguin
L'histoire d'une beauté cachée. *** Alexandra n'a qu'un seul complexe...
Unlock a new story part or the entire story. Either way, your Coins help writers earn money for the stories you love.

This story has 31 remaining parts

See how Coins support your favorite writers like @ManonSeguin.
Miss Kilos - Parole de grosseWhere stories live. Discover now