Pour une giclée de sang

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Nathalie Brown était une jeune fille comme les autres dirait-on. Mais non, elle était spéciale, très spéciale. C'était une fille à la beauté subtile. Elle faisait tourner la tête de plus d'un. Dès son plus bas âge, les garçons lui tournaient autour; mais elle ne s'était jamais laissé aller. Elle restait toujours aussi mystérieuse.

Elle avait maintenant dix-huit ans et sortait de l'orphelinat dans lequel elle avait grandi. Il lui avait été raconté qu'elle avait été abandonnée au seuil de l'orphelinat. Ils l'avaient alors recueilli et lui avait offert le foyer que ses parents n'auraient pu lui offrir. Pendant les dix-sept années qu'elle y avait passé, elle était solitaire. Ainsi, elle avait gardé son secret.

Mais en réalité, elle ne l'était pas, non. Dans sa tête, elle entendait trois autres voix que la sienne. Au début, elle croyait être folle; elle s'en arrachait presque les cheveux. Mais avec le temps, elle s'y était faite. Même si avec les voix elle était souvent en conflit, elle avait fini par aimer ça. Et ce n'était pas la seule chose qu'elle aimait. Elle adorait voir les éclaboussures de sang sécher sur sa peau. Elle aimait voir le sang gicler. C'était Lily, une des voix dans sa tête qui l'avait fait aimer cela.

Elle les avaient toutes surnommées. Elles les différenciaient grâce à leurs voix et à leurs goûts différents. Lily aimait voir le sang couler; elle aimait le voir éclabousser. Vivi, elle, aimait voir les flammes brûler, consumer, détruire. La dernière, Riri, était sadique. De toutes, Nathalie préférait Lily. Elle prenait autant de plaisir qu'elle a regarder ce nectar qu'était le sang couler. Elle y avait goûté et elle avait aimé.

Pendant toutes ces années, elle s'était débrouillée pour que personne ne découvre son secret. Elle savait qu'elle se ferait sans doute interner. Mais elle ne voulait pas être soignée. Elle se sentait bien avec les voix. Grâce à elles, elle se sentait moins seule, moins délaissée. Elle avait su satisfaire ces dernières discrètement. Lorsqu'elle ne le faisait pas, elles la faisait souffrir. Elles se mettaient à parler toutes à la fois, criant, l'insultant. Elle se retrouvait donc avec une migraine si aiguë qu'elle en perdait connaissance.

Nathalie était en ce jour très heureuse. Ou plutôt, les voix l'étaient. Elles pourraient enfin assouvir leur désirs les plus sombres. Nathalie avait fait ses au revoir aux personnes qui avaient été sa famille jusque là, puis avait prit ses affaires et le chèque de l'état. Elle était à présent en route pour le petit appartement que lui avait dégoté la Sœur Marie-Françoise qui travaillait à l'orphelinat.

***

Elle s'était installé dans le petit appartement et s'y sentait incroyablement bien. Elle était si heureuse d'avoir enfin un chez-soi. Fièrement, elle avait rangé ses affaires dans la petite armoire murale de la chambre. Elle avait disposé ses objets de toilettes dans la salle de bain sans craindre que qui ce soit vienne les lui piquer. Ce soir, pour la première fois, elle sortirait. Elle visiterait la ville toute seule, sans couvre-feu. Les voix dans sa tête s'extasiaient d'avance. Elles lui avait demandé de trouver un homme sur qui elles pourraient ensemble, assouvir leurs fantasme.

C'est ainsi que Nathalie était en route pour le Club le plus branché de la ville. Elle s'était acheté un peu plus tôt dans la journée une tenue adéquate. Elle avait choisi une robe moulante au décolleté plongeant et une paire de sandales à talons assortie. Elle savait qu'elle n'aurait pas de mal à se trouver un homme. Elle était irrésistiblement belle.

À peine était-elle entrée dans le Club que Lily, Vivi et Riri de mirent à pousser des cris de joie. Malgré la musique assourdissante, elle entendait les voix de ses partenaires en crime, au vrai sens du terme. Elle se dirigea vers le comptoir et demanda au barman de lui servir la boisson la plus alcoolisée dont il disposait. C'était aussi la première fois qu'elle buvait de l'alcool. Le barman lui tendit un petit verre rempli. Elle le bu d'une traite. Le liquide lui brûla la gorge mais elle ne laissa rien transparaître. Elle n'imaginait pas que l'alcool avait si mauvais goût. Pourtant, elle commanda un autre verre. Lily le lui avait conseillé et elle ne lui refusait rien.

Elle était à son cinquième verre lorsqu'un homme s'approcha. Il était plutôt beau, avec son t-shirt blanc qui laissait devinait son corps d'apollon. Riri affirma que ce serait lui ce soir, lui ou personne d'autre. Lily et Vivi acquiescèrent. Nathalie se lança alors. Elle apprit que ce bel homme s'appelait Max. Elle n'entendit plus le reste de la conversation, trop occupée à calmer les voix. Elles mourraient d'impatience et le faisait bien comprendre à Nathalie. Nathalie glissa alors un "allons chez moi" a l'oreille de Max.

Arrivé à son petit appartement, elle ne perdit pas de temps. Une fois avoir fermé la porte derrière elle, elle se jeta sur Max et l'embrassa a en perdre haleine. Elle en profita pour lui mordre la lèvre inférieure aussi fort qu'elle avait pu. Le sang de ce dernier coulait à présent dans sa bouche. Elle sentit des vagues de plaisir l'envahir. Elle ne faisait pas attention aux grognements que poussait Max et continuait à sucer sa lèvre. Que son sang était délicieux !

Elle l'entraîna dans sa chambre et lui proposa de lui attacher les poignets à la tête du lit. Il accepta sans réfléchir. Elle sortit le matériel quelle s'était procuré plus tôt en plus de sa tenue. Après avoir enlevé son t-shirt à Max, elle saisit la corde avec laquelle elle fit des noeuds comme sœur Marie-Françoise lui avait apprit à faire à chaque poignet. Bien serrés et impossible à défaire facilement. Elle vérifia qu'il était bien attaché et lui offrit un sourire narquois. Très vite, Max se retrouve se retrouva en tenue d'Adam; aussi nu qu'un ver de terre. Il était si excité que s'en était douloureux. Il adorait que les femmes prennent le contrôle.

Nathalie saisit alors un foulard et le lui attacha autour des yeux. Elle fit derrière sa tête un noeud aussi serré que ceux à ses poignets. Cela excitait davantage Max. Elle alluma quelques bougies qu'elle posa sur le sol. Que c'était beau de regarder les flammes danser ! Elle prit maintenant la ceinture de son amant et l'asséna avec. Ce dernier poussa un cri de surprise et de douleur mais il comprit qu'elle y prenait du plaisir. Il passa sa langue sur les lèvres mais il grimaça au goût âcre du sang séché.

Nathalie se mit à califourchon sur son amant et lui donna encore un coup de ceinture. Elle descendit, et à son tour se déshabilla. Elle remonta sur le lit et plaça le membre dur et dressé de son amant à l'entrée de son sexe. Sans crier gare, elle le chevaucha. Tous les deux poussèrent un long soupir de plaisir. Elle commença à bouger aussi rapidement qu'elle pouvait et ils atteignirent bientôt tous les deux le point de non-retour.

Elle avait eu du plaisir, mais elle en voulait beaucoup plus. Elle prit la bouteille d'alcool et en aspergea la poitrine de son amant. Elle prit une bougie au sol, puis approcha la flamme du torse de l'homme. En un clin d'œil, l'alcool commença à brûler et Max se mit à pousser des cris stridents. Elle lui enfonça un bout de tissu dans la bouche pour ne pas alerter les voisins. Nathalie regardait son œuvre, des étincelles dans les yeux. Elle le chevaucha encore et recommença ses mouvements rapides.

Entendre son amant crier de douleur et regarder la danse consumante des flammes en plus d'avoir son membre dur en elle était juste le pied. Des spasmes de plaisir la submergèrent. Mais elle en voulait plus. Toujours plus. Alors elle se pencha vers un de ses poignets et commença à arracher la peau de celui-ci jusqu'à ce que ses dents trouvent les veines à mordre. Elle les mordit sans attendre et s'abreuvait du nectar. Elle y prenait tellement de plaisir qu'elle n'avait pas senti que la chambre entière était en feu.

Elle avait bu le sang de son amant jusqu'à la dernière goutte. Lorsqu'elle rouvrit les yeux elle s'aperçut qu'elle était prise au pièges des flammes. Elle s'assit alors près du corps sans vie de son amant et contempla le spectacle sous ses yeux. Lily et Riri lui criaient de sortir de la. Mais elle ne bougea pas d'un poil.

Max fut son premier et dernier amant.

Rosae Crescunt Inter Spinas Où les histoires vivent. Découvrez maintenant