Chapitre 27 (2/2)

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- Vous savez, j'ai des gosses qui m'attendent la maison. Ils ont l'habitude de toujours s'accuser entre eux. Il ne m'est donc plus difficile de repérer du bluff quand j'en vois. Jeune fille, vous mentez comme une arracheuse de dent.

Pour la carrière on repassera du coup...

- Je vais prendre ça pour un compliment. Je ne voulais pas vous menacer, je ne sais même pas ce qu'il m'a pris. J'ai... J'ai vraiment besoin de cette info', lui expliqué-je.

- Je vois de la sincérité dans vos yeux. C'est aussi les gosses qui m'ont appris à distinguer ça.

Quand il parle de ses enfants, il regarde toujours au loin comme si le simple fait de dire leur prénom lui faisait revivre un moment passé avec eux. 
C'est émouvant mais David Clons gâche ce moment en secouant sa tête pour sortir de sa transe.

- Bien, comme j'ai du temps à perdre, j'accepte de de te dire où se trouve l'Institut mais pour ça tu dois deviner.

- Vous êtes sérieux ? demandé-je, énervée.

- Je n'ai rien à faire de plus pour le moment, je suis loin de mes enfants et de ma femme chérie. Et je ne peux même pas occuper ma matinée à aller à des cours inutiles puisque mon pouvoir n'a pas besoin d'être contrôlé. D'ailleurs, je ne sais même pas pourquoi monsieur Salomon m'oblige à reste ici car mon pouvoir est carrément inutile.

- La preuve que non puisque je vous demande de l'aide, réponds-je simplement

- Vous n'avez pas tord, acquiesce-t-il en rigolant. Mais revenons à nos moutons. Alors, une idée ?

Je réfléchis quelques secondes avant de donner mon avis.

- Selon moi,comme il fait froid la plupart du temps je dirais que nous sommes... dans le Nord, ou l'Est.

- Bravo ! Enfin on n'y est pas encore mais c'est un bon début.

Je me prends au jeu et je fais travailler mes méninges du mieux que je peux pour découvrir la vérité. Ce petit jeu me détend un peu, me faisant oublier qu'en ce moment-là, le corps sans vie de De La Tour est transporté dans un corbillard pour l'Angleterre, où un soit disant cousin éloigné au troisième degré [troisième degré est relativement proche... C'est comme Kevin et moi] prendra soin de sa dépouille. Ce que je retiens dans cette histoire, ce n'est pas le costume dans lequel il va être enterré (information que j'ai gratuitement eu de Stanley sans même l'avoir demandé), non c'est qu'il a été lâchement tué à cause de ma stupidité et que ses assassins ne seront jamais jugés pour leur crime.

Si je croyais aux esprits et aux fantômes, je serai persuadée que l'âme errante de mon professeur viendrait me hanter pour me faire expier mes pêchés. Heureusement que je n'y crois pas alors.

Une grosse demi-heure plus tard, je sors souriante du chalet de cet homme plus que surprenant, avec en poche l'information voulue. Il m'a tout d'abord semblé distant, puis mélancolique, papa grondeur, pour finir par joueur.

Cela ne me surprend pas. Tout le monde a tendance à penser que les humains ont une seule personnalité qui les guide mais c'est bien plus complexe que cela. Comme je me souviens de tout, j'arrive facilement à distinguer les différentes personnalités qu'arborent les personnes qui me sont proches.

Par exemple, mon père est de nature joyeuse, déborde d'amour mais à tendance à être beaucoup trop soucieux pour l'avenir, ce qui lui cause des rides prononcées au front.

I RememberWhere stories live. Discover now