Chapitre 17 (1/2)

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Partie 1

Mon plateau se fracasse sur le sol dans un gros "boum" et ma salade composée n'est plus que lambeaux. Une tomate essaye de s'échapper et roule jusqu'au pied d'Aidan qui l'écrase sans scrupule. Pauvre tomate.

Ce dernier me regarde, le sourire aux lèvres comme si ce qu'il venait de dire était normal. Son comportement est complètement incompréhensible.

Tous le monde nous fixe et on pourrait entendre une mouche péter. Romain, Walter et Stanley me regardent avec étonnement mais je n'y prête pas attention.

- Est-ce que j'ai bien entendu ce que j'ai entendu ? dis-je en haussant le ton car je me sens profondément blessée par ses mots.

- Si tu veux parler du fait que personne n'aime un monstre comme toi, oui tu as bien entendu. Je ne sais même pas pourquoi j'ai voulu faire ami-ami avec toi.

Aucune réaction du côté de mes colocataire... Génial, je l'attendais ce couteau planté dans mon dos !
Ma bouche reste bloquée, grande ouverte mais je me reprends et réplique.

- Ce n'est pas toi, il y a quelques heures, qui me trainait dans les pattes en me suppliant presque de devenir ton amie ? De te pardonner de m'avoir presque tué, lancé-je en désignant les marques de mon cou, et me demandais de te chanter quelque chose pour mieux me connaître ?

Il ne me répond pas et c'est tant mieux. Ses propos m'ont blessée et je sens mes yeux se brouiller.

C'est sans doute dans un élan soudain de folie que je prends son assiette remplie de pattes à la bolognaise pour lui renverser sur la tête. Il n'a que ce qu'il mérite.

Stanley me regarde, choqué, tandis que Walter se retient de rire. Les pâtes forment une sorte de perruque moche sur la tête d'Aidan, la sauce couvre sa chemise blanche qui est maintenant fichue.

Les gars ne semblent pas se rendre compte à quel point ce qu'il m'a dit me blesse.

Mais moi je ne rigole pas, je m'approche d'Aidan embolognaisé et lui dis d'un ton tranchant pendant que la viande et les pâtes désormais immangeables entame une course folle vers le sol et que ses yeux me fixent avec une sorte de... regret ?

- Ne t'approche plus et ne me parle plus jamais sinon je m'arrange pour que tu meurs. Bouffon.

Puis je lui prends son brownie -car le mien n'est plus que miettes sur le sol- et je m'en vais en retenant difficilement les larmes qui menacent de parcourir mes joues.

Je ne fais pas attention aux regards que je sens dans mon dos, j'ai l'habitude. Moi qui croyais que tout serait différent ici, que je ne retrouverais pas les mêmes personnes fourbes qu'autrefois, j'avais tord.

Je pousse les deux grandes portes et je les entends claquer derrière moi. Le bruit sonne comme un coup de tonnerre dans un grand jardin vide et silencieux.

Je marche, et marche encore. Je ne cesse de me répéter que je suis stupide, que j'ai baissé ma garde trop vite. Qu'aucun d'eux n'a levé le petit doigt pour contredire Aidan. Ma cuisse me démange...

- Rhaaaa, hurlé-je du plus fort que je peux. Stupide Cassiopée, tu es décidément stupide, idiote, une empotée de première.

Mon brownie fait un vol plané et atterrit dans un buisson.

A cause de ce connard, je n'ai rien mangé et mon estomac crie famine. C'est pas du tout comme si j'avais fais un effort physique éreintant !

Je souffle de frustration et m'appuie le dos contre un sol pleureur. Tiens, je devrais faire comme lui et laisser mes larmes, enfin lui c'est ses branches, tomber. Me dire que quoi que je fasse, je n'aurai jamais de vrai amis, et donc qu'il ne sert à rien d'en chercher puisque le résultat sera le même : tout le monde finit par me rejeter ou m'insulter. J'en viens à désespérer.

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