Chapitre IV : L'ignorance est la meilleure des défenses

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Partie 1

Léa

Il est redoutable. Je dois impérativement m'extirper d'ici ou je ne réponds plus de rien. Mark se dévoile comme étant un homme analyste, qui porte un jugement sur tout et très sûr de lui. Autant, depuis son arrivée, cela m'horripile, mais là, tout de suite, alors qu'il me fixe, je trouve ça étrangement attrayant. C'est bien là le problème, je ne veux en aucun cas me laisser séduire et surtout pas par lui. Et je pars dans des délires complètement contradictoires, encore une fois.

Je dois être en train de divaguer à cause de tous les événements qui s'incrustent en ce moment dans ma vie. Mais qu'est-ce qu'il me prend de lui toucher la paume de la main ? Je le lâche immédiatement, mon esprit reprend sa place. Je me remémore le moment où il a remis mon collier, ses doigts qui parcouraient ma peau m'ont procuré une sensation grisante inexplicable. Un délice, un délice sensuel et dangereux.

— Je crois que c'est bon maintenant, nous pouvons sortir d'ici, dis-je en essayant de paraître la plus sereine possible, alors que dans ma tête, c'est presque le Nouvel An tellement mes idées s'embrouillent.

— Vous en êtes sûre ? me susurre-t-il.

Oh mon Dieu, je ne savais pas que seulement quelques mots murmurés pouvaient m'embraser ainsi. Impossible de lui répondre. J'avais le pouvoir il y a encore un instant, mais il vient de le reprendre. Ça me déstabilise pendant que lui, j'en suis certaine, s'en galvanise. Avec ce qu'il me reste de lucidité, je décide de faire volte-face pour le regarder droit dans les yeux. Je m'exécute tout doucement, exactement de la même manière que tout à l'heure, en frôlant son corps.

Je m'adosse contre le mur pour mettre un peu de distance entre nous deux, ou tout du moins, quelques millimètres au vu de la taille de la pièce. J'essaie de retrouver un peu de contenance, sans succès. Il ne me laisse pas le temps de réfléchir, il replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Ses doigts, qui effleurent ma joue, sont comme une brûlure.

— Vous êtes très belle Léa, dit-il comme s'il me découvrait à l'instant.

Je reste interdite face à ces mots que j'entends pour la première fois de ma vie. Je ne me juge ni très jolie, ni très laide, juste normale. Pourtant, lorsque j'entends Mark prononcer ce compliment à mon égard, je ne détecte aucune once de mensonge dans ses propos. Parfois, on dit des choses aux autres uniquement dans le but de se les mettre dans la poche, mais dans ce cas-là et à ce moment précis, mon patron paraît sincère.

Je ne sais pas ce qu'il me prend, les mots de Mark me font pousser des ailes. Je me hisse sur la pointe des pieds, en m'agrippant à lui. Ce geste donne à mon corps l'opportunité de se coller encore au sien. Je remarque, pour la seconde fois aujourd'hui, de la surprise dans ses yeux.

— Vous aviez une plume dans les cheveux, dis-je en lui montrant l'objet de ma convoitise, elle s'est certainement échappée de l'un de ces oreillers.

Il me saisit vivement la main lorsque je bouge un peu afin de m'éloigner de lui.

— Vous avez raison, nous devrions sortir d'ici. Mais pas avant que...

— Pas avant que quoi

Ses yeux sont espiègles, il arbore aussi un air de prédateur. Je tente d'assourdir les pulsions qui commencent à vouloir m'assaillir. Il se rapproche et me prend par la taille pour ne pas que je lui échappe.

— Pas avant que vous ne me promettiez que, à partir de maintenant, vous écouterez mes conseils, répond-il avec son petit air arrogant.

Je déteste lorsqu'il est comme ça et je compte bien le lui faire savoir. Monsieur se croit supérieur, il prend son statut de directeur pour acquis. J'éclate de rire pour le piquer au vif.

LITTLE RUSK (Petite Biscotte)Όπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα