Chapitre 1

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Alors, me revoilà déjà pour vous proposer une autre de mes histoires d'amour adoré, qui cette fois-ci parle de vampire. Eh oui, moi aussi j'ai cette passion bien que commune pour ces adorable suceur de sang ^^ J'espère que cette histoire vous plaira.

Bonne lecture mes loulous :)


Eden

Depuis combien de temps n'avait-il pas mi un pied à l'extérieur ? A l'air libre ? Deux ou trois jours peut-être, bien que pour lui, le temps lui paraissait bien long. Assis sur le lit de fortune de la petite pièce qui ressemblait à une cellule avec ses murs gris et humides, ses bras autour de ses genoux, le jeune homme réprima un frisson.

Du haut de la petite fenêtre de la pièce minuscule dans laquelle on l'avait enfermé sans venir le voir une seule fois depuis, il percevait quelques rayons lumineux et faibles. La solitude et la tristesse menaçaient de s'emparer de lui chaque fois qu'il songeait que personne ne le cherchait.

Personne ne sait que je suis là, se dit-il amèrement, le cœur serré, et personne n'a besoin de moi.
Levant son regard luisant comme une améthyste vers l'unique fenêtre scellé par des barreaux en fer, il soupira. Les dernières lueurs orangées du coucher de soleil filtraient à travers la vitre, se répercutant contre le mur. La porte qui le maintenait enfermé en ce lieu sordide ressemblait à n'importe quelle porte d'un vieil immeuble abandonné. Sauf qu'il était impossible d'en réchapper, car elle avait été renforcée avec de l'argent. Un minerai qui risquait plus de l'affaiblir que de le tuer.

Surtout lui qui n'était qu'un sang-mêlé.
Un demi-vampire, aussi communément appelé par la communauté humaine et vampirique Dhampire. Personnellement, le jeune homme avec son teint d'albâtre et son charmant visage aux traits fins et réguliers préférait le terme de demi-vampire. Au moins, cela lui permettait de garder les pieds sur terre. Sa mère étant humaine, elle lui avait très peu parlé de son père. Elle évitait même de mentionner sa nature, qu'elle qualifiait d'abomination.

Plus d'une fois, il l'avait entendu dire que si elle avait su plus tôt qu'il était un vampire, jamais elle ne l'aurait fréquenté. Qu'elle ne l'aurait jamais épousé ! Et lui ne s'en souvenait que très vaguement. Après tout, la dernière fois qu'il le vit, Eden se rappelait qu'il venait de fêter ses quatre ans. Tout ce qui lui venait à l'esprit quand il pensait à son père fut sa grande beauté virile et quelque peu glaciale.
Sauf avec lui. Son père lui souriait toujours quand il le prenait dans ses bras. Il lui offrait un regard plein d'amour, du moins, c'est ainsi qu'il aimait s'en souvenir. Eden resserra sa prise autour de ses genoux en pensant qu'il avait hérité de la couleur d'un noir de jais de cheveux de son père, mais pas ses yeux. Son père possédait des iris mêlant le rubis pur à une teinte qui s'approchait du violet foncé, comme une améthyste. Mais cette deuxième couleur ne primait pas sur l'autre.

Toutefois, cela rendait son père encore plus séduisant, surtout avec sa grande taille et ses traits aristocratiques et réguliers. Contrairement à lui, Eden n'était pour commencer pas aussi grand que son père. Il devait sans doute lui arriver au niveau du torse, mais pas plus.
— Où es-tu...papa ? se demanda-t-il à mi-voix en fermant les yeux.
Souvent, Eden se demandait pourquoi son père ne l'avait pas retrouvé. Avait-il même pris la peine d'essayer ? Penser à ça le glaçait jusqu'aux os. Sans son père dont il ne connaissait même pas le nom et dont il ignorait tout, hormis peut-être l'étrange tatouage qu'il possédait dans le cou, Eden se sentait vulnérable.
De toute façon, tout cela importait peu à présent. Que son père le recherche ou pas, vu sa situation, il doutait de pouvoir s'échapper de sitôt. Cet endroit était habité par des vampires et pas n'importe lesquels. Rien que d'y repenser le fit frémir intérieurement. Il s'agissait de vampires de bas rang qui pour obtenir une meilleure position et de l'argent, capturaient et revendaient lors de ventes aux enchères des humains, et même des Dhampires.

Les acheteurs n'étaient ni plus ni moins que des vampires riches et influents. Comme ceux faisant partie de la noblesse et de la royauté. Ces derniers considéraient les humains comme du bétail, et les demi-vampires ne valaient pas mieux à leurs yeux. Leurs sangs étaient bien plus raffinés et précieux que celui de n'importe quel mortel. Voilà pourquoi on l'avait attaqué quelques jours plus tôt, alors qu'il se promenait seul au beau milieu de la nuit, à la recherche d'un humain pour se nourrir.

Il avait bien sûr tenté de fuir, mais la vitesse d'un hybride tel que lui ne valait pas celle, vive comme l'éclair d'un vampire. Même celui d'un vampire de bas rang.
Pourquoi fallait-il que sa malchance s'accumule à ce point ? Pourquoi ne pouvait-on pas le laisser vivre sa vie en paix ? Il ne faisait rien de mal en plus. Il recherchait uniquement l'identité de son père. Bien que cela ne fut pas bien fructueux jusqu'à présent.
Et puis même s'il l'avait retrouvé, rien ne lui disait que son père veuille toujours de lui. Après tout, cela faisait quatorze ans depuis la dernière fois qu'il le vit. Et il lui manquait. Eden s'efforçait de se raccrocher aux souvenirs qu'il gardait de lui pour tenir le coup. Pour ne pas sombrer dans le désespoir.

Il déglutit péniblement, la gorge nouée. Non seulement il avait très faim, mais aussi, il craignait ce qui allait bientôt se passer. Ses sens demeuraient à vifs. Il parvenait à entendre des bribes de conversations situées plus loin dans le même étage et ça ne s'annonçait pas bon pour lui. Il parvenait à entendre les gémissements étouffés des autres captifs, mais aussi ceux, plus impatients des vampires. D'après ce que ces derniers disaient, la vente était pour ce soir et certains nobles seraient présents.
Il se redressa quand il perçut quelques secondes après, l'une des voix, plus fermes, déclarer qu'il fallait à présent nourrir les futurs esclaves.

... une pochette de sang suffira et après, je veux qu'ils soient tous propres et bien habillés...les acheteurs les préfèrent en formes et bien beau...pour pouvoir les mettre dans leurs lits de riche...

Eden se pétrifia et rouvrit les yeux. Il fixa la porte de sa cellule avec appréhension. Celle-ci s'ouvrit dans un grincement lourd peu après, lui laissant à peine le temps de se recroqueviller le plus possible vers le fond du lit, contre le mur.
— Tiens le gosse, lâcha le vampire au regard vitreux et pourpre, voilà ta ration de sang.
Sans prendre la peine d'entrer dans la pièce, il balança la pochette sur le matelas qui laissé à désirer avec les nombreuses déchirures dont il fut victime. Méfiant, Eden plissa les yeux, mais ne fit pas le moindre mouvement pour prendre ce qui lui faisait pourtant le plus envie. Qui sait si ces types n'avaient pas glissé à l'intérieur un sédatif pour le rendre plus docile ? Ils le faisaient bien avec des humains, après tout, alors pourquoi pas avec lui ? Bien que l'effet serait bref et minimisé à cause de son sang de vampire qui éliminait rapidement les toxines qu'il pouvait ingurgiter.
— Bois tout, et pas d'entourloupe, hein, ou je te le ferais avaler de force s'il le faut, répliqua l'individu, un homme d'une trentaine d'années en apparence, au crâne dégarni et à l'expression de racaille. Et franchement, je n'ai pas que ça à faire moi. Alors, obéis et après, tu te laveras et tu enfileras des vêtements propres, ordres du chef.
— Et si... et si je n'ai pas envie ?
Incapable de refréner cet élan d'impulsivité qui l'envahissait, Eden retint son souffle quand il remarqua la façon dont les pupilles pourpres de son geôlier se rétrécirent, jusqu'à ne devenir que deux fentes acérées et menaçantes.
— Alors... tu auras très mal... oui... très très mal... petit... crois-moi...

La façon dont le vampire à l'allure crasseuse prononça ses mots lui donna la chair de poule. Il ne douta pas une seule seconde qu'il ne mentait pas. C'était inutile. La violence que contenait cet homme en lui l'effrayait sérieusement. Sa menace fit battre son cœur plus vite et il se détesta pour sa faiblesse. Si seulement il était plus fort, il aurait pu écraser ce type et s'enfuir ! Seulement, affamer depuis près de six jours comme il le fut à cet instant précis ne l'aidait pas vraiment.
Rien ni personne ne pourrait l'aider à présent. Il était seul et devait se débrouiller avec ses propres moyens. Il lui fallait survivre et trouver une solution pour fuir d'une façon ou d'une autre. Néanmoins, il doutait de pouvoir le faire avant la vente et le ventre vide. Il continuait de défier l'individu, bien que la peur fusait dans ses veines.
— Si vous osez me blesser, le défia Eden d'une voix sans timbre, avalant péniblement sa salive, je ne vaudrais sans doute plus rien. Vous risquez de perdre de l'argent et je crois que votre... boss ne sera pas content.
— Ta gueule !
— Non...
Mais à peine eut-il le temps de prononcer ce mot qu'il le regretta. Il perçut la seconde suivante son corps être violemment placardé contre le mur, qui se fissura sous la puissance du choc, et sa gorge être compressé. Il gémit, ne pouvant plus respirer, tandis qu'une vive douleur irradia de son dos.
— Une sous-merde de demi-sang comme toi n'a aucun droit de défier les vrais vampires ! clama l'homme qui grogna à son intention. Alors ferme là avant que je ne t'éclate ! Putain ! Tu t'y crois trop et le chef n'aime pas les morveux dans ton genre. Ne crois pas qu'on ne puisse pas te blesser à cause de la vente de ce soir.
— ...ne...lâ...lâchez...moi... souffla Eden qui suffoquait de plus en plus, sa tête lui tournant.
— Si je te blesse, affirma l'homme à son oreille, alors que le jeune homme réprima un frisson de dégoût, personne ne le saura d'ici la vente puisque... tu auras guéri grâce au sang que tu vas boire...

Bon sang ! Pourquoi fallait-il que les choses tournent de cette façon ? Le pire restait que son geôlier avait raison. En général, il guérissait assez vite de ses blessures, peu importait leurs gravités. Et boire du sang l'aidait dans le processus. Ça marchait aussi pour les vampires, bien évidemment. Mais chez eux, c'était encore plus rapide.
Alors ne valait-il pas mieux arrêter de provoquer ce vampire pour éviter de souffrir inutilement ? A quoi cela allait bien le servir de se faire blesser maintenant ? A rien. Il le savait, mais au fond de lui, il existait une lueur de défi et de fierté qui le poussait à résister.
— Alors ? Tu veux que je te brise quelques os ? demanda l'individu qui lui offrit un sourire carnassier.
Tout ce que pouvait faire Eden à cet instant précis était de le foudroyer du regard, ses iris d'améthyste luisant étrangement. Au moment où il se sentit perdre pied, une voix furieuse retentit tout près de lui.
— Bon sang ! Lâche-le tout de suite !
Immédiatement, alors qu'il se sentait perdre connaissance, la pression sur sa gorge disparut presque aussitôt et il s'affala sur le matelas, la gorge en feu. Il toussa violemment, posant une main sur sa gorge qui le faisait souffrir. Des larmes brûlantes aux fonds de ses yeux, il résistait à l'évanouissement qui se profilait à l'horizon. Il avait bien cru mourir !
— Mais... mais... chef... c'est ce maudit gamin qui...
— Ferme-là ! rétorqua ce dernier, furibond, qui se tenait au pied du lit, empoignant le col de son subordonné. Je t'ai pourtant déjà averti de ne pas toucher à la marchandise ! Surtout celui-là ! Putain ! Mais à quoi tu pensais ? Si tu l'abîmes maintenant, alors que la vente aura lieu dans deux heures, qu'est-ce que tu crois qui va se passer ?
— Mais... c'est un dhampire alors il peut guérir plus...
Du coin de l'œil, alors qu'il peinait à aspirer de l'air, Eden vit le plus baraqué des deux, son tortionnaire, être violemment plaqué au sol par un homme plus mince et moins musclé que lui. Comme quoi, avoir une tonne de muscle chez les vampires n'était pas forcément un avantage.
— Rien à foutre ! J'ai bien dit de ne surtout pas le toucher ! vociféra le vampire, qui ne se retenait plus. Il est le lot le plus important ce soir, je te l'ai pourtant répété plusieurs fois. La couleur de ses yeux est inhabituelle pour un hybride !

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