Une cendre aux lèvres,
Tu te penches sur le monde endormi.
Les brefs rougeoiements tirent sur ton visage des reflets d'airain, soulignant tes cernes.
Tu le sais, la lueur aura beau t'asperger de toutes parts, tu auras beau te noyer dans ses assourdissants éclats, te plonger dans son étouffante chaleur, t'aveugler avec ses magnifiques caresses, tu resteras
Vide, vide et gris,
Comme ces cendres que tu respires,
Pour masquer
La nuit qui t'habite,
Et dont tu souffles une à une les
Étoiles perdues
Sous tes côtes
Vides, vides et grises
Ton visage est un masque
Un mensonge permanent
Sous lequel tu caches
Ces mots indésirés
Ces mots vides,
Que tu graves sur les murs,
Ces mots ternes et inutiles
Dont tu ne sais plus quoi faire
A part les faire
Taire
