Tome 1-2

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Elena

Voilà quinze jours que j'avais pris possession de la chambre. C'était une pièce spacieuse, avec un immense lit en fer avec une tête à barreaux qui trônait contre un mur. Une grande penderie, idéale pour toutes mes affaires, lui faisait face.

J'adore cette pièce. Dans les tons ocre, elle est chaleureuse et en même temps douillette.

La visite de la maison s'était faite rapidement. En haut, les chambres de mes colocataires et deux salles de bains : l'une pour les filles, l'autre pour les garçons.

En bas, en plus du salon et de la cuisine, il y avait la chambre de Fabien avec une salle de bain privative, son bureau et une pièce libre. D'ailleurs, il m'avait proposé de l'utiliser pour en faire mon atelier.

J'avais un peu hésité, intimidée par sa froideur apparente mais quand j'étais entrée dans la pièce, j'avais accepté. Elle était exposée plein sud, avec de la lumière toute la journée. L'idéal pour vérifier la couleur des pierres pour la création des bijoux.

A côté du salon, il y avait une bibliothèque. Elle était magnifiquement garnie. Je repérai vite fait quelques noms d'auteurs que j'aimais beaucoup. Fabien, ayant remarqué mon attrait, m'invita à me servir à ma guise.

Ça, je n'y manquerai pas.

David s'était fait un devoir de m'expliquer les us et coutumes de la maison, qui se réduisaient à peu de choses : interdiction d'entrer dans la chambre des autres sans leur autorisation. Le reste faisait partie du bon sens d'après lui.

On se partageait les tâches ménagères, et chacun s'occupait de remplir sa partie de frigo. En général, quand tout le monde était présent, le repas se faisait en commun. Mais ce n'était pas une obligation.

Fabien m'avait indiqué qu'il avait fait installer quelques caméras dans la maison suite à une série de cambriolages dans le voisinage. Elles étaient discrètes, et se faisaient oublier très rapidement.

Pour me familiariser avec Paris, David m'avait servi de guide. Il m'avait entraînée dans tous les hauts lieux touristiques de la capitale. On avait même été voir le feu d'artifice du 14 juillet ensemble depuis l'esplanade du Trocadéro.

Je m'entendais bien avec lui. Charmant, toujours le sourire aux lèvres, et le chic pour me mettre de bonne humeur.

Je discutais pas mal avec Philippe et Sophie, en couple depuis quelque temps apparemment. On s'était découvert des passions communes et j'avais invité Sophie comme amie sur Facebook.

Par contre, avec Rachel ça bloquait. Comme si elle m'avait prise en grippe dès mon arrivée, sans que je sache pourquoi.

Je commençais à prendre mon rythme : petit déjeuner, en général seule, les autres partant travailler tôt, puis je faisais quelques longueurs dans la piscine.

C'était un moment délicieux, où j'avais la maison pour moi toute seule. À part deux fois, quand Rachel ne travaillait pas. Mais on avait pris soin de s'éviter.

En général, David rentrait pour midi, avec une petite gourmandise qu'il avait préparé à mon attention.

C'est toujours agréable d'avoir un pâtissier comme ami. Mes longueurs vont m'être bien utiles s'il continue comme ça.

Pendant qu'il faisait une sieste, je m'enfermai dans l'atelier pour avancer dans mes différents modèles de bijoux. Il me rejoignait en début de soirée, commentait mes réalisations. C'était très enrichissant d'avoir un œil neuf et objectif.

Lien de cuir, lien du cœur (sous contrat d'auto édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant