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2 semaines plus tard.

Aujourd'hui, je devais jouer mon Opéra devant une partie du peuple mais également devant la cour et par conséquent…Antonio.
L'idée qu'il n'apprécie pas une œuvre que j'ai écrite en pensant à lui, en m'inspirant du feu qui me dévorait…
C'était extrêmement rare lorsque mon ventre était serré par l'angoisse à l'idée de diriger mon Opéra devant un public. L'avis d'Antonio était celui qui m'importait le plus.
Le rideau se leva et lorsque j'entrai sur scène, le public applaudit.
Je fouillai la foule du regard et vis Rosenberg (qui n'applaudissait pas) et en haut à droite, je vis Antonio.
Mon cœur manqua un battement en le voyant. Ça faisait un moment que je ne l'avais pas vu car j'étais occupé avec mes répétitions…
Je rivai mes yeux dans ses prunelles chocolat et lui fis un grand sourire. Il n'y répondit pas mais je vis cette lueur dans ses yeux…
Grisé, je me retournai vers mon orchestre et fis commencer mon Opéra.
Les actes passèrent vite et la Cavalieri fut à la hauteur de sa réputation en chantant de manière remarquable pendant tout l'opéra et j'en étais content.
Lorsque je me retournai pour saluer le public, tout le monde applaudit sauf Rosenberg (pour ne pas changer).
Je fus ravi en voyant Salieri applaudir vivement et je lui souris.
Il inclina la tête en me regardant, gardant cette lueur dans ses prunelles chocolat.
Le rideau se ferma et des personnes apportèrent des fleurs à la Cavalieri, me félicitant beaucoup également.
Je fus étonné de voir Joseph II accompagné d'Orsini Rosenberg et d'Antonio. Je regardai ce dernier mais il ne me rendit pas mon regard, son visage était sans expression et ses paupières mi-closes, comme s'il ne voulait pas montrer les lueurs dans ses pupilles alors que je les avais vues…
L'empereur s'arrêta devant moi et je lui demandai :

-Majesté, avez-vous apprécié ? Demandai-je.

-Oui, cependant la difficulté de votre partition m'a fait penser qu'il y avait un peu trop de notes !

-Moi aussi, dit Rosenberg avec un petit sourire.

-Cependant, j'ai vraiment apprécié, ce qui n'est pas le cas de notre directeur d'Opéra. Mais…compositeur de la cour, qu'en avez-vous pensé ?

-Personnellement, j'ai trouvé que c'est le meilleur opéra que j'aie vu et entendu dans toute ma vie, et il n'y a pas trop de notes…répondit Salieri.

-Mais enfin Salieri…gémit Rosenberg.

-Taisez-vous, répondit Antonio sur un ton glacial et sévère.

Je me retins de rire devant cette situation et l'empereur me félicita tout de même pour un Opéra, qui fut un véritable succès dans les semaines qui suivirent.

Ta musique, c'est toi- OS MolieriOnde as histórias ganham vida. Descobre agora